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Sarkozy (presque) seul contre le reste de l’Union

Publie le vendredi 17 septembre 2010 par Open-Publishing

de Camille Caldini

Le Président de la République a affirmé que, sur la question des Roms, il avait reçu le soutien de ses pairs - qui ont démenti.

Nicolas Sarkozy a tenu à aborder lui-même la question de la politique française à l’égard des Roms lors du Sommet européen. Visiblement crispé, mais certain que "la totalité des chefs d’Etat et de gouvernement ont été choqués par les propos outranciers tenus par la vice-présidente de la Commission (Viviane Reding - NDLR)", Nicolas Sarkozy s’est autorisé à brandir le soutien de la chancelière allemande, Angela Merkel, du Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, et du président de la Commission européenne, Jose-Manuel Barroso.

"S’il y a quelqu’un qui a gardé son calme et s’est abstenu de propos excessifs, c’est bien moi", a également prétendu Nicolas Sarkozy, interrogé jeudi après-midi au sujet d’une présumée altercation avec Jose-Manuel Barroso, notamment rapportée par le Premier ministre bulgare, Boyko Borissov, qui a évoqué "un échange très violent".

Selon un autre témoin, Barroso aurait "rappelé et vigoureusement défendu l’institution et le rôle de la Commission". De son côté, Jean-Claude Juncker a décrit "une explication mâle et virile".

Juncker, dont Nicolas Sarkozy revendique le soutien, n’a pourtant pas trouvé "convenable, quand une commissaire (européenne) est ressortissante d’un pays, qu’on charge son pays d’origine"...

Le véritable revers est venu d’Allemagne. Nicolas Sarkozy a déclaré qu’Angela Merkel lui avait "indiqué sa volonté de procéder dans les prochaines semaines à l’évacuation de camps." Surprise. La veille, la chancelière allemande avait déjà donné raison à la Commission, "dont le rôle est de vérifier si les Etats membres appliquent la législation européenne", tout en jugeant le ton de Vivane Reding et les comparaisons historiques "pas convenables".

Son démenti officiel est tombé quelques heures plus tard, quand le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, a répondu à Nicolas Sarkozy : "La chancelière Merkel n’a parlé ni lors du Conseil européen, ni lors d’entretiens en marge du Conseil avec le président français Sarkozy, de prétendus camps de Roms en Allemagne, et en aucun cas de leur évacuation."

Isolé, Nicolas Sarkozy ? Pas tout à fait. Il avait reçu avant le sommet européen le soutien du Président du Conseil italien. Il est vrai que Sylvio Berlusconi avait déclaré en 2008 : "Je veux que mon programme soit extrêmement concret : zéro tolérance avec les délinquants, les clandestins et les Roms."

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