Un appel à la paix au Moyen Orient

de José Ruiz

Une résolution a enfin été votée, la résolution 1701. Que règle-t-elle ? L’arrêt des bombardements ce qui n’est certes pas négligeable mais elle ne règle rien en ce qui concerne le conflit du Moyen Orient.

Peut importe de savoir si aujourd’hui il y a un vainqueur et un vaincu, ce qui importe ce sont les peuples qui souffrent de part et d’autres des frontières, des peuples qui aspirent à vivre en paix et qui depuis 1948 subissent la colonisation occidentale.

Comment réconcilier des individus dépossédés, chassés de leur terre, de leur maison avec leurs agresseurs.

Alain Gresh dans le Diplo du mois d’août pose la question ; qui a commencé ? Comment le monde occidental a-t-il pu croire que la création d’Israël pouvait se faire par la force dès 1948 ? Comment ce même monde a-t-il pu croire que les crimes nazis pouvaient être lavés par la création artificielle et par la force d’un " Etat " qui mettrait définitivement les juifs à l’abri de siècles de persécution dont ils ont été victime, sur des terres qui appartient au " Monde Arabe " et déjà largement occupées par des juifs et des non juifs ?

Comment aujourd’hui peut-on encore croire que la déportation peut se dissoudre dans le temps qui passe et disparaître.

Les rancoeurs et les humiliations sont toujours vives, le désir de retrouver leurs biens et leurs racines pour nombre de ceux qui en ont été dépossédés ne disparaît pas avec le temps.

Que faire ? Depuis 1967, la résolution 242 de l’ONU prévoit la création d’un état palestinien à côté de l’état d’Israël sur des frontières reconnues par les deux parties. Non seulement Israël refuse l’application de cette résolution mais depuis près de 40 ans n’a eu de cesse d’investir des territoires en Cisjordanie et à Gaza en refusant le droit au retour des réfugiés et en enfermant des populations entière dans des camps. La Cisjordanie est aujourd’hui un territoire morcelé, coupé du monde, entièrement sous occupation israélienne, les palestiniens sont emprisonnés, privés de leurs ressources, du droit de se déplacer, du droit de vivre. Une telle situation est explosive.

Peut-on conclure à l’échec de la perspective de la création d’un état palestinien ? Oui, sans aucun doute Israël n’en veut pas.

Il est grand temps d’en tirer les conclusions qui s’imposent : l’erreur à l’origine du conflit du moyen Orient est celle qui a consisté à la création de l’Etat d’Israël.

C’est un constat douloureux qu’il faut avoir le courage de regarder en face, mais qu’il faut corriger.

Il faut revenir à la Palestine historique avec la création sur tout le territoire d’un Etat laïque démocratique unique réunissant juifs et non juifs un Etat dans lequel chaque citoyen aurait les mêmes droits et les mêmes devoirs, un Etat de droit, sous l’égide des nations unies.

La création de cet Etat s’accompagnerait de dispositions permettant le retour des réfugiés ou leur indemnisation, le jugement par des tribunaux civils des prisonniers de droit commun et la libération des prisonniers politiques.

Israël et les Etats Unis doivent enfin comprendre que le paix ne peut être obtenue par la guerre. Vivre en paix c’est accepter de vivre ensemble, croyants et non croyants, arabes, juifs et autres, mais avec des règles communes démocratiquement acceptées telles que peuvent l’être celles contenues dans la déclaration universelle des droits de l’homme.