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SNCM : lettre ouverte de Bernard Thibault au Premier Ministre le 9/10/2005

Publie le lundi 10 octobre 2005 par Open-Publishing
10 commentaires

de Bernard THIBAULT Secrétaire Général

Monsieur le Premier Ministre,

Compte tenu des menaces qui pèsent sur ses activités et sur l’emploi, l’impasse actuelle dans laquelle est placée la SNCM me conduit à vous interpeller de nouveau avec solennité.

Comme je vous l’ai déjà indiqué cette situation a son origine dans l’absence de réaction de votre prédécesseur face à la dégradation évidente de la situation de la Société Nationale. Ainsi les alarmes régulièrement tirées par les représentants du personnel ainsi que mes interventions directes des 23 septembre, 18 novembre 2004 et 26 janvier 2005 sont restées sans réponse.

Il a fallu attendre le 17 février 2005 pour que se tienne une table ronde réunissant élus locaux, représentants des salariés sous la présidence de Monsieur Goulard.

Celle-ci a déclenché un cycle de huit rencontres techniques dites « structure de contact » qui ont toutes portées sur le diagnostic concernant la SNCM.

Ces rencontres avaient permis de dégager un consensus sur les constats.

Par contre, malgré notre insistance, aucune initiative n’a été prise depuis lors pour conduire la concertation indispensable pour élaborer les scénarios d’avenir.

Vous comprenez dans ces conditions combien la surprise et l’indignation ont été générales lorsque élus et salariés ont découvert, par voie de presse, le choix du gouvernement de céder totalement l’entreprise publique au fonds d’investissement Butler Capital Partners à l’issue d’un simulacre d’appel d’offre.

Suite aux réactions nombreuses et à la mobilisation des personnels de la SNCM, le gouvernement a changé à deux reprises le schéma qu’il entendait mettre en œuvre. Il a admis que l’Etat pouvait demeurer présent dans le capital de l’entreprise à hauteur de 15 puis 25 %.

Je vous redis mon désaccord sur ces montages financiers conçus dans l’improvisation.

Pour autant, vous avez pu noter que les syndicats de l’entreprise dont les organisations de la CGT n’ont pas bloqué la négociation. Ils ont accepté la perspective d’une présence de capitaux privés et l’hypothèse d’un plan social sous couvert d’en négocier précisément les dispositions. Par contre, toujours unitairement, les syndicats ont insisté, à juste raison, sur les conditions à réunir pour que l’Etat se porte garant de la pérennité des activités et des missions répondant aux exigences de service public.

Force est de constater que toutes les modalités de ces garanties n’ont pas été abordées. Il est aberrant de constater que Butler Capital Partners a obtenu « une clause résolutoire » qui l’autorise à retirer ses capitaux de l’entreprise , si la SNCM n’était pas retenue lors du prochain appel d’offres en 2006 pour la délégation de service public de transport entre le continent et la Corse. Cela, alors que dans le même temps les pouvoirs publics se refusent à définir les garanties qu’attendent les usagers et les salariés.

Je veux vous rappeler que la SNCM et le dispositif de continuité territoriale sont nés de l’effondrement du système précédent assuré par des compagnies privées subventionnées et des mécontentements virulents à leurs égards. Il serait judicieux d’en tirer les leçons.

Il revient à la puissance publique, la collectivité territoriale corse, de définir rapidement le niveau de desserte nécessaire à une bonne continuité territoriale entre la Corse et le continent. L’Etat se doit, lui, de mettre à disposition de cet enjeu de service public un outil de production capable de donner du sens aux notions d’égalité de traitement, de droit au transport et, dans le particularisme qui caractérise ce cas précis, capable de compenser le handicap insulaire.

Il est également essentiel de maintenir, dans le cadre d’une politique maritime nationale, l’unicité de l’entreprise avec ses activités vers le Maghreb.

On ne peut pas séparer la définition des missions de service public de leur mise en œuvre. Il est donc tout à fait anormal que l’Etat délègue sans réelles garanties à un industriel privé l’exclusivité des pouvoirs quant à la gestion opérationnelle des dessertes maritimes.

Sauf à considérer que l’avenir de la Corse se situe dans l’isolement, l’intervention de l’Etat ne peut se résumer à la dotation de continuité territoriale qu’il est d’ailleurs indécent d’assimiler à une subvention.

Contrairement à d’autres acteurs, la CGT considère que la Corse aurait tout à perdre si toutes les conditions n’étaient pas réunies afin que la solidarité nationale puisse continuer à s’exercer pleinement.

Nous avons besoin d’une entreprise nationale dégagée de la pression dominante d’investisseurs financiers privés.

La pérennité des participations financières publiques dans le capital de la SNCM et la maîtrise publique du pilotage de l’entreprise doivent être discutés.

Plutôt que d’envisager un dépôt de bilan aux conséquences désastreuses, le gouvernement doit, sous votre impulsion, accepter de renouer sans attendre le dialogue en vue de définir les garanties assurant la pérennité de la SNCM dans ses aspects industriels, sociaux et financiers.

Aussi je vous demande au nom des organisations territoriales et professionnelles de la CGT, dont celle de la SNCM, de créer les conditions pour une reprise des discussions.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de ma considération

Montreuil, le 9 octobre 2005

Bernard THIBAULT Secrétaire Général

sncm lettre a villepin

Sites à consulter :

Aujourd’hui (10 octobre) a lieu un conseil d’administration qui débattra de l’avenir de la SNCM. 
 Bernard Thibault a écrit au premier ministre le 9 Octobre, en concertation avec la CGT locale ( Union Départementale et SNCM).
 Vous trouverez un dossier complet sur le site de l’Union Départementale CGT des Bouches du Rhône
 Vous trouverez sur le site de la CGT www.cgt.fr une série de communiqués de la confédération, montrant que la SNCM est un "dossier" d’importance ( rechercher sur le mot SNCM)

Au contraire de ce que certains répandent :
 la confédération s’est saisie très tôt du "dossier" SNCM, en concertation totale avec les syndicats locaux
 la confédération propose des solutions pour que la SNCM reste entreprise publique


Complément d’information : un article paru dans l’Humanité du 6 Octobre 2005 Les dessous de Corsica Ferries

Les dessous de Corsica Ferries

Bastia, envoyé spécial.

Corsica Ferries, une entreprise opportuniste bien gérée face à une SNCM véritable monstre public, dispendieuse des deniers de l’État ? La fable fait fureur du côté du gouvernement. Elle ne fait cependant rire ni à Marseille ni en Corse. Ni parmi les salariés de Corsica Ferries. Dès décembre 2004, des parlementaires avaient révélé que cette compagnie privée connaissait de « réelles difficultés financières avec une perte de 7,9 millions d’euros égale aux trois quarts de son capital et une absence de fonds propres : 11 millions d’euros, quand le SNCM dispose de dix fois plus ». Une société au bord de la faillite ? Pas si sûr. Tout est dans les jeux d’écritures au sein d’une nébuleuse dont la transparence n’est pas le point fort.

Décryptage à partir d’un document de travail sur l’exercice 2002 réalisé pour le compte de la SNCM par le groupe Alpha, société d’expertise comptable, en décembre 2003, que nous avons pu nous procurer au greffe du tribunal de commerce.

Une nébuleuse

À l’origine, il y a la riche famille des Lota, qui exerce ses activités au sein du groupe Tourship Groupe SA depuis le Luxembourg, mais qui se déplace vers la Suisse avec la création de Lota Maritime lors d’une alliance avec le holding Lozali.

La famille garde toutefois une totale emprise sur Lota Maritime et sur... Lozali avec des interrelations au travers des membres de la ditefamille. La nébuleuse se structure ainsi à trois niveaux avec des points de jonction de moins en moins nombreux pour brouiller les pistes : Lota Maritime pour les actifs et le fonds de commerce, Tourship Group avec notamment Caribia Ferries, et une flotte portée - ainsi que son armement - par trois sociétés italiennes du groupe récemment fusionnées au sein de Tourship Italia.

Laquelle porte aussi l’essentiel des frais de personnel, exonérant ainsi pour partie, Corsica Ferries France par exemple, qui tend à ne devenir qu’une structure d’exploitation. (Les frais de personnel dans le compte de résultat de Corsica Ferries ont baissé de 8,5 % de 1995 à 2002.) Ce qui n’empêche pas une utilisation de pavillons permettant de réduire ses coûts mais qui limite d’autant l’effectif de nationalité française en général et d’origine corse en particulier.

Dumping social

Les experts notent que ces structurations peu claires donnent lieu à des flux divers entre sociétés du groupe et parfois hors groupe. Ce qui favorisera la non-prise en compte dans les bilans, d’endettements associés ou des résultats significativement déficitaires. « Les résultats financiers restent toujours relativement opaques », notent-ils avec des options contradictoires : accélération apparente des amortissements, sur des logiques fiscales, conjointement à des augmentations sensibles de charges constatées d’avance masquant des déficits significatifs. Sur le plan financier, Lota Maritime noue des relations avec des banques suisses ou italiennes tout en gardant des liens privilégiés avec la célèbre et richissime banque du Gottard. Compte tenu de la faiblesse des fonds propres, les sociétés portant la flotte sont nettement endettées : 160 231 euros au 31 décembre 2002. Elles sont aussi nettement déficitaires, Corsica Ferries compris : 435 000 euros. « Cela tend à confirmer, disent les experts, un certain dumping social, posant par là même la question de la position de la SNCM désormais bridée par Bruxelles. »

Déstabiliser la SNCM

De plus, ils s’interrogent sur la politique d’investissement, et sur des logiques fiscales propres à l’Italie. Lota Maritime dégage, sur la base de ces jeux d’écritures et de ces montages savants, un autofinancement réel lié à une dynamique des trafics combinant, selon le cabinet Alpha, une fragilisation de la SNCM (attaque commerciale agressive de Corsica Ferries, pression dans le cadre d’une recapitalisation) et utilisation des fonds publics par le biais du PAX social (aide au passager transporté).

Un autofinancement pouvant éventuellement dégager des moyens pour « poursuivre une politique commerciale agressive afin de poursuivre la déstabilisation de la SNCM ». Lota Maritime est ainsi devenu leader sur la Corse en dépassant la SNCM en trafic/aide au passager : 751 000 aide au passager sur la Sardaigne, 798 000 sur Corse-Italie, et 822 000 sur Corse-Continent, quand la SNCM s’est désengagée de l’Italie et n’est que marginalement présente sur la Sardaigne.

Au plan stratégique, Alpha constate en conclusion « une agressivité, graduée dans le temps, visant manifestement à déstabiliser la SNCM et être en position de force pour la future convention de délégation de service public en 2006. Une guerre frontale afin de gagner des positions étape par étape avec toutefois une position de leader qui va devenir complexe à gérer : comment revendiquer demain un monopole que l’on a combattu hier ? ».

Une nébuleuse en tout cas où une plus grande transparence est nécessaire : c’est ce que les députés communistes ont demandé en mai dernier en proposant la création d’une commission d’enquête parlementaire portant notamment sur l’utilisation de l’enveloppe de continuité territoriale, les stratégies et politiques économiques et sociales de Corsica Ferries France, ainsi que sur son statut au sein des holdings auxquels elle est liée.

Dominique Bègles

Messages

  • Cher Patrice,

    Je n’ai pas l’intention ni de t’agresser, ni d’agresser Bernard Thibault et encore moins la CGT que je défends bec et ongles.

    Cette lettre de Bernard Thibault à Villepin n’est qu’une partie de l’historique des péripéties du conflit de la SNCM. Elle ne fait que reprendre ce que tout le monde sait, et ce dont Villepin se fiche éperdument (pour rester correct).

    Penses-tu qu’en ce moment cette lettre va apporter quelque chose de nouveau ? Et penses-tu qu’elle traduise la rage des copains marins ?

    Crois-tu que cette lettre molle qui rappelle à Villepin ce qu’il a manigancé soit de nature à le déstabiliser ?

    Je pèse mes mots car je ne veux pas te froisser, sachant que tu t’investis à fond dans les luttes, mais à Marseille les marins ainsi que les agents de la RTM ont des envies de meurtre à l’encontre des ministres, et notre secrétaire général rédige cette merde au bout de 3 semaines de conflit pour les marins, 10 jours pour la RTM et le PAM ?

    Je sais que certains derrière moi vont profiter pour casser la CGT (ce sont toujours les mêmes donc je m’en balance), ce n’est pas mon but je te l’ai déjà dit, mais il est temps de booster les troupes, les copains vont s’épuiser.

    Deux ministres doivent revenir à Marseille peut-être demain, pour proposer quoi ? Ils sont d’autant plus confortés dans leur statu quo que nous sommes inconsistants. Samedi la Confédération a prévu quelque chose à Marseille. Tu imagines dans 5 jours ? Et les copains devront attendre jusque là pour qu’il y ai un mouvement ?

    Je sais qu’il est très difficile de mobiliser, le vendredi suivant la manif du 4 oct., l’UD 13 avait organisé une manif de soutient aux marins de la SNCM et aux services publics, nous n’étions que 1500. C’est une raison de plus de ne pas attendre que tout le monde se démobilise ou se décourage, au moins dans nos discours ou dans les missives il ne faut pas avoir peur d’être percutants voire même très agressifs envers nos fossoyeurs, sinon on est en décalage avec les copains en lutte.

    Hors de notre propos, je vais certainement m’attirer les foudres de beaucoup ici, mais peu importe :

    En France il y a 5 millions de chômeurs dit-on, dans la manif du 4 octobre nous étions 1 million, à part une infime partie d’entre eux qui ont participé et que je salue, OÙ ÉTAIENT-ILS LES AUTRES CE JOUR-LA ? MERDE

    Esteban

    • Je pense que tu reproche à Thibault ta propre impuissance. Il tient simplement son rôle en interpellant le premier ministre d’une manière décente et ferme. Il n’est pas le porte parole de la colère des autres qui se porte bien toute seule, mais de revendications et non pas d’un style. Il me semble que cette lettre dit des choses justes, et qu’il faudra encore et encore les redire dans le calme, pour convaincre et mobiliser. Cela est utile au combat des marins. Ils sont en colère,
      cette colère est juste, mais ce n’est pas la colère qui emporte les convictions. Et dans l’action que nous allons mener ici, pour la solidarité avec les marins, cette lettre de Thibault nous sera plus
      utile que les cris pour argumenter, sur ce que, contrairement à ce que tu penses, tout le monde ne sait pas, tout le monde ne partage pas. C’est là qu’il faut gagner.

      On peut être solidaire de la colère des marins, mais en même temps penser que la situation est inéluctable.

      Helge

    • Pas question de casser la CGT, c’est un syndicat qui en a.

      Mais sur ce coup là, Nanard, tu as mal défendu le bifteck de ceux qui en ont besoin.
      Une succession de généralités alors qu’il y a le feu à la maison !

      Et l’État qui doit rester majoritaire, pas un mot ?

      C’est quoi ce bo...l ?

      André.

    • Helge,

      Je suis impuissant, c’est vrai, à mobiliser comme je le voudrais, mais j’y mets toute ma conviction pour y arriver. Et lorsque je tombe sur des opposants provocateurs irrécupérables je les tance avec vigueur et tant pis pour leur non adhésion.

      C’est ce que je réclame à notre secrétaire général lorsqu’il s’adresse au 1er ministre qui est provocateur et irrécupérable sur ce conflit comme sur les autres.

      Je suis désolé mais mon secrétaire général doit au contraire me représenter auprès des interlocuteurs gouvernementaux et rapporter exactement ce que je réclame et en leur montrant avec la force et la colère dont je le réclame, et dans la mesure ou je lui demande, les mettre en garde sur les actions insurrectionnelles violentes qui pourraient découler de leur suffisance et que je suis peut-être capable de réaliser.

      Je ne demande pas à mon secrétaire général de faire ce que je dis, mais de transmettre ce que je lui dis de ce que je pourrais peut-être faire.

      Cette lettre mollasse ne transpire en rien ni les tensions ni la combativité des copains de la SNCM.

      Je ne dénigre pas Bernard Thibault, j’ai besoin de lui, mais je veux qu’il me représente tel que je suis. Lorsque je dis JE, je veux dire NOUS.

      Cordialement,

      Esteban

    • Du local au national l’ensemble des confédés et organisations de salariés ne se sont jamais montrées à la hauteur sur la tentative de vole de la SNCM. Il n’est jamais trop tard pour se ressaisir. Bien sûr la CGT a plus de responsabilités sur ce dossier, mais au moment de faire les comptes il me semble qu’il ne faudra oublier personne. A bon entendeur salut...

    • si tu represente 100% des salaries , si 50% d’entre eux sont syndiqués , tu peux tenir tes propos sinon , tu dois negocier et si tu t’apercois que c’est foutu , tu te bats pour sauver le plus possible, tous ceux qui à un moment donné ont du negocier avec un patron depuis quelques années savent bien que thibault à raison de reposer les problemes d’expliquer qui sont les vrais responsables ( l’etat en l’occurence)pour que les gens sachent de quoi il s’agit , je ne suis pas sur que voir la telé tous les soirs aide à comprendre ce dossier ;
      amities syndicales ,
      claude de toulouse

    • Ce qui me gène Esteban dans ta réponse ce n’est pas ta critique et ton indignation à ce torchon largement justifié, non, c’est la dernière phrase sur les chômeurs :
      En France il y a 5 millions de chômeurs dit-on, dans la manif du 4 octobre nous étions 1 million, à part une infime partie d ?entre eux qui ont participé et que je salue, OÙ ÉTAIENT-ILS LES AUTRES CE JOUR-LA ? MERDE
      Pourquoi ce coup de gueule envers les chômeurs seulement en quoi sont-ils elles plus concernéEs que la majorités des salariéEs, pourquoi les accuser eux plus particulièrement. Leur manque d’engagement mais surtout de rêve et de détermination je crois que tu peut le trouver dans ta critique sur cette lettre fade.
      Vincent

  • Sur la missive de de Villepin " no comments " tu sais ce que j’en pense...

    Les cadres de la sncm se désolidarisent des marins et jouent la division ( affiliés à FO, CGT et autres, et ils sont minoritaires...)

    Idem " les cadres " de la CGT qui ne voulaient pas une généralisation du conflit...

    ( à marquer d’une pierre blanche dans l’agenda collectif des luttes) ! !

    Encore une fois les syndicats jouent leurs partitions sans prendre en compte les aspirations et la volonté de lutte de la base...

    Désolé patrice trop souvent dans l’histoire, " récente " de l’après guerre, les luttes ont été étouffés dans l’oeuf par les appareils "syndicats et partis "

    Et cela commence à rentrer dans la mémoire collective des travailleurs,salariés,précaires et autres...

    Quant à la liberté d’ expression ...elle reste une arme contre toute les tyrannies !!

  • Chers camarades,

    Je partage aussi l’indignation contre ce gouvernement de casseurs, de voyous sans vergogne !
    Ce milieu de coquins et de copains s’évertue à dépecer une par une les entreprises nationalisées ou du secteur public.

    Le "dossier" de la SNCM est l’exemple type de cette anarque dont collectivement nous faisons les frais, et en ce cas particulier les travailleurs de la SNCM, les salariés des ports desservis (n’oublions pas les emplois induits, tels les sous-traitants) , dont la Corse.

    En effet, il ne s’agit pas pour ce gouvernement d’assurer l’avenir industriel de la SNCM, mais bien de couler une entreprise publique, une de plus ! Position dogmatique, hautement politique que ce gouvernement a décidé sciemment depuis fort longtemps. Le fonds de pension Butler (grand copain de Villepin) a d’ailleurs annoncé qu’il retirerait les fonds si la convention avec la région Corse n’était pas reconduite en 2006. Gageons que les fonds seront retirés après un bénéfice pharamineux, comme ce fonds en a l’habitude en dépeçant les entreprises acquises. Que ce soit ce groupe financier à qui le gouvernement promet la maîtrise du Conseil d’Administration est une preuve qu’aucun projet industriel n’est envisagé, mais bien une anarque financière. Butler apporterait 35 millions d’euros, l’Etat 113 millions. Et la valeur de la SNCM est estimée à 500 millions d’Euros ! Jackpot ! Et ce sont les salariés qui paieront comptant cette déroute, et l’ensemble des habitants de France (de la corse ou du continent).

    La CGT dans ce dossier a fait des concessions, pour garantir l’unicité de la compagnie, et son avenir indiustriel, acceptant que l’Etat ne soit plus directement majoritaire à 51 %. Ce n’est aucunement une reculade, encore moins une dissension avec la CGT de la SNCM, comme les médias ont tenté de nous le présenter, mais bien une solution concertée.
    La CGT propose que la Caisse des Dépôts et Consignations, que Bruxelles considère comme entreprise privée, entre dans le capital de la SNCM, et que la SNCF augmente sa part –actuellement de 7%- , de façon à ce que les fonds publics restent majoritaires.
    Ce matin, ces propositions sérieuses ont été balayées par les ministres Breton et Perben, qui ont claqué la porte des négociations. Il n’étaient pas venus pour « négocier », mais pour « informer », « expliquer » et fixer un ultimatum ! Jean-Paul Israël, porte parole de la CGT SNCM les a qualifiés de « voyous » et a déclaré que « c’était un scandale » ! Bernard Marty, secrétaire CGT du Comité d’Entreprise, a déclaré que les ministres ont été d’une « arrogance inqualifiable ».

    Je ne sais si la lettre de Thibault est « molle » ou « dure ». Là n’est pas l’important (quoique j’aurais préféré un ton plus offensif !). Cela traduit tout de même une fois de plus que ce dossier est emblématique pour la confédération, l’UD des Bouches du Rhône, la CGT de la SNCM, ensemble.

     Je suis d’accord pour dire qu’il faut dénoncer avec virulence cette escroquerie !
     Je suis d’accord avec vous pour insister sur une solidarité pressante de toute la CGT envers les salariés de la SNCM !
     Je suis d’accord pour dire que le temps presse, que les camarades en lutte ont besoin de notre soutien maintenant, tout de suite !

    Les trahisons syndicales, comme à l’habitude ne vont pas tarder ! Le syndicat Force Ouvrière de la SNCM vient d’annoncer cet après-midi que "Notre organisation syndicale, ayant reçu des réponses exactes et ayant pris acte que le refus des propositions gouvernementales entraînerait le dépôt de bilan de l’entreprise, a décidé en syndicat responsable de suspendre la grève".

    Dénonçons aussi que « l’opérateur industriel » retenu par le gouvernement pour la SNCM, Connex appartient au groupe multinational Véolia –ex Vivendi, ex Générale des Eaux, est comme par hasard le même qui entre en concurrence avec la Régie des Transports Marseillers (RTM), le même qui entre en concurrence avec la SNCF !

     Raison de plus pour que toute la CGT se range derrière le syndicat CGT de la SNCM !

     Organisons des collectes dans nos entreprises, auprès des syndiqués ! Il faut aider les camardes en grève ! Montrons que la solidarité ouvrière n’est pas un vain mot !

    L’Union départementale CGT organise une manifestation unitaire CGT , CFDT, CFTC, FSU, Solidaires) le samedi 15 octobre, 15 h au Vieux Port

    SOLIDARITE TOTALE AVEC LES CAMARADES EN LUTTE !

    RESISTANCE OUVRIERE !

    Bien fraternellement

    Patrice Bardet
    Patrice_bardet@yahoo.fr

    Pour la solidarité :

    UD CGT des BOUCHES-DU-RHONE
    BOURSE DU TRAVAIL
    23 BD CHARLES NEDELEC
    13331 Marseille Cedex 3
    tel : 04 91 64 70 88
    fax : 04 91 95 78 24
    mail : ud-cgt-13@wanadoo.fr
    site : http://www.ud-cgt-13.org

  • Si ce n’était que la première fois que Bernard Thibault et Le Duigou se transforme en "négociateurs" plutôt "lutteurs"...
    Pour la petite histoire : ils nous ont fait le coup à HSBC une banque qui a gagné pour les 6 premiers mois de l’année...11 milliards de $ de bénéfices (par d’erreur sur les chiffres) cette banque a absorbé le groupe CCF dont l’ubp dans laquelle je travaillais.

    Elle propose un plan...de suppression de 1.000 emplois dans le groupe ( 10.000)...la Section syndicale CGT de l’UBP s’insurge...la Fédé des secteurs financiers à la botte de Bernard Thibault signe un accord de merde !

    C’est bien d’une "politique" syndicale qu’il s’agit de remettre en cause, la démocratie la transparence le respect des décisions des militants de base : un quarteron de pseudo-dirigeants social-démocratisés s’en moque comme de sa dernière chemise rouge !

    Il ne s’agit pas ici de critiquer la CGT ni de préter le flan à des attaques !
    il s’agit d’exiger que la CGT redevienne une grande centrale syndicale répondant aux aspirations réelles des travailleurs loin des bureaux feutrés et des salons ou on échangent des petits fours

    Arlequin