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Sarko va t il exporter ses "idées fixes" sur l’Europe ?
Publie le mercredi 23 avril 2008 par Open-PublishingLa Libre.be > Actu > Europe > Article
Le passé de l’Europe divise toujours les Etats membres
Mis en ligne le 23/04/2008
Bruxelles veut examiner la façon dont chaque Etat mène le travail de mémoire. Délicat.
Si l’immense partie du territoire du Vieux Continent est aujourd’hui pacifiée, le passé récent et troublé de l’Europe continue à faire débat. Même longtemps après l’effondrement du nazisme, du communisme, du franquisme, du salazarisme et autres pouvoirs dictatoriaux, une partie du travail de mémoire reste encore à effectuer.
Aussi le vice-président de la Commission, Jacques Barrot - qui fait actuellement fonction de commissaire à la Justice, à la Liberté et à la Sécurité - a-t-il annoncé, lundi devant le Parlement européen à Strasbourg, que l’exécutif européen "a l’intention de lancer une étude pour avoir une vue d’ensemble factuelle des méthodes, des législations et des pratiques utilisées dans les Etats membres pour traiter la question de la mémoire des crimes totalitaires".
Cette initiative est d’autant plus pertinente qu’un récent colloque d’experts organisé par la présidence slovène de l’UE a laissé transparaître "le sentiment que les anciens Etats membres devraient être davantage sensibilisés à l’histoire tragique des nouveaux pays membres" comme l’a rappelé Jacques Barrot aux eurodéputés. "Un tel déficit de reconnaissance doit être examiné de près pour éviter que ne s’installe dans l’Union un clivage sur un sujet aussi grave qui devrait nous réunir", a-t-il encore précisé.
"Eviter le débat partisan"
La compétence de l’exécutif dans ce domaine n’en reste pas moins limitée, puisque c’est aux Etats membres que revient la responsabilité "de trouver (leur) propre voie pour gérer la mémoire", souligne encore Jacques Barrot. Reste aussi que le sujet est politiquement très sensible.
L’an dernier, les ministres européens de la Justice étaient tombés d’accord sur la nécessité de condamner les personnes qui banalisent ou nient publiquement les génocides, les crimes de guerre et contre l’humanité - mais seulement ceux reconnus par la Cour pénale internationale.
Lors d’un séminaire qui s’est tenu lundi soir sur la question, plusieurs eurodéputés, notamment issus de pays d’Europe centrale et orientale, ont réclamé de l’UE qu’elle condamne formellement les exactions du régime stalinien, de la même manière qu’ont été condamnés les crimes nazis. Prenant le contre-pied de cette position, le président du groupe Gauche Unie refuse, en revanche, "que l’on banalise le nazisme en le mettant sur le même pied que le stalinisme" . Et M. Wurtz de plaider pour que les dégâts du colonialisme ne soient pas évacués du débat. De son côté, les socialistes prient l’UE d’agir rapidement contre une réécriture de l’histoire sujette aux interprétations politiques. "Nous voulons un débat correct sur l’histoire de l’Europe", a exigé lundi le vice-président du PSE, Marinus Wiersma. Le Néerlandais a insisté pour que la Commission et le Conseil promeuvent "un débat nourri par des informations non partisanes et scientifiques"
Que chaque petit européen de CM2 .... (ndlr)