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Transparence comptable sans précédent à l’UIMM
« Les Echos » se sont procuré les comptes certifiés que la fédération de la métallurgie publiera jeudi. L’organisation n’a pas été épargnée par la crise. Ses commissaires aux comptes poursuivent leurs investigations, après avoir découvert 15 millions d’euros logés dans deux associations.
Tout n’avait pas encore été dit à l’UIMM. A la faveur de la publication des comptes 2008 certifiés, pour la première fois, par des commissaires aux comptes, les adhérents de l’Union des industries et métiers de la métallurgie vont apprendre, jeudi, qu’une somme d’« environ 15 millions d’euros » dort dans deux associations domiciliées au siège de leur fédération, avenue de Wagram. Comme le relève le cabinet Mazars dans le document de référence que se sont procuré « Les Echos », ces deux associations sont « a priori sans activité » mais nécessitent des « investigations » plus approfondies. Selon nos informations, l’une, baptisée Adpem, a pour objet officiel « l’étude des statuts du personnel » dans les entreprises, l’autre, Apsic, « l’étude des problèmes de psychologie » des salariés. Personne, à ce jour, n’est capable de dire qui en est responsable.
Hormis cette « observation », les commissaires aux comptes ont certifié la « régularité » et la « sincérité » de tous les autres chiffres. Il faut dire que, sous l’égide de son président, Frédéric Saint-Geours, et de son délégué général, Jean-François Pilliard, l’UIMM s’est livrée à un exercice de transparence digne des sociétés cotées du CAC 40. C’est sans précédent dans l’histoire du patronat. Et d’autant plus intéressant que toutes les structures satellites de la fédération, à l’exception des deux sus-citées, ont été intégrées dans le périmètre de consolidation, alors que l’UIMM relève toujours de la loi de 1884 sur les syndicats, un texte qui n’oblige à rien en la matière.
Les documents comptables que l’ancien président, Denis Gautier-Sauvagnac, brûlait chaque année montrent, maintenant qu’ils existent, que l’UIMM n’a pas été épargnée par la crise financière. L’an dernier, sa cagnotte a fondu de 19 %, à 502 millions d’euros. La mauvaise santé de la Bourse y est pour beaucoup, car les montants considérables accumulés par la caisse antigrève Epim depuis 1972 sont placés en actions et obligations.
Combler le déficit structurel
Autre explication : la nouvelle direction a cédé des titres. Les plus-values ont permis de dégager 26 millions d’euros de produits financiers (contre 4,7 millions en 2007), lesquels ont permis de combler le déficit structurel (entre 4 et 5 millions d’euros) constaté régulièrement sur les exercices précédents.
Le patrimoine immobilier de l’UIMM, lui, n’a pas trop souffert. La valeur nette des propriétés parisiennes - les trois immeubles du siège avenue de Wagram, des appartements rue du Faubourg-Saint-Honoré et rue de Marignan, ainsi que la villa du Vésinet où habite toujours l’ancien président François Ceyrac - a reculé de seulement 1 %, à 32 millions d’euros.
Touchées par la crise, mais aussi excédées par le scandale frappant leur organisation, les entreprises rechignent à verser leurs cotisations : ces dernières ont diminué de 11 % en 2008. Pour les mêmes raisons, l’Etat et les collectivités locales ont fermé le robinet des subventions. Leur montant a été réduit de 58 %, à 427.000 euros. En outre, la collecte de la taxe d’apprentissage a, elle, baissé de 23 %, à 33 millions d’euros. En revanche, l’UIMM a réintégré dans ses comptes un certain nombre de provisions du fait, notamment, que Denis Gautier-Sauvagnac ait remboursé près de la moitié de son parachute doré il y a un an, soit 720.000 euros. Et elle a vendu davantage de formations et de publications à ses adhérents (+ 17 %, à 6 millions d’euros).
GUILLAUME DELACROIX, Les Echos
Messages
1. UIMM : le compte est bon !, 16 juin 2009, 16:56, par momo11
Meme les juges trouvent que les comptes de l’iumm sont bon.Ya pas de justice.momo11