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Un pape, c’est pas de la petite bière

Publie le lundi 25 avril 2005 par Open-Publishing

La métamorphose soudaine d’un cardinal de choc en souverain pontife benoîtement nommé et numéroté ne fait pas l’unanimité, jusque dans les rangs de l’Église catholique. C’est la vie. On ne peut pas plaire à tout le monde.

Cela va-t-il revigorer la foi en Allemagne, pays natal de Benoît XVI, alias Josef Ratzinger ? On verra à l’usage. Pour l’heure, on note là-bas une désaffection croissante des Églises, tant pour celle de Rome que pour la protestante, fondée par Luther. Seuls trois pour cent de nos voisins se tournent vers elles afin dchercher conseil et réconfort. La statistique prouve que les syndicats et les médias semblent plus dignes de confiance.

En Bavière, en tout cas, région d’origine du nouveau pape, on se frotte les mains. À Marktl, bourg tout proche de la frontière autrichienne où il a vu le jour en 1927, on pavoise même. La légende dorée commence. Gertraud, dont le mari fut le condisciple du nouveau successeur de saint Pierre, révèle à la presse que « ses professeurs disaient qu’il était d’une extraordinaire intelligence alliée à une grande humilité ».

Les fonts baptismaux qui servirent à sa première onction sont d’ores et déjà conservés dans le musée de la localité. Le maire est aux anges. La curiosité médiatique sur son patelin laisse augurer de substantiels bénéfices. Se met en place un copieux business papal. Les commerçants du cru écoulent à présent avec succès la saucisse, la tarte et même la bière du pape.

Ainsi les nourritures terrestres acquièrent-elles un supplément d’âme, dans lequel l’esprit de clocher trouve son compte.