Accueil > Suicides chez Renault : une étude
Une enquête a fait état d’un "dépassement massif du temps de travail" au technocentre de Guyancourt (Yvelines)
Ce constat a été formulé par 75% des salariés Renault interrogés lors d’une expertise commandée après les trois suicides intervenus entre octobre 2006 et février 2007, a déclaré vendredi une source syndicale.
L’étude a été initiée par le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) du technocentre Renault de Guyancourt.
Les trois quarts des salariés ayant répondu au questionnaire ont déclaré avoir travaillé plus de 39 heures par semaine à raison de 9 à 12 heures par jour, a précisé une source proche du dossier.
"Pour la première fois, une enquête indépendante apporte des signes objectifs et concrets de dépassement massif du temps de travail chez Renault ", a déclaré un syndicaliste.
Le cabinet d’experts composés de médecins, sociologues et ergonomes agréés par le ministère du Travail, doit rendre les conclusions de son prérapport jeudi lors d’un CHSCT extraordinaire.
L’énquête a été menée entre juillet et septembre sous la forme d’un questionnaire à choix multiples auquel 63% des 8.500 salariés du technocentre, toutes catégories confondues, ont répondu. Une soixantaine d’entretiens individuels ont aussi été menés.
Les salariés ont répondu à des questions comme : "Ai-je suffisamment de temps pour faire mon travail ? Ai-je la liberté de décider comment je fais mon travail ? Les personnes avec qui je travaille sont-elle agréables ? Combien d’heures travaillez-vous par jour ?" Ce questionnaire s’inspire de la méthode de Robert Karasek.
En juillet, l’inspection du travail, après enquête au technocentre, avait relevé, selon les syndicats, "une large différence entre les horaires affichés par la direction et les témoignages des salariés".