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Pour agir socialement, syndicalement et ou politiquement

Publie le mardi 19 janvier 2010 par Open-Publishing

Pour agir socialement, syndicalement et ou politiquement sur les conditions de travail, de rémunérations, de vie des salariés, la connaissance des conditions de production est indispensable.

Produire sa subsistance est une chose essentielle pour l’humanité. Pourtant la plupart du temps nous ne nous posons pas beaucoup de questions sur la façon dont notre nourriture arrive dans notre assiette, sur comment est produite la maison que nous habitons et les objets qui la garnissent, la voiture dont nous sommes au volant ou le bus qui nous transporte, et en général sur tout ce que nous consommons journellement ou occasionnellement.

Pourtant l’humanité traverse aujourd’hui non seulement une crise financière mais une crise de production comme jamais elle n’a connue dans son histoire sur le très long terme.

Pour rappel, l’humanité s’est distinguée dans la production de ses subsistances par l’invention du premier outil, puis par l’invention de la transformation de la nature et non la seule exploitation des produits naturel c’est-à-dire par l’invention de l’agriculture-pastoralisme, puis par la mécanisation et l’industrialisation et enfin aujourd’hui par l’introduction de la pensée artificielle et de l’automatisation dans cette mécanisation et industrialisation.

Dans ce processus l’humanité est passée de l’administration tribale à la cité et la société marchande de classe. Cette société marchande de classe est elle-même passée de la monarchie à la société de droit.

La société de droit n’est pas la démocratie idéale qu’on imagine dans notre représentation simpliste de la réalité, mais un équilibre-déséquilibre en mouvement entre différentes forces sociales aux intérêts contradictoires. Se libérer de ces contradictions de classe est possible et nécessaire pour la survie du processus humain

Dans la société d’aujourd’hui l’introduction de la pensée artificielle et de l’automatisation dans cette mécanisation et industrialisation permet une globalisation-mondialisation intégrée de la société marchande capitaliste. Ce n’est plus une société qui fait appel à une main d’œuvre massive dans tous les secteurs de production. C’est une société mixte de main d’œuvre et d’automatisation où la suraccumulation devenue galopante du capital bloque la transformation qualitative de la production.

Ce blocage de la transformation qualitative de la production a des conséquences à la fois sur l’appauvrissement relatif ou absolu des populations et sur l’équilibre naturel entre l’homme et sa planète.

La suraccumulation capitaliste et la surpopulation relative ou absolue qu’elle comporte est un phénomène complexe qui ne peut se résumer en une formule et qui demande étude et connaissances.

Il y a du désespoir dans le constat de la cécité humaine sur ses propres actes. Pourtant chacun sait que dans un développement, celui de l’enfant par exemple, qui est le processus humain par excellence, la conscience passe par une pré-conscience autistique pour arriver au retour conscient sur ses propres actes en rapport avec leur effet sur le milieu.

Ainsi en est-il de l’humanité dont le stade collectif actuel est une conscience vagissante sur son milieu, en fait un embryon en développement de la conscience de la nature sur elle-même qu’est l’humanité.

Un progrès de la conscience collective passe par des étapes liées entre elles dans un processus fractionné puis global des connaissances. Une vision des conditions de production de nos subsistances est en train de se former d’une façon « tâtonnante » pour chacun de nous et tous ensemble. La connaissance de vastes ensemble où se concentre la production industrielle de main d’œuvre comme la chine pas exemple, ou la constitution de pôle de haute technicité appliquée à une production automatisée et coordonnée mondialement sont des éléments portés à notre entendement qui contribuent à une conscientisation globale.

Mais tant que ces éléments de conscientisation globale ne se confronteront pas à une conscience du processus du capital que décrivent Marx et ses successeurs, l’accès à une libération de l’activité humaine, condition d’une autre qualité de la vie et du rapport sain à la nature ne peut être atteint. Ce n’est pas là une affirmation prétentieuse de qui voudrait affirmer qu’il sait et que les autres ne savent pas. C’est une part du savoir à laquelle l’humanité doit accéder, comme celui de la gravitation qui nous conseille de ne pas nous jeter dans le vide, savoir évident, élémentaire et nécessaire de notre survie.

Après, la relativité et les limites des sens humains même aidés de ses outils nous conduiront toujours à de multiples représentations de la réalité qui feront nos différences et les richesses de confrontations qu’elle entraînent et des synthèses communes en mouvement auxquelles elles aboutissent pour aller de l’avant dans la recherche de la santé, de la survie et du développement de l’espèce humaine et de la nature.

Pierre Assante, 16 janvier 2010

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article93728