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Un bond en arrière pour la psychiatrie

Publie le mercredi 14 février 2007 par Open-Publishing
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Entretien réalisé par Laurent Mouloud

Délinquance . En grève aujourd’hui, l’ensemble du secteur de la psychiatrie fustige avec une rare unanimité le projet de loi Sarkozy, de nouveau en discussion à l’Assemblée.

Trois mois après avoir bataillé ferme contre le projet de loi sur la prévention de la délinquance, la psychiatrie remonte au front. À l’occasion de la seconde lecture du texte de Nicolas Sarkozy à l’Assemblée nationale, l’ensemble des syndicats de praticiens appellent aujourd’hui leurs collègues du public et du privé à une journée de grève. En cause : toujours les articles 18 à 24 (lire encadré), ce fameux « volet santé mentale » qui réforme les modalités d’hospitalisation d’office (HO). Et fait bondir autant les médecins que les familles de - patients.

Un temps, syndicats et associations ont cru obtenir gain de cause. Face à la bronca, le gouvernement a en effet accepté, cet automne, de retirer les articles litigieux et de les réintroduire dans une ordonnance, après négociation avec les partenaires sociaux. Il n’en aura pas le loisir. Le 25 janvier, le Conseil constitutionnel a censuré ce dispositif boiteux. Le texte revient donc devant les députés dans son intégralité. Aucune modification de fond n’a été adoptée par la commission des Lois. Mêler psychiatrie et loi sécuritaire ? « C’est faire un amalgame inacceptable entre délinquance et maladie mentale », martèlent les psychiatres, inquiets et écoeurés par cette stigmatisation d’un autre âge. Entretien avec Norbert Skurnik, président des psychiatres de secteur (IDEPP).

Quels reproches faites-vous à ces six articles ?

Norbert Skurnik. Sur le plan philosophique et symbolique, d’abord. Depuis plus de deux siècles on travaille à déstigmatiser la maladie mentale, à la retirer du champ criminel et délictueux pour la faire entrer dans la catégorie sanitaire. Bref, la faire reconnaître comme une maladie. Tout le monde, des médecins aux pouvoirs publics, a toujours été d’accord sur cette orientation générale. Or, là, on intègre six articles sur l’hospitalisation sous contrainte dans une loi traitant de la délinquance ! C’est un véritable bond en arrière, complètement à rebours de l’évolution des pensées. Pour la première fois depuis plus de 200 ans, on va vers une recriminalisation des actes délictueux commis par les malades mentaux. Tout le monde sait que la maladie mentale est génératrice d’un certain nombre de soucis. Mais une personne qui commet un délit sous l’empire d’une psychose est avant tout un malade qu’il faut soigner.

Quels points précis vous inquiètent ?

Norbert Skurnik. Beaucoup de points nous déplaisent. À commencer par la constitution d’un fichier national des hospitalisations d’office. Sa création sous-tend une réelle confusion entre dangerosité et maladie mentale. Or, une HO est révélatrice d’un besoin de soins, non pas d’une dangerosité potentielle. Autre mesure critiquable : l’élargissement des pouvoirs des maires en matière d’hospitalisation sans consentement. Ces derniers vont être obligés, dans ce cadre, de s’adjoindre forcément les compétences d’un service ad hoc, à l’image de l’IPP (l’infirmerie auprès de la Préfecture de police - NDLR) à Paris. Or, comment imaginer que chaque maire se crée une administration chargée des malades dangereux ? C’est grotesque ! Surtout que le dispositif actuel est parfaitement au point avec des médecins et des préfets pour gérer tout cela. Les maires sont d’ailleurs les premiers à refuser que l’on alourdisse à nouveau leur barque...

La maladie mentale est-elle à l’origine de beaucoup de crimes et de délits ?

Norbert Skurnik. Pas du tout. Ces mesures sont le fruit, en partie, de l’agitation politico-médiatique qui s’est développée en août 2005, autour de quelques fugues ou sorties sans autorisation - rebaptisées « évasions » - d’hôpitaux psychiatriques. Avec les techniques médiatiques modernes, on affole vite l’opinion avec pas grand-chose.

Avez-vous encore des contacts avec le gouvernement ?

Norbert Skurnik. On n’a rien depuis des semaines, aucune information sur ses intentions. Il faut dire que l’on est en pleine campagne présidentielle et que le gouvernement est particulièrement affaibli... Il faut savoir que les associations et syndicats étaient d’accord pour le principe d’une ordonnance négociée. Tous les syndicats de la psychiatrie ont planché dessus fin novembre. On était parvenu à un texte consensuel qui amendait largement les articles 18 à 24 et recueillait l’appui de tous les groupes, de la CGT jusqu’au Conseil de l’ordre. Mais la décision du Conseil constitutionnel nous remet dans l’ornière. Désormais, tout est entre les mains de députés pressés de se lancer dans la campagne électorale. La période est malheureusement plus propice à la démagogie. Il serait pourtant plus sage de ne pas voter en urgence cette loi - portant sur quelque chose d’aussi sensible et fragile que la pathologie mentale.

http://www.humanite.presse.fr/journ...

Messages

  • Question à l’assemblée nationale, le 13 février

    hospitalisation d’office

    M. le président. La parole est à M. Serge Blisko.

    M. Serge Blisko. Ma question s’adresse à M. le ministre de l’intérieur. (« Ah ! » sur les bancs du groupe socialiste.)

    Monsieur le ministre, aujourd’hui, le monde de la santé mentale est en grève. (Protestations sur plusieurs bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire.) N’en soyez pas étonnés, car cela fait des mois que les professionnels de la santé, les associations de malades, leurs familles marquent une opposition résolue aux dispositions relatives à la santé mentale du projet de loi sur la délinquance.

    Ce sont des millions de personnes qui sont concernées : les malades bien sûr, mais aussi leurs proches, leurs familles et les professionnels. Nous ne parlons pas seulement de psychiatrie mais de libertés publiques mises à mal, une fois de plus, par votre obsession sécuritaire.

    Monsieur le ministre, trois mots me viennent à l’esprit aujourd’hui : incohérence, confusion, gâchis. (Protestations sur les bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire.) Incohérence car les promesses et les volte-face se sont multipliées. Vous aviez d’abord fait marche arrière en décidant de légiférer par ordonnance, avant que le Conseil constitutionnel ne censure cet article. Retour au point de départ : la santé mentale est conservée dans les mesures relatives à la prévention de la délinquance. Elle est prise en otage et vous vous obstinez dans l’amalgame et la confusion.

    M. Jean-Michel Ferrand. Et la question ?

    M. Serge Blisko. Confusion, donc, car après les immigrés, les demandeurs d’asile, les jeunes de banlieues, les enfants de trois ans, voici maintenant les malades mentaux assimilés à des délinquants ! C’est la République des suspects ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste. – Exclamations sur les bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire.)

    Gâchis, enfin : alors que l’ensemble du monde psychiatrique et des associations attendaient une réforme globale de la loi de 1990, vous ne présentez qu’une réforme bâclée, de dernière minute, parcellaire. Le Gouvernement fait primer son acharnement sécuritaire sur les objectifs de santé publique.

    Allez-vous, monsieur le ministre, écouter la voix des professionnels, des malades et des familles ? Allez-vous retirer le volet santé mentale du projet de loi relatif à la prévention de la délinquance ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)

    M. le président. La parole est à M. le ministre délégué à la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille. (Vives exclamations sur les bancs du groupe socialiste. – Applaudissements sur les bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire.)

    M. Philippe Bas, ministre délégué à la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille. Je me dis parfois, monsieur Blisko, que nos compatriotes doivent se lasser de vous voir instrumentaliser les sujets de société les plus graves à des fins de polémique politicienne ! (Vives exclamations sur les bancs du groupe socialiste.) Le Gouvernement n’a pas attendu votre question pour se préoccuper de la santé mentale de ceux de nos compatriotes qui sont concernés ! (Mêmes mouvements.)

    M. le président. Mes chers collègues, je vous en prie, nous ne sommes pas dans une arène !

    M. le ministre délégué à la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille. C’est en effet l’actuel gouvernement, et non la gauche, qui a lancé le plan de santé mentale et créé les groupes d’entraide mutuelle. C’est aussi le Gouvernement qui, pour la première fois, a reconnu le handicap psychique dans le volet relatif aux personnes handicapées de la loi du 11 février 2005. (Mêmes mouvements.)

    M. le président. Je vous en prie !

    M. le ministre délégué à la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille. Le Gouvernement ne vous a pas attendus non plus pour mettre l’accent sur les préoccupations d’humanité pour les malades mentaux comme pour les personnes qui les entourent, et qui sont, dans certains cas exceptionnels, les premières victimes des actes de violence. (Huées ininterrompues sur les bancs du groupe socialiste.)

    Nous voulons, avec la communauté psychiatrique tout entière, réformer les règles de l’hospitalisation à domicile (Vives exclamations sur les bancs du groupe socialiste) : celles-ci remontent en effet à une loi de 1838 exclusivement inspirée par des motifs policiers. (Brouhaha sur les mêmes bancs.) À cet impératif de sécurité, nous voulons ajouter des préoccupations de soins, d’humanité, ainsi que des garanties supplémentaires pour tous nos compatriotes atteints d’une affection mentale. Ce que nous faisons est juste, et nous continuerons donc ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire. – Huées sur les bancs du groupe socialiste.)

    P. Bardet

  • Déclaration pour le groupe communiste à l’assemblée (le 13 février)

    http://www.assemblee-nationale.fr/12/cri/2006-2007/20070137.asp

    M. Patrick Braouezec. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, tout au long des débats parlementaires, ce projet de loi relatif à la prévention de la délinquance a été constamment aggravé. Sa logique initiale, fondée sur le tout-répressif, sans réel contenu en matière de prévention, est toujours de rigueur, et l’on continue de stigmatiser les populations les plus en difficulté.

    L’accumulation de nouvelles incriminations pénales – délits d’embuscade et de guet-apens, enregistrement ou diffusion d’images relatives à la commission d’infractions, pratique dite du happy slapping –, l’aggravation de peines existantes, celles concernant la rébellion, auxquelles s’ajoute la création d’un crime de violences commises avec guet-apens contre les personnes dépositaires de l’autorité publique, traduisent la volonté du Gouvernement et de certains législateurs de faire de ce projet l’instrument privilégié d’une politique sécuritaire déjà à l’œuvre depuis plusieurs années et dont on connaît les résultats, mauvais s’il en est. J’en veux pour preuve l’augmentation toujours plus forte des violences envers les personnes.

    Cette poussée sécuritaire confirme que votre gouvernement et sa majorité ont peur des jeunes. Dès lors, devons-nous accepter de vivre dans une société malade qui, au lieu de favoriser l’épanouissement des jeunes dès leur enfance et de leur donner un rôle actif de partenaires dans la société, préfère les considérer comme de simples objets de mesures de socialisation et de contrôle ? Pour ma part, je le refuse, tout comme je refuse la vision pessimiste des familles et des jeunes des quartiers populaires que vous voulez imposer.

    Force est de constater que notre société est malade, car ce gouvernement, avec toute une série de lois votées dans la hâte – il y en a déjà eu sept –, fait la guerre aux jeunes, aux familles, aux habitants des cités et des quartiers populaires, aux sans-papiers. (Protestations sur les bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire.)

    Et pourtant, ce même gouvernement se réclame des valeurs de la démocratie. Mais où est la démocratie dans le modèle que vous proposez, alors qu’il repose sur l’exclusion, la criminalisation, la discrimination, et ne prend plus en compte certaines personnes vivant dans ce pays ? Où est la démocratie, lorsque, sans aucun débat de fond, des amendements visant à mieux prévenir et sanctionner les infractions économiques et financières sont rejetés ?

    Alors oui, ce gouvernement fait la guerre aux gens du peuple ! Ce projet de loi élargit les sanctions et le contrôle social, au prétexte que plus une sanction est forte, plus elle est dissuasive, donc préventive. Je respecte la sanction dès lors qu’il y a non-respect de la loi. Encore faut-il qu’elle ait du sens et s’inscrive dans un processus de prévention et de réinsertion. Or il est impossible de percevoir dans ce texte l’aspect « prévention », tant les nouvelles mesures modifiant le code pénal, le code de procédure pénale et le code de la santé publique sont de nature répressive.

    Dès treize ans, extension de la composition pénale et de la comparution immédiate et possibilité de placer un mineur sous contrôle judiciaire ; dès dix ans, instauration de nouvelles sanctions éducatives et allongement de six mois à un an de la durée maximale des mesures de composition pénale ; pour les mineurs de plus de treize ans, modulation de la durée du placement prévu à l’article 39 ; pour les récidivistes de plus de seize ans, possibilité de déroger au principe de l’atténuation de la responsabilité pénale – tout cela avec l’objectif avoué d’aligner le droit pénal des mineurs sur celui des majeurs.

    Hélas, ce gouvernement s’obstine à n’entendre ni l’ensemble des professionnels et des associations, ni les parents, ni les médecins et encore moins les élus qui, au Sénat comme ici, demandent que raison soit gardée, ni de nombreux membres de l’Association des maires de France refusant le rôle qui leur est assigné. Nous sommes nombreux à dénoncer ce texte, notamment parce qu’il porte atteinte au principe de séparation des pouvoirs en conférant aux maires des pouvoirs quasi judiciaires. Le maire devient un acteur central en matière de « contrôle » de la délinquance. Il va recevoir des informations, jusqu’ici protégées par le secret professionnel, concernant ses administrés qui bénéficient de l’aide d’un éducateur ou d’une assistante sociale. Il pourra constituer un fichier des élèves ayant fait l’objet d’un avertissement pour absentéisme. Il sera même informé, par la police ou la gendarmerie, des infractions à l’ordre public et, par le procureur de la République, de leurs suites judiciaires.

    Pour renforcer leur pouvoir répressif, ce projet de loi permet aux maires d’être assimilés à de véritables délégués du procureur, avec par exemple le rappel à l’ordre prévu à l’article 8. Le maire se trouve ainsi doté de prérogatives qui empiètent sur les missions d’autres institutions et qui traduisent une défiance à l’encontre des travailleurs sociaux et de la justice. Le maire deviendra-t-il pour autant le garant de la sécurité ? J’en doute, mais ce que je crains, c’est que face à l’extension de ses pouvoirs, il y ait d’une part, une dilution de la politique nationale, et d’autre part une multiplication des spécificités locales qui remettront en cause l’égalité de traitement entre les citoyens. Ce n’est plus d’un maire qu’il s’agit mais d’un shérif à la mode américaine !

    M. Claude Goasguen. Mais non !

    M. Patrick Braouezec. Outre ces dérives liées au statut et au mélange des genres, ce texte porte en lui de vraies atteintes aux libertés fondamentales, que j’avais dénoncées en première lecture mais qu’il me faut dénoncer à nouveau puisque, apparemment, pas plus mes collègues du Sénat que moi-même n’avons été entendus.

    Les atteintes à la vie privée sont multiples et la diffusion d’informations à caractère confidentiel est facilitée. L’Assemblée nationale a prévu qu’au sein des groupes de travail des conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance, des informations confidentielles pourront être échangées sous réserve de ne pas être communiquées à des tiers. La commission des lois du Sénat propose, quant à elle, d’étendre cette faculté au conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance. Ainsi, le secret professionnel est remis en cause puisque, en vertu de l’article 5, le partage d’informations jusqu’ici protégées par le secret professionnel sera possible. À cet égard, je regrette vivement que le Sénat ait décidé de supprimer la disposition imposant l’information des personnes concernées par le partage d’informations à caractère confidentiel. Cette disposition, introduite en première lecture à l’Assemblée nationale, était un moindre mal.

    Désormais, lorsqu’une famille verra ses difficultés s’aggraver, les travailleurs sociaux devront en informer le maire et le président du conseil général, ce qui pourra justifier la réunion du conseil pour les droits et devoirs des familles. Ajoutons l’autorisation donnée aux travailleurs sociaux de divulguer au maire des informations confidentielles sur les usagers des services sociaux, les dispositions facilitant l’hospitalisation d’office en psychiatrie et la création d’un fichier des personnes ayant subi une telle hospitalisation, ou encore les dispositions accentuant la sévérité de la justice pénale des mineurs au mépris de ses principes fondateurs.

    D’autres dispositions attentatoires aux droits des personnes ont été par ailleurs introduites afin, par exemple, de pouvoir expulser plus facilement les gens du voyage, ce qui n’est pas sans poser un problème de compatibilité avec l’article 66 de la Constitution.

    S’agissant des articles relatifs à l’hospitalisation d’office, le problème reste entier après l’annulation par le Conseil constitutionnel de l’habilitation donnée au Gouvernement de réformer par ordonnance les régimes d’hospitalisation sous contrainte.

    Nous aurions pu déposer une fois encore des amendements, mais le sort et l’attention qui leur ont été portés en première lecture, et la philosophie même de ce texte, nous conduisent à le juger inamendable.

    Ce texte était dangereux. Il l’est plus encore aujourd’hui et prouve, s’il en était besoin, qu’il n’est qu’un produit idéologique fondé sur une conception libérale de la société, où la sécurité prime sur l’accompagnement des familles et où la sanction remplace l’éducation. Il eût mieux valu pour l’avenir de notre pays faire de l’école un véritable acteur de la lutte contre toutes les violences. Mais non : le Gouvernement préfère la répression à la prévention.

    Ce texte constitue une menace pour la prévention et l’éducation, pour les jeunes et leurs familles, et surtout pour les libertés individuelles. Nous espérons rassembler de nombreux députés pour saisir le Conseil constitutionnel.

    Je terminerai par ces quelques mots, écrits voilà 136 ans et dont je vous laisse le soin de retrouver l’auteur :

    Étant les ignorants, ils sont les incléments ;Hélas ! combien de temps faudra-t-il vous redireÀ vous tous, que c’est à vous de les conduire,Qu’il fallait leur donner leur part de la cité,Que votre aveuglement produit leur cécité ;D’une tutelle avare, on recueille les suites,Et le mal qu’ils vous font, c’est vous qui le leur fîtes.Vous ne les avez pas guidés, pris par la main,Et renseignés sur l’ombre et sur le vrai chemin ;Vous les avez laissés en proie au labyrinthe.Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte ;C’est qu’ils n’ont pas senti votre fraternité. […]Comment peut-il penser, celui qui ne peut vivre ? […]Quoi ! Pour que les griefs, pour que les catastrophes, Les problèmes, les angoisses et les convulsions S’en aillent, suffit-il que nous les expulsions ?

    Je vous laisse méditer ces dernières paroles.

    Bien évidemment, le groupe communiste votera contre ce texte


    le gouvernement a certes reculé provisoirement en enlevant 5 articles, mais voyons ce qu’en dit Sarkozy

    Ce projet est un texte juste et le premier exemple est celui du « secret partagé ». Que n’a-t-on pas entendu sur le thème du contrôle social que le texte confierait au maire, sur la perte de confiance entre les familles et les intervenants sociaux ! Qu’on lise le projet de loi et l’on verra qu’il s’agit seulement d’assurer l’échange d’informations et la coordination entre les nombreux travailleurs sociaux qui interviennent auprès d’une même famille. (« Très bien ! » sur plusieurs bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire.) Chacun se souvient du cas du petit Nicolas, à Strasbourg. Les intervenants sont nombreux et nous devons les obliger à se parler, à se concerter, pour éviter de tels drames : voilà ce qu’est le « secret partagé ».

    (...)

    Je veux, pour finir, aborder la question des hospitalisations d’office. (« Ah ! » sur les bancs du groupe socialiste.) Jamais je n’ai assimilé maladie et délinquance. (« Très bien ! » sur plusieurs bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire.) J’estime ne pas avoir de leçons à recevoir en la matière, car j’ai beaucoup parlé de cette question en d’autres lieux et souligné la nécessité de créer des « prisons hôpital », comme le souhaite également M. le garde des sceaux, afin de traiter l’angoissante question des détenus malades psychiatriques. Mais il n’en reste pas moins que des drames se sont produits parce que des personnes en situation de souffrance psychologique n’ont pas été convenablement prises en charge ou n’ont pas été suffisamment suivies pendant leurs sorties. C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité inscrire dans ce texte une réforme de l’hospitalisation d’office, qui est d’ailleurs réclamée par tous, et dont nous avions parlé en détail avec Xavier Bertrand, réforme qui apporte des garanties à la société et aux patients. Ces dispositions donnent aux maires et aux préfets les moyens de prévenir des situations de danger dont personne ne peut contester la réalité. Elles reconnaissent le rôle du maire et encadrent les conditions de son intervention : aucune hospitalisation d’office ne peut être prononcée sans l’intervention d’un médecin. Ces dispositions renforcent les garanties des malades et des familles en exigeant une période d’observation pouvant aller jusqu’à soixante-douze heures avant la confirmation de l’hospitalisation d’office. Oui, je respecte le droit des malades, mais je souhaite vous rendre attentifs aux droits des victimes !

    M. Jean-Marie Le Guen. Nous y voilà ! Vous établissez un parallèle entre malades et délinquants ! Vous rendez-vous compte de ce que vous dites ?

    (...)

    M. le ministre d’État, ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire : Avec Xavier Bertrand, nous avons donc été attentifs à ces craintes. Nous avons considéré que le consensus obtenu sur le projet de réforme de la loi de 1990 tient non seulement à son contenu, mais aussi à son caractère global. J’ai hésité et je me suis demandé si nous n’avions pas intérêt à le faire voter. Mais nous sommes à deux mois et demi de l’élection présidentielle et à quelques jours de la fin de la session parlementaire. Si nous avions été au début de la session, j’aurais proposé au Gouvernement de maintenir cette réforme pour ne pas perdre de temps. Comme ce n’est pas le cas, je propose de retirer du projet ces dispositions (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire)…

    M. Jean-Marie Le Guen. Et voilà, il recule ! Applaudissez !

    M. le ministre d’État, ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire. …pour préserver le consensus des professionnels sur le sujet et pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté en la matière. Mais je m’engage, si le peuple français me confie d’importantes responsabilités, à faire déposer ce texte au début de la prochaine session. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire.)

    P. Bardet

  • Demandons donc a mr Sarkozy ou en est ces promesses concernant l’hp de PAU ou une infirmiere a vait été décapitée en 2006 ?

    Il est ou le résultat mr le ministre candidat ?

    y a t il plus de personnel dans cet hopital ?

    y a t il plus de sécurité notamment la nuit ?

    Si mr le ministre vous avez des lecons à recevoir sur au moins une chose : la parole donné

    je ne parle pas ici d’EDF mais quand même...

    louis coconuts

    • C’est honteux,
      on pourrait lister tous les malades du sida aussi, au cas où ils contamineraient d’autres personnes...
      ce pays commence à sentir mauvais...

    • je rajoute, je suis en colère :
      connards de politiciens qui nous sool à respecter ces valeurs bien françaises en nous rappelant combien de gens sont morts pour celles-ci...
      y a pas la psychiatrie qui fait retour en arrière...
      c’est honteux !

    • Si les gens n’avaient pas encore compris qu’on glisse doucement vers le fascisme, c’est fait.
      De la même manière qu’on a envoyé dans les camps de concentration, les Juifs, les Communistes, les Tziganes... voilà qu’aujourd’hui, sur le même principe, on s’en prend aux handicapés comme aux délinquants, sans faire la différence. On veut sans doute cacher la misère mentale comme la misère physique. Faut que la vitrine soit clean, sans doute ! Remarquez, Juppé à Bordeaux a voulu nettoyer le centre de la ville de ses SDF, en arrêtant tous les gens qui leur donnaient un peu d’argent ou leur parlaient. C’est un avant goût de ce qui va nous tomber sur la tête, si par malheur...

    • Ca vaut quoi la parole de sarkozy, celle de son porte parole ne vaut rien : mensonges, dissimulation et tromperie sur les risques sanitaires

      l’affaire Xavier Bertrand des délinquants il y en a meme dans l’entourage de sarkozy, eux en sont des vrais, que fait la police ?