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Sabotages à la SNCF : la police ne dispose encore d’aucune preuve matérielle

Publie le mercredi 12 novembre 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

Au lendemain de l’arrestation spectaculaire de dix membres présumés d’un groupe d’ultra-gauche suspectés d’actes de sabotage contre le réseau SNCF, la police et la justice se sont montrées prudentes, mercredi 12 novembre, sur les charges éventuelles pesant sur eux. Les gardes à vue de ces suspects, six femmes et quatre hommes, parmi lesquels deux ressortissants belges, ont d’ailleurs été prolongées, apprend-on de source judiciaire.

Les policiers du renseignement intérieur et de la sous-direction antiterroriste chargés de l’enquête ne disposent pour l’instant d’aucune preuve matérielle "qui permette de les rattacher directement aux actes de malveillance", explique une source policière. "On ne peut pas leur imputer individuellement tel ou tel fait précis", précise-t-on de source judiciaire. Les interrogatoires, qui se déroulent à Paris pour neuf des suspects et en Lorraine pour l’un d’entre eux, peuvent se prolonger durant quatre jours, soit jusqu’à samedi. Les suspects devront ensuite être présentés à un magistrat antiterroriste, ou remis en liberté sans charges.

La ministre de l’intérieur, Michèle Alliot-Marie, avait annoncé elle-même les arrestations dès mardi matin, avant même les premiers interrogatoires, et laissé entendre que des indices désignaient les suspects comme les auteurs des actes. A la sortie du conseil des ministres, mercredi, elle s’est montrée plus mesurée. "Les perquisitions ont permis de recueillir beaucoup de documents très intéressants", a-t-elle dit sans autre précision.

EMPREINTES GÉNÉTIQUES ET DIGITALES

Certains suspects, qui étaient surveillés depuis avril par la sous-direction antiterroriste dans le cadre d’une enquête préliminaire, avaient été aperçus en train de s’approcher, dans la nuit de vendredi à samedi, d’une voie ferrée en Seine-et-Marne, ce qui a mené à leur interpellation. Les policiers n’ont cependant pas constaté de visu qu’ils avaient mis en place un dispositif de sabotage et n’ont rien remarqué d’anormal sur le coup. Aucun lien n’est donc établi avec un acte précis.

La police ne dispose pas encore, par ailleurs, des résultats des comparaisons entre les empreintes digitales et génétiques des suspects et les traces relevées sur les mécanismes utilisés pour les sabotages. Enfin, la police n’a retrouvé ni horaires de train, ni carte détaillée du réseau SNCF, ni explosifs lors des perquisitions, a déclaré cette source policière, démentant des informations de presse. Aurait en revanche été découvert, selon plusieurs médias, un manuel décrivant la conduite à tenir en cas de garde à vue, mais ce type de document circule largement parmi les activistes habitués aux interpellations après des manifestations.

http://www.lemonde.fr/societe/artic...

Messages

  • Soutien total aux inculpés.

    Il y a tout lieu de croire que cette opération de police est une mascarade, destinée à faire un coup médiatique, à partir de pas grand chose...

    La LCR gagnerait ma considération et celle de beaucoup d’autres à se comporter comme la FA et être solidaire de ces jeunes.

  • Mussolini disait de Gramsci qu’il fallait "empêcher ce cerveau de penser" ; Sarkosy et MAM semblent dire, avec l’arrestation de jeunes intellectuels, la même chose.

    Ci-dessous un extrait du texte "L’insurrection qui vient" dont certains juges et politiques cherchent à faire le procès.

    Extraits :

    "Chaque secteur spécialisé de la connaissance fait à sa manière le constat d’un désastre. Les psychologues attestent d’inquiétants phénomènes de dissolution de la personnalité, d’une généralisation de la dépression qui se double, par points, de passages à l’acte fou.

    Les sociologues nous disent la crise de tous les rapports sociaux, l’implosion-recomposition des familles et de tous les liens traditionnels, la diffusion d’une vague de cynisme de masse ; à tel point que l’on trouve dorénavant des sociologues pour mettre en doute l’existence même d’une quelconque « société ».

    Il y a une branche de la science économique - l’« économie non autistique » - qui s’attache à montrer la nullité de tous les axiomes de la prétendue « science économique ». Et il est inutile de renvoyer aux données recueillies par l’écologie pour dresser le constat de la catastrophe naturelle.

    Appréhendé ainsi, par spécialité, le désastre se mue en autant de « problèmes » susceptibles d’une « solution » ou, à défaut, d’une « gestion ». Et le monde peut continuer sa tranquille course au gouffre.

    Le Comité invisible croit au contraire que tous les remous qui agitent la surface du présent émanent d’un craquement tectonique dans les couches les plus profondes de la civilisation. Ce n’est pas une société qui est en crise, c’est une figure du monde qui passe. Les accents de fascisme désespéré qui empuantissent l’époque, l’incendie national de novembre 2005, la rare détermination du mouvement contre le CPE, tout cela est témoin d’une extrême tension dans la situation. Tension dont la formule est la suivante : nous percevons intuitivement l’étendue de la catastrophe, mais nous manquons de tout moyen pour lui faire face. L’insurrection qui vient tâche d’arracher à chaque spécialité le contenu de vérité qu’elle retient, en procédant par cercles. Il y a sept cercles, bien entendu, qui vont s’élargissant. Le soi, les rapports sociaux, le travail, l’économie, l’urbain, l’environnement, et la civilisation, enfin. Arracher de tels contenus de vérité, cela veut dire le plus souvent : renverser les évidences de l’époque. Au terme de ces sept cercles, il apparaît que, dans chacun de ces domaines, la police est la seule issue au sein de l’ordre existant. Et l’enjeu des prochaines présidentielles se ramène à la question de savoir qui aura le privilège d’exercer la terreur ; tant politique et police sont désormais synonymes.

    L’insurrection qui vient nous sort de trente ans où l’on n’aura cessé de rabâcher que « l’on ne peut pas savoir de quoi la révolution sera faite, on ne peut rien prévoir ». De la même façon que Blanqui a pu livrer les plans de ce qu’est une barricade efficace avant la Commune, nous pouvons déterminer quelles voies sont praticables hors de l’enfer existant, et lesquelles ne le sont pas. Une certaine attention aux aspects techniques du cheminement insurrectionnel n’est donc pas absente de cette partie. Tout ce que l’on peut en dire ici, c’est qu’elle tourne autour de l’appropriation locale du pouvoir par le peuple, du blocage physique de l’économie et de l’anéantissement des forces de police."

    Editions "La Fabrique"

    Ce livre "L’insurrection qui vient", grâce à la police, deviendra, sans doute, un best seller...