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Petit rappel d’économie politique élémentaire

Publie le dimanche 8 novembre 2009 par Open-Publishing
9 commentaires

Petit rappel d’économie politique élémentaire

Le vent était fort, le ciel sans nuage.
Avec Nina nous nous sommes assis près des rochers.
Nos cheveux flottaient et Nina m’apparaissait encore plus belle. Belle et sauvage. Et offerte aux forces de la nature. Offerts l’un à l’autre.
Le soleil se couchait et bientôt il s’abaissa jusqu’à toucher l’eau et tourna encore et disparut lentement.
NON ! Le soleil ne s’abaisse pas, c’est la terre qui monte, en tout cas c’est le mouvement le plus important pour produire cette vision : la terre tourne sur elle-même, et non le soleil autour de la terre.

Ainsi vont les apparences.
Une autre apparence nous donne l’illusion que le profit est tiré d’une transaction où la vente est effectuée à un prix supérieur à celui de l’achat. Cela c’est de la comptabilité. Seul le travail incorporé dans une marchandise lui confère une valeur supérieure. Et si les prix sont effectivement et extraordinairement variés lorsqu’on contrôle les étiquettes, cela nous conduit à l’illusion précédente sur la loi de réalisation du profit. Bien sûr, pour un produit ou sur une production particulière et le groupe financier qui le produit, le profit dépend en partie de sa capacité de jouer sur les prix en fonction de situations particulières diverses. Mais si l’on fait le bilan de l’ensemble des échanges dans le monde sur un temps long, et que l’on en tire des moyennes, la valeur moyenne correspond au prix moyen, les profits moyens correspondent à la moyenne de la masse des profits, ce qui est une tautologie. La masse des valeurs des transactions de toutes sortes correspond à la masse des valeurs produites, et ce qui est ponctionné d’un côté, d’une façon ou d’une autre, prend à une marchandise ce que l’autre cède. Le travail est incorporé à une marchandise, travail présent et travail passé, cristallisé, en fonction du temps de travail social moyen sur la durée et dans le marché mondial, nécessaire à sa production. Quand aux services, on peut considérer soit qu’il sont incorporés, soit qui que la marchandise lui cède de sa valeur dans l’échange social, ce qui est les deux faces d’un même mouvement.

La totalité des valeurs marchandes et la totalité des prix dans le monde et sur une durée coïncident.
L’ensemble des transactions dans la production et la finance dans le monde et sur une durée correspond à l’ensemble des valeurs produites.
Quand à l’équivalent monnaie, transaction monnaie virtuelle informatisée de l’échange macro ou monnaie palpable de l’échange micro, ou opérations de création monétaires destinée à agir sur les conditions de l’échange, la distance qui s’est établie entre la valeurs or, marchandise commune véhiculaire de la valeur, et la valeur symbolique virtuelle est un élément de plus dans l’obsolescence croissante de la mesure de la valeur, qui si elle se rigidifie pour conserver le système, se dissout dans le même temps. Cette rigidification dissolution est à la fois combattue par le capital et utilisée par lui en fonction de ses capacités d’adaptation à ses propres contradictions. Mais sur le fond, elle exprime une aspiration quasiment biologique de tout le corps social à procéder au dépassement de la mesure qualitative de la valeur d’échange marchand par une transformation qualitative passant par la mesure des besoins que manifestent inconsciemment les désirs sociaux. Retour complexe, civilisé et généralisé dans l’abondance à la valeur d’usage primitive répondant au besoins concrets, libérés de l’aliénation marchande du producteur « libre » qui doit vendre sa force de travail, donc aliéner sa propre activité, l’intimité de son être.

La vente est aussi achat. Car la circulation de la marchandise n’est pas simple, elle est intégrée à une masse d’échanges simultanés, passés, présents et dans un certain sens, futurs, puisqu’il y a des contrats qui précèdent la production et que toute marchandise, dans ces cycles spirales est à la fois objet de vente et objet d’achat jusqu’à ce qu’elle soit convertie en objet « d’usage pur », ce qui en fait n’est qu’une représentation et non une réalité car dans tout système marchand, l’usage d’un objet contribue à la vie humaine dont l’activité est insérée dans le système d’échange marchand elle-même, et donc continue à s’intégrer à la valeur marchande par sa valeur d’usage aliénée. Sur cet aspect, la contradiction est qu’il n’y a pas pour l’échange et sa mesure, de mesure des activités sans mesure de capital, ce qui est une contradiction dans l’activité et pour l’activité, puisque le capital nie ainsi une partie de l’activité qu’il ne peut pas mesurer. Hors comme cette activité « mise à l’abandon » est nécessaire à la vie, cela conduit à mettre à l’abandon une partie de la vie et la menacer de mort par maladie, perte de santé dûe à un manque vital.

Alors comment est incorporé le travail et réalisé le profit ? Sur la part du travail non payée au salarié producteur. Salarié au sens large, puisque la production de chaque marchandise, dans une économie capitaliste mondialisée, correspond au travail de multiples individus et groupes producteurs dont les activités sont imbriquées d’une façon complexe, inextricable et énigmatique sur le plan de ce qui est non mesurable dans l’activité humaine. Imaginez qu’on paye à un ouvrier le prix des voitures qu’il fabrique : quel salaire il obtiendrait ! Mais il ne suffit pas de penser que si l’on intègre le travail de tous ceux qui ont contribué dans tout le processus à la fabrication des voitures, alors on leur paye l’intégralité de leur travail. Hélas non, ce n’est pas le cas pour plusieurs raisons : d’abord parce qu’une part du produit devrait être affecté à l’ensemble du maintien et du développement humain, ce qui revient à dire aussi de nouveau qu’il y aurait intégration de l’ensemble de l’activité pour la construction d’une voiture et l’évaluation juste de la valeur de la marchandise-travail de l’ouvrier, ce qui n’est le cas que dans une économie socialiste à construire, transition à un système d’échange du travail libéré de la valeur. Mais surtout parce si l’on imagine l’ensemble des échanges, on voit bien qu’on ne peut cumuler à chaque vente-achat un prix additionnel pour cumuler un profit, ce qui entraînerait une croissance infinie, au sens mathématique, des prix. C’est bien donc sur la part du travail non payé au producteur salarié que se réalise le profit.

C’est la raison de l’incapacité du capital à poursuivre une automatisation généralisée et sa propension à maintenir des activités de main d’œuvre là où elle est à bas coût. Automatisation ne veut pas dire robotisation de l’humain, cela veut dire libération d’une grande part de l’activité contrainte au profit d’une participation humaine à l’ensemble des sujets actuellement réservés à une minorité, en particulier sur le plan de la recherche, c’est-à-dire de l’approfondissement de la conscience humaine, ce que l’on appelle humanisation de la nature et naturalisation de l’homme, mais ceci est un autre sujet. Un autre sujet, mais aussi le sujet premier parce que l’essence humaine, sa vie, n’existe que par le développement de ce qui est proprement humain.

Le profit est un rapport entre le capital investi en machines et autres éléments (capital constant) plus celui investi dans les salaires (capital variable) et le capital résultant à la fin de l’opération après l’échange de la marchandise. La différence entre la valeur créée et le salaire s’appelle la plus value ou survaleur. Le rapport entre la totalité du capital investi et le capital obtenu est le profit. On comprend que le profit étant obtenu grâce à la part du travail non payée au salarié, plus la part du capital en machine est grand, plus le profit tend à diminuer sur un produit donné. Bien sûr, la masse du profit peut quand même augmenter en fonction de l’augmentation de la masse des produits obtenus par ces investissements en machines de plus en plus sophistiquées. C’est le phénomène de suraccumulation et de baisse tendancielle du taux de profit.

Mais là où la suraccumulation du capital devient facteur de blocage structurel, c’est quand elle entre dans une crise qui dépasse la crise cyclique parce que l’évolution du processus de production entre en collision avec une transformation des forces productives incompatible avec les lois du capital. C’est le cas aujourd’hui parce que la révolution scientifique et technique des années 1970 arrive à maturité de pleine mise en pratique et que par conséquent nous assistons à une possibilité de diminution galopante du besoin en main d’œuvre productrice de plus value. Le capital à la fois a besoin de ce processus et entre en antagonisme avec ce processus et ne trouve comme solution que la dévalorisation du capital par sa destruction pure et simple, le phénomène de financiarisation ne pouvant se perpétuer que s’il s’accompagne par ailleurs de production….

Cette activité non mesurable dont il est question plus haut, c’est justement ce qui n’est pas pris en compte dans le système capitalise, et plus la production s’intensifie, plus l’activité non mesurable prend de l’ampleur et c’est une des raisons fondamentales des contradictions du système et de la crise. Et plus cette part devient immesurable, incommensurable, plus entre en crise la mesure de quantité de valeur marchande pour mesurer les échanges, au point de mettre en péril et bloquer les échanges. Cela se traduit par un phénomène trivial, celui d’appauvrir les consommateurs au point qu’ils ne puissent plus consommer par rapport à l’accumulation du capital tiré du profit. Ainsi le capital se reconvertit en partie à la spéculation et contribue à nouveau à un appauvrissement consécutif à l’appauvrissement de l’appareil productif.

Sur la décroissance, une remarque. C’est la décroissance le l’échange marchand qu’il faut viser, et son remplacement progressif par l’échange de travail à travail par des accords entre nations, entités productrices à tous les niveaux et une coordination rendant cohérent l’échange à partir de la cohérence du travail au niveau de la personne, ce qui est totalement lié. Les suicides au travail en disent quelque chose.

Les moyens existent pour une telle organisation et c’est les techniques nouvelles et l’explosion des possibilités productives qui en donnent les moyens. Imaginez un parc informatique avec des ampoules à filament comme les premiers ordinateurs. Cela aurait envahi le monde si cela avait été possible. Mais c’est la transformation de la qualité de la production et non seulement de la quantité qui a résolu le problème et permis à une masse d’habitants de cette terre, bien que d’une façon inégale, guerrière et meurtrière à tous points de vue, de pouvoir y accéder.

L’échange en fonction des besoins, et la qualité des besoins, et leur résolution non autoritaire est la clef de la crise.

Peut-on dire qu’il y a des lois du capital ? On dit aussi lois tendances. Comment peut-il y avoir des phénomènes rigides en matière de société alors qu’à la différence de la physique ou les biologie, la vie humaine comporte la pensée et le choix ? Simplement parce que plus l’échange se développe, et plus les échanges sont multiples, imbriqués mondialement les uns dans les autres, plus la règle libérale de la concurrence s’affirme et crée des règles de la mesure de l’échange en fonction du travail incorporé. Les prix de monopoles, ou les accords politiques sur les prix ne contredisent pas cette loi, et d’ailleurs la bataille de la « concurrence libre et non faussée » menée par les institutions d’Etat du capital est la preuve de ce besoin du capital, même si il contrevient à cette règle dans les cas où cela convient aux féodalités industrialo financières, qui se livrent aussi sur le plan juridique, à cette bataille.
Le fait même que les règles que le capital se dictent ne lui conviennent plus, c’est aussi un témoin de la crise et de l’obsolescence de la mesure de la quantité de valeur marchande et qu’il faut passer à l’échange de travail à travail ce qu’on appelle simplement le communisme.

Et l’échec de l’échange de travail à travail des expériences passées, plus qu’un échec dû à l’autoritarisme que nous condamnons à juste titre est celui d’expériences menées dans des conditions ou les forces productives ne permettaient pas cette généralisation, alors que le processus européen et mondial actuels nous y conduisent, bien que nous combattions aussi à juste titre les mesures qu’il contient et qui tendent à perpétuer le système de la valeur qui ne fonctionne plus et qui pousse à accroître sans cesse la destruction des richesses produites et des droits qui y sont liés.
Les expériences passées ne sont pas passées, elles ne sont pas circonscrites géographiquement par des frontières étanches. Elles font partie d’un processus global, historique, mondial dont tous les effets restent potentiellement et effectivement présents dans notre présent et notre avenir. Le choix consiste à influer sur une réorientation du processus qui ne soit ni un retour blocage ni une machine incontrôlable sans freins. La santé, c’est cela la survie, le développement, la vie, qu’elle soit collective ou individuelle. Santé et non pas uniformité ni normes fossilisées. Normes oui, mais en mouvement sain laissant la place à l’initiative, la diversité, la cohérence.

Un bon ingénieur doit avoir une vision synthétique de son œuvre et non une addition de visions parcellaires. Mais une fois que cette démarche anime le mouvement de sa pensée et de ses actes d’ingénieur et de citoyen, l’expérience et la connaissance de son travail particulier ne sont pas indifférentes à l’œuvre à accomplir.
Ainsi l’engagement militant est sans objet s’il consiste à séparer une synthèse normalisée, ne serait-ce que pour un temps bref, de la continuité de l’acte particulier à accomplir. C’est pourtant ce qui se passe dans l’opportunisme politique, qu’il soit de droite ou de gauche. Il est de fait désolidarisé de son but et exprime finalement un égoïsme non dépassé, une incapacité de rendre poreuses les frontières entre les besoins propres du corps-soi et ceux de la société dans son environnement naturel, une incapacité à saisir l’unité des besoins individuels et sociaux. Il y a dans chaque acte humain, son unité, cette fonction politique qui habite toutes les fonctions dans un rapport dialectique entre elles, comme le sont les fonctions biologiques qui ne fonctionnent pas les unes sans les autres et forment une fonction unique globale. Il en est de même lorsqu’on ajoute la fonction « penser » de l’humain qui fait du minéral la vie consciente. J’ai choisi l’exemple de l’ingénieur qui doit rendre opérationnelle sa culture à la réponse d’un besoin.

Pierre assante, 8 novembre 2009.

http://pierre-assante.monsite.wanadoo.fr/

Messages

  • Sacrée Nina ! Enfin, grâce à elle, nous voilà remis à niveau quant à la raison unique de ce qu’"ils" appellent "la crise" : la baisse tendancielle du taux de profit...

    "De mon temps", on étudiait ça dans les stages de formation élémentaire de la CGT et dans les écoles fédérales du PCF... ( et avec un niveau de BEPC moyen, je comprenais).

    Il parait que ça ne se pratique plus, c’est vrai ? Et pourquoi donc ?

    • Ben, Claude j’allai dire la même chose.

      Pour mon compte on avait commencé à potasser ça avec les copains quand on avait dix ans dans les groupes de jeunesse.

      Puis à la JC et dans les écoles élémentaires et fédérales

      Sauf que pour la "disparition" des écoles du Parti ça fait longtemps que j’y ai répondu. Après m’être posée la question juste après 1975 quand on a commencé à boucler les Ecoles élémentaires, fédérales et nationale du PCF, au nom de la nécessité de ne pas "endoctriner" les militants. Le futur Huisme était en marche, bien avant l’arrivée de Hue et de la fameuse "mutation".

      On a vu ou ça a mené et le niveau moyen de la masse des militants. C’est pas leur faute si il y a une inculture latente, mais c’est bien la faute aux dirigeants. Actuels et passés.

      Bon pour ma réponse sur le sujet je te laisses la trouver tout seul. La mienne est encore un peu trop "complotiste" pour être admise sans des discussions longues et étayées.

      Dans un an ou deux ce sont d’autres qui viendront me l’expliquer comme un fait avéré. LOL.

      G.L.

    • G.L. , mes questions n’en étaient pas vraiment...

      Par contre je suis surpris par tes "précocités" :

       Tout d’abord parce qu’à 10 ans , j’avais d’autres préoccupations que l’étude de la création de plus-value... (mais c’est à cet âge-là que j’ai fait ma première grève de collégiens -en 1961- pour obtenir une bouffe correcte et comme nous étions unis, nous avons gagné ; je peux te dire que ça te laisse des traces, surtout quand tu n’es pas issu d’un milieu ni militant ni marxisant...).

       Et aussi parce que si tu dis que, juste après 1975, on a arrêté les écoles du parti..., pour ma part, j’ai adhéré au PCF en 1977 et j’ai fait deux écoles fédérales (j’ai redoublé !) en 1979 et en 1982... C’était en Gironde où beaucoup de choses ont changé depuis...

      De plus, tout ça m’amène à réfléchir une fois de plus sur la relativité des appréciations, des analyses et des opinions que nous nous faisons, en particulier les uns des autres. Pourquoi ? Parce que selon ce que tu dis, ayant adhéré en 1977 au PCF, parce que je trouvais qu’il se débarrassait du stalinisme, je devrais être un partisan de la mutation Huiste : ça n’a jamais été le cas. Un autre exemple : à une époque où, pour un militant de terrain du PCF, il était évident que le PS n’était qu’un parti de soutien au capitalisme, des camarades comme La Louve (*) y adhéraient, puis militaient ensuite haut et fort au PCF, quand, par exemple moi, depuis le congrès de Martigues, en 2000, je sentais que la social-bureaucratie nous avait envahis...

      (*) ... Qu’elle ne s’énerve pas si elle lit ça ! Je voulais simplement mettre les engagements militants en perspective, afin de relativiser nos différences et éviter de les rendre rédhibitoires dans le cadre de l’union des communistes qu’il reste à créer... (Salut LL ;) )

    • Parce que selon ce que tu dis, ayant adhéré en 1977 au PCF, parce que je trouvais qu’il se débarrassait du stalinisme, je devrais être un partisan de la mutation Huiste : ça n’a jamais été le cas. Un autre exemple : à une époque où, pour un militant de terrain du PCF, il était évident que le PS n’était qu’un parti de soutien au capitalisme, des camarades comme La Louve (*) y adhéraient, puis militaient ensuite haut et fort au PCF, quand, par exemple moi, depuis le congrès de Martigues, en 2000, je sentais que la social-bureaucratie nous avait envahis...

      (*) ... Qu’elle ne s’énerve pas si elle lit ça ! Je voulais simplement mettre les engagements militants en perspective, afin de relativiser nos différences et éviter de les rendre rédhibitoires dans le cadre de l’union des communistes qu’il reste à créer... (Salut LL ;) )

      Mais non je vais pas m’énerver ! D’abord parce que comme tu le sais je n’ai jamais caché ni nié ni mon appartenance ni mon militantisme au PS et qu’au contraire j’essaie d’en faire un élément constituant.

      Idem pour mon adhésion au PC puis mon "au revoir" à ce parti également.

      Le tout à des périodes où je suis à 100 % d’accord si j’avais eu un pue les yeux en face des trous je n’aurais même pas foutu un pied dans AUCUN de ces structures. Rétrospectivement je me dis : " ?!!...??!!!"

      Mais voilà.

      J’ai qq conclusions à ce stade sur ces expériences :

      1° La conscience de classe ne vient pas à tous au même moment.

      2° La propagande et le poids des MOTS jouent encore bien leur rôle

      3° Le PS ne forme pas, il DEFORME et prépare à l’acceptation capitaliste et au renoncement à la lutte de classe

      4° Cependant sa structure et certains de ses membres ( les plus anciens et les moins "élus") plus l’histoire etc... font qu’ à un moment si tu n’es pas demeuré et que tu viens chercher là autre chose qu’une "carrière" ou un "poste" les contradictions internes ÉNORMES à ce parti te font ouvrir les yeux sur un premier point : ce que tu cherches, ce que tu veux tu ne le sais peut être pas encore exactement mais en tout cas tu sais que ce n’est pas là que tu vas les trouver.

      5° La situation personnelle est d’importance pour que la conscience de classe te vienne. Il se trouve que pour moi ont coïncidé deux choses très importantes mon passage du statut de collaborateur libéral (salariée qui ne dit pas son nom, surexploitée mais sans réelle conscience) à celui de salariée en CDI dans une PME de 80 personnes, et en même temps, la dégringolade totale dans l’échelle "sociale" d’un membre très proche de ma famille, du fait de sa ruine TOTALE pour avoir cru naïvement ,enfant de pauvres qu’il était, qu’on pouvait "devenir riche" en "jouant en bourse" ses économies d’une vie de travail acharné quand on n’était pas né bourgeois. Entre autre.

      6° Sortant du Ps étant encore "formatée" par l’idéologie dominante - voire plus formatée que jamais dirais- je c à d formatée "à l’envers", contre ma classe, en pensant toutefois être "pour", fort logiquement tu peux te diriger vers le PC dont la réalité ne filtre pas. Stalinisme pour moi c’était une accusation de bain de sang on me disait au PS "les crimes de Staline" etc - je la jugeais pas crédible pour le PCF du 21è siècle elle ne m’a pas rebutée. C’est un parti qui est devenu TRES mal connu des militants "de gauche" de la jeune génération (dont j’estime qu’à l’époque je faisais encore partie). Tout ce qu’on retient c’est que dans PCF i l y a "communiste".

      Ensuite la pratique te donne rapidement un aperçu exact de là où tu as mis les pieds.

      7° Je dois dire aussi , sans passer de brosse à reluire à ce site ni à ce collectif dont je suis mnt partie prenante, que ce site m’aide BCP à évoluer ( peut être pas dans le bon sens diront certains :)) mais j’ai bcp appris -et j’apprends encore bcp - DE MES CAMARADES COMMUNISTES ET ANAR ICI même tous les jours , plus généralement ,grâce à Internet, dans des débats parfois futiles parfois passionnants sur des t as de sujets, je me CULTIVE, j’apprends à réfléchir autrement, en lisant les interventions de gens tels que toi, GL ou d’autres auteurs disons plus "reconnus" , ce qu’aurait peut être fait à l’époque une "bonne école" du Parti communiste ou de la CGT si je les avais connues ?...

      Voilà donc c’est pas du tout anodin ce que tu dis et il n’ y a aucun risque que je le prenne mal au contraire, ce n’est absolument pas pour "parler de moi" on pourrait même dire qu’on parle de qqu’un d’autre qui ne serait pas moi, je pense que ça soulève une question intéressante à savoir :

      comment peut on devenir communiste au 21ème siècle quand on n’a pas eu "la chance d’avoir des parents communistes", qu’on est plutôt "CSP" et qu’on vient d’un milieu social plutôt petit bourgeois ?

      voilà. En fait c’est ça la question importante de ton mot d’esprit.

      Je sais que certains vont répondre "il faut être maso ou débile ou très aventurier" - c’est en gros ce qu’on m’a dit quand j’ai quitté le PS pour le PC, PC qui représentait pour moi alors cette " voie vers le communisme" (car c’était cela que je cherchais et cherche encore et c’est pour cela que je suis partie du PC aussi).

      Frater. LL

    • Je partage totalement ton point de vue (normal : il partage le mien !!!).

      Efforçons-nous, alors, notamment sur ce site, de comprendre que tout le monde n’est pas au même point de sa conscience de classe et que ce n’est pas pour autant qu’il s’agit d’un adversaire.

      Merci LL !

    • oui oui mais en même temps attention on est sur Internet et nous on voit "dans l’arrière cour" des choses que vous ne voyez pas forcément
      Quand on en chope un ou deux par les oreilles c’est pas forcément immérité ; )

  • bonjour

    Personne ne peut nier que, pour agir sur un système quelconque il est essentiel d’en comprendre le fonctionnement.

    L’ouvrage à télécharger, sous forme de BD, permet de démasquer la cause de la crise systémique du capitalisme et ses conséquences désastreuses sur la société, et celle d’argumenter sur le possible dépassement de ce système par la lutte de l’immense majorité des travailleurs et de la population autour de leurs besoins immédiats en s’appuyant sur de nouveaux critères d’efficacité.

    Téléchargez la BD La crise ? Ensemble tournons la page !

    www.factum911.com

  • Merci pour ce rappel .
    A sa suite , un petit questionnement : quelle différence entre travail et force de travail ?
    Qu’est-ce que le capitaliste achète : le travail ou la force de travail ?
    La plus-value ne réside-t-elle dans cette "qualité" de la force de travail à produire une valeur supérieure à celle qui est nécessaire à sa reproduction et qui correspond "en gros" au salaire payé par le capitaliste ?
    N’est-ce pas cette plus-value qui , appropriée par le capitaliste , est à l’origine de la formation du capital et de son accumulation ( appropriation privée )
    Tu abordes bien ces questions au 5eme et au 7eme paragraphe mais sans référence à la force de travail et à sa qualité spécifique .
    Elle met bien en évidence que cette appropriation privée de la plus-value est la qustion-clé de l’exploitation , capitaliste évidemment .
    Avec cette conséquence-clé : la nécessité d’en finir avec cette appropriation privée par l’appropriation sociale ou collective .
    Et avec cette autre conséquence , non moins importante , je cite le Manifeste :"Toute l’objection se réduit à cette tautologie qu’il n’y a plus de travail salarié lorsqu’il n’y a plus de capital ."
    Ce "petit rappel d’économie politique élémentaire" est-il superfu ?
    De même je rappelle que , dès le Manifeste , Marx et Engels ont renoncé à parler de "socialisme" , car "trop bourgeois" ainsi que le rappelle Engels dans sa Préface à l’édition de 1888 .
    Amitié ,
    M.