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Roms : « un échange mâle et viril » entre Sarkozy et Barroso

Publie le vendredi 17 septembre 2010 par Open-Publishing
3 commentaires

La rencontre au sommet des dirigeants des 27 pays de l’Union européenne s’est, comme prévue, focalisée sur la politique française concernant le renvoi de Roms roumains et bulgares. Selon le Premier ministre luxembourgeois, « un échange mâle et viril » aurait eu lieu entre Nicolas Sarkozy et José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne qui avait menacé l’Hexagone de poursuites judicaires. A l’issue du sommet, le président de la République est resté évasif sur ce sujet précis face aux journalistes.

« S’il y a quelqu’un qui n’a pas proféré de propos excessifs, c’est bien moi », a déclaré le président de la République, sans donner plus de détails. Il a centré son discours, sur l’affront fait à la France par la commissaire européenne à la Justice Viviane Reding. Elle avait établi un lien entre les renvois de Roms roumains et bulgares dans leur pays aux déportations de la Deuxième guerre mondiale, des propos qu’elle avait regrettés dès mercredi.

Le président français a déclaré que « la totalité des chefs d’Etats et de gouvernement ont été choqués » par les insinuations de la commissaire, de nationalité luxembourgeoise. « Ses raccourcis historiques ont choqué chacun de nos compatriotes », a-t-il insisté. « José Manuel Barroso s’est désolidarisé des propos blessants » de Viviane Reding, a poursuivi le locataire de l’Elysée.

Un diplomate : « On entendait tout à l’autre bout du couloir »

Les propos outranciers « très violents » entre José Manuel Barroso et le chef d’Etat français auraient été prononcés au cours d’un déjeuner de travail, selon Premier ministre bulgare. Face aux critiques de Nicolas Sarkozy contre Bruxelles, « José Manuel Barroso a rappelé, et vigoureusement défendu l’institution et le rôle de la Commission », selon une source diplomatique. Il a indiqué qu’il ne voulait « pas se laisser distraire de son travail » par des querelles. Interrogée sur ce repas, la chancelière allemande a déclaré laconiquement : « Au moins, la nourriture était bonne », rapportent les médias allemands.

De l’avis du Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, « ça a été un échange mâle et viril ». « Les éclats de voix étaient si forts qu’on entendait tout à l’autre bout du couloir », a rapporté un diplomate. Un peu plus tôt, dans la matinée, le chef de l’Etat français avait pris a la parole pour lancer, selon une autre source diplomatique : « La Commission a blessé la France ».

La France n’est pas la seule victime de propos dérangeants. Jean-Claude Juncker a estimé « il n’est pas convenable, quand une commissaire (NDLR : européenne) est ressortissante d’un pays, qu’on charge le pays d’origine ». Nicolas Sarkozy avait suggéré mercredi à d’accueillir des Roms au Luxembourg. Le chef de gouvernement du Grand Duché a cependant concédé que les propos de sa compatriote étaient « excessifs ».

A l’issue du sommet, le président de l’Union européenne, Herman Van Rompuy, a bien souligné que « le rapport entre les Etats et les institutions européennes doit se faire sur la base du respect ». Tentant de calmer le jeu dans cette crise inédite qui ébranle l’Europe, l’ancien Premier ministre belge a déclaré qu’il y avait un consensus parmi les pays européens pour interdire « toute forme de discrimination » sur la base de la nationalité et de l’ethnicité. Il a conclu qu’il s’agissait d’un élément « fondateur de l’Union européenne ».

La Commission européenne avait menacé la France de poursuites en justice. En cause, notamment une circulaire envoyée le 5 août aux préfets où les Roms avaient été nommément cités, reformulée depuis. La France va continuer à démanteler « tous les camps illégaux » quelle que soit l’origine de ceux qui les occupent, a affirmé Nicolas Sarkozy, dans le respect du droit européen.

Angela Merkel dément les propos de Nicolas Sarkozy

Il a appuyé le bien-fondé de sa politique en annonçant que « Mme Merkel (NDLR : la chancelière allemande) m’a indiqué sa volonté de procéder dans les prochaines semaines à l’évacuation de camps, nous verrons à ce moment là le calme qui règne dans la vie politique allemande ». « Je dois dire que j’ai été très sensible au soutien complet, total et entier une fois encore d’Angela Merkel sur cette question comme sur tellement d’autres », a-t-il ajouté.

Un diplomate allemand s’était étonné : « L’Allemagne n’a, à aucun moment, au cours du sommet européen, fait de quelconques déclarations sur de quelconques camps de Roms ou d’évacuations en Allemagne ». Vers 20h20, la chancelière a démenti les dires du président de la République. Angela Merkel n’a pas parlé de camps de Roms en Allemagne avec Nicolas Sarkozy, « ni lors du Conseil européen, ni lors d’entretiens en marge », a déclaré son porte-parole jeudi soir à Berlin.

Infraction éventuelle de la France : une décision dans deux semaines

Ce jeudi, les dirigeants de l’Union européenne ont davantage cherché à jouer l’apaisement pour ne pas donner l’image de leurs divergences lors du sommet. Un projet de déclaration commune sur la nécessité de mieux intégrer les Roms a été un temps envisagé jeudi, selon des diplomates, avant d’être abandonné. Le Premier ministre bulgare a confirmé que « rien n’a été décidé » au cours du sommet sur la question des Roms et que les dirigeants européens chercheront « lors d’un prochain sommet » à mettre au point « une stratégie sur le long terme pour trouver une solution à ce problème ».

L’exécutif européen doit décider dans deux semaines d’entamer ou non une procédure d’infraction envers la France.

http://www.leparisien.fr/international/roms-un-echange-male-et-viril-entre-sarkozy-et-barroso-16-09-2010-1070978.php

Messages

  • Merci pour cet article

    Il est cependant à craindre que, les dirigeants des pays européens, faisant la même politique que la France, la jouent en douceur !

    C’est bien là dessus que compte Sarkos.

    Gageons, que pour une fois ils se montrent courageux mais j’ai des doutes.

    Salve 007

    • Merci pour cet article... Merci pour cet article... Merci de quoi ??? Merci de la propagande bien " Parisienne " ; Merci de donner la parole aux " Machos virils " pour la millionième fois... Pour mieux enfoncer le clou du racisme qui résonne comme un silence assourdissant dans le vide abyssal de cet article ; Car il y a bel et bien un lien entre l’expulsion des Roms en France par Sarko et le nazisme ! Et ce lien, c’est le racisme anti-Roms, présent à la fois dans le nazisme et le sarkozisme.

  • La Belgique aussi a renvoyer des roms, mais discrètement, et personne ne lui a fait le moindre reproche.
    Il y a quelques mois, on a vus des roms débarquer à Bruxelles par centaines de bus.
    En roumanie on leurs avaient dit que la Belgique, donnait 500 euro par personne et paie l’hotel si ils ne trouvent pas de logement.
    Leterme, notre 1er sinisre, en affaire courante et vite allé labas pour dire ...je ne sais pas ce qu’ils se sont dit.
    tout a été géré en stoumelinks comme on dit par ici. Suite à cela, il en eu moins.
    De toute manière, ce cirque permet au politique de camoufler les graves problèmes du moment et au journaliste des sujet facile.
    demandez donc a tous ces gens ce qu’il en est de l’économie, la réponse est... on ne sait pas, et on ne comprend pas.
    A part cela, tout va très bien Mme La marquise.