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SUICIDES AU TRAVAIL

Publie le jeudi 15 mars 2007 par Open-Publishing

Après ceux de France Télécom, relatés dans "la Machine à Broyer", après celui, tout récent, survenu à la centrale nucléaire de Chinon, dans un contexte longuement décrit dans l’ouvrage "Haute tension à EDF-GDF" (Jean-Claude Gawsewitch éditeur), voici Renault touché à son tour par une épidémie de suicides.

Les 12 000 employés du centre d’études du grand constructeur automobile expliquent depuis longtemps qu’on est entrain de les déposséder de leur travail au bénéfice de sous traitants, que le "contrat 2009" est une machine à stress qui broye les plus faibles.

La direction de France Télécom a mis deux ans pour réagir à la publication de la "Machine à broyer" et engager quelques actions. La direction centrale d’EDF vient de prendre la main et d’envoyer une mission spéciale à Chinon. Chez Renault, M. Goshn adopte la même tactique. Je parie qu’on ne touchera pas à la dégradation des conditions de travail mais que, par contre, on offrira des formations anti-stress à l’ensemble des salariés.

Pourtant, les articles scientifiques, les études les plus diverses accusent chaque jour un peu plus les nouvelles organisations du travail comme facteur déterminant. Un article paru, ces derniers jours dans le journal "Les Echos", se félicitait des gains de productivité obtenus dans les services publics (Bercy et Assurance maladie) en "réduisant les effectifs sans dégrader la qualité de service". C’est à peine si, en fin d’article, un petit paragraphe parlait d’un surcroit de stress chez les fonctionnaires concernés par ces restructurations. Et pas qu’un peu, puisque celui-ci était évoqué par 56% des agents.

A quand des suicides à la Sécu ou au ministère des finances ?

Dominique Decèze, auteur de "Services Publics, la grande braderie".