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"Un commandant de l’armée israélienne déclare : nous avons tiré plus d’un million de sous-munitions au Liban"

Publie le mercredi 13 septembre 2006 par Open-Publishing
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"Ce que nous avons fait était dingue et monstrueux, nous avons couvert des villes entières de sous-munitions," a déclaré le chef d’une unité de fusées des forces de défense israéliennes (FDI) au sujet de l’utilisation de bombes à sous-munitions et des bombes au phosphore pendant la guerre.

Citant le commandant de son bataillon, le chef d’unité a indiqué que les FDI ont lancé environ 1800 bombes à sous-munitions, contenant plus de 1,2 millions de sous-munitions.

Par ailleurs, des soldats d’unités d’artillerie des FDI ont témoigné que l’armée avait utilisé des bombes au phosphore pendant la guerre, largement interdites par la loi internationale. Selon leurs affirmations, la grande majorité de ces engins explosifs a été tirée pendant les 10 derniers jours de la guerre.

Le commandant de l’unité de fusées a déclaré que des systèmes de lancements multiples de fusées (Multiple Launch Rocket System, MLRS) avaient été lourdement utilisés malgré leur imprécision notoire.

Un MLRS est une plateforme de lancement mobile, à pneus ou à chenilles, capable de lancer un très grand nombre de fusées, la plupart n’étant pas guidées. La fusée de base, lancée par la plateforme, est non guidée et imprécise, avec une portée d’environ 32 kilomètres. Les fusées sont conçues pour exploser en sous-munitions à une certaine altitude, de façon à tapisser les positions de l’ennemi avec de plus petites charges explosives.

L’utilisation d’un tel armement est controversé, principalement à cause de son imprécision et de sa capacité à provoquer de terribles destructions contre des cibles indéterminées sur de larges surfaces du territoire, avec une marge d’erreur atteignant 1200 mètres par rapport à la cible.

Les sous-munitions qui n’ont pas explosé à l’impact, selon les Nations unies, représenteraient environ 40% de celles tirées par les FDI au Liban ; elles restent au sol en tant que munitions non explosées, polluant le paysage avec des milliers de mines qui continuent à faire des victimes bien après la fin de la guerre.

À cause de leur important pourcentage d’échec à l’explosion, on estime qu’il y a environ 500.000 sous-munitions non-explosées sur le sol libanais. À ce jour 12 civils libanais ont été tués par ces mines depuis la fin de la guerre.

Selon le commandant, dans le but de compenser l’imprécision des fusées et leur incapacité à toucher des cibles individuelles précises, les unités auraient « inondé » le champ de bataille de telles munitions, ce qui a provoqué ce paysage souillé et explosif du Liban d’après-guerre.

Quand sa période de réserve est arrivée à son terme, le commandant en question a envoyé une lettre au ministre de la Défense Amir Peretz, soulignant l’utilisation de ces bombes à sous-munitions, lettre qui est restée sans réponse.

Blessures excessives et souffrances inutiles

Il est apparu que des soldats des FDI ont tiré des bombes au phosphore afin de provoquer des incendies au Liban. Un commandant d’artillerie a admis avoir vu des camions chargés d’obus au phosphore en route vers des unités d’artillerie dans le nord d’Israël.

Un coup direct d’une bombe au phosphore provoque, typiquement, des brûlures sévères et une mort lente et douloureuse.

La loi internationale interdit l’utilisation d’armes qui provoquent « des blessures excessives et une souffrance inutile », et plusieurs experts pensent que les bombes au phosphore ressortent directement de cette catégorie. La Croix-Rouge internationale a déterminé que la loi internationale interdit l’utilisation d’obus utilisant le phosphore ou d’autres types de produits inflammables contre les personnes, qu’elles soient civiles ou militaires.

Selon les FDI : pas de violation de la loi internationale

En réponse, le bureau du porte-parole des FDI a affirmé que « la loi internationale n’inclut pas une interdiction claire de l’utilisation des armes à sous-munitions. La Convention sur les armes conventionnelles n’interdit pas [les armes au phosphore], mais régule l’usage qui en est fait. »

« Pour des raisons opérationnelles compréhensibles, les FDI ne fournissent pas de détails sur les armements en leur possession. »

« Les FDI ne recourent qu’à des méthodes et des armements autorisés par la loi internationale. Les tirs d’artillerie, dont les tirs par MLRS, n’ont été utilisés qu’en réponse à des tirs contre l’État d’Israël. »

Le bureau du ministre de la Défense affirme ne pas avoir reçu de messages au sujet de tirs de bombes à sous-munitions.

article original : http://www.haaretz.com/hasen/spages...

traduction : Loubnan Ya Loubnan http://tokborni.blogspot.com/2006/0...

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