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Un peu de Hegel pour le jour du seigneur.....

Publie le dimanche 27 avril 2008 par Open-Publishing
8 commentaires

Il ne faut pas prendre le texte suivant comme un message. Ce sont les premières lignes de la phénoménologie de l’esprit de Hegel.
Editions aubier : première édition 1941
Réédition 1987
Page 81 :

Première page du premier chapitre : La certitude sensible ou le CECI et la VISEE DU CECI

Le savoir, qui d’abord ou immédiatement est notre objet ne peut être rien d’autre que celui qui est lui-même savoir immédiat, savoir de l’immédiat ou de l’étant.

Nous devons nous comporter à son égard d’une façon non moins immédiate, ou accueillir ce savoir comme il s’offre, sans l’altérer en rien et bien laisser cette appréhension indépendante de toute conception.

Le contenu concret de la certitude sensible la fait apparaître immédiatement comme la connaissance la plus riche, comme une connaissance, certes, d’une richesse à ce point infinie qu’on n’en peut trouver aucune limite, ni en extension, dans l’espace et dans le temps où elle se déploie, ni en pénétration, dans le fragment extrait de cette plénitude par division.

Cette connaissance apparaît, en outre, comme la plus vraie, car elle n’a encore rien écarté de l’objet, mais l’a devant soi dans toute sa plénitude.

En fait cependant, cette certitude se révèle expressé¬ment comme la plus abstraite et la plus pauvre vérité. De ce qu’elle sait, elle exprime seulement ceci : il est ; et sa vérité con¬tient seulement l’être de la chose.

De son côté, dans cette certitude, la conscience est seulement comme pur moi, ou j’y suis seulement comme pur celui-ci, et l’objet également comme pur ceci. Moi, celui-ci, je ne suis pas certain de cette chose-ci parce que je me suis développé en tant que conscience et ai mis la pensée en branle de façon diverse ; ni non plus parce que la chose dont je suis certain serait, d’après une multitude de caractères distincts, un riche système de rapports en elle-même, ou un multiple système de relations à d’autres.

Tout ceci ne concerne en rien la vérité de la certitude sensible. Ni le moi, ni la chose n’ont ici la signification d’une médiation multiforme. Le Moi n’a pas la signification d’un représenter ou d’un penser des moments divers, et la chose n’a pas la signification d’une multitude de caractères distincts ; mais la chose est, et elle est seulement parce qu’elle est. Elle est ; c’est là pour le savoir sensible l’essentiel, et ce pur être ou cette simple immédiateté constitue la vérité de la chose.

La certitude également, en tant que Rapport, est un pur rapport immédiat. La conscience est moi, rien de plus, un pur celui-ci. Le singulier sait un pur ceci ou sait ce qui est singulier. Mais dans ce pur être qui constitue l’essence de cette certitude, et qu’elle énonce comme sa vérité, il y a encore bien autre chose en jeu, si nous regardons bien.

Une certitude sensible effectivement réelle n’est pas seulement cette pure immédiateté, mais est encore un exemple de celle-ci et de ce qu’il y a en jeu. Parmi les innombrables différences mises ainsi en évidence, nous trouvons toujours la différence principale, A savoir que dans cette certitude, tombent d’abord en dehors du pur être les deux ceci déjà nommés, un celui-ci comme moi et un ceci comme objet.

Réfléchissons-nous sur cette différence, elle nous révèle que ni l’un ni l’autre ne sont dans la certitude sensible seulement, mais y sont en même temps comme médiatisés• ; j’ai la certitude par la médiation d’un au¬tre, la chose précisément, et celle-ci est aussi dans la certitude par la médiation d’un autre, précisément le moi.

AU DELA DU COTE FORMEL DE CE TEXTE ET DONT L’OBJET SEMBLE PUREMENT PSYCHOLOGIQUE ? IL Y A DES TERMES ET DES THÈMES QUI REVIENDRONT EN PERMANENCE SOUS LA PLUME DE HEGEL PUIS SOUS LA PLUME DE MARX ;

N’OUBLIONS PAS QUE POUR MARX LE CAPITAL EST UN RAPPORT ;

L’histoire et le temps. Le passage, la bascule presque, dans le temps humain celui de l’histoire humaine se passe dans le texte avec cette phrase :

Une certitude sensible effectivement réelle n’est pas seulement cette pure immédiateté, mais est encore un exemple de celle-ci et de ce qu’il y a en jeu……………

Retour sur la première phrase

Le savoir, qui d’abord ou immédiatement est notre objet

Petit commentaire : après d’abord (qui n’est déjà plus là) vient logiquement en suite (mais pas encore là).

Après d’abord , un rapport immédiat, il y ensuite un rapport médiatisé.

Dans l’instant du regard, il y a déjà tout le temps pour comprendre.

Messages

  • Il est évident qu’une connaissance empirique du monde n’en est pas une, et qu’elle ne peut servir uniquement à nous assurer de notre "existence" (ce que dit Hegel dans ce texte).

    Quant à sa conception de notre certitude par un autre, elle a en effet inspiré de nombreux auteurs, et plus particulièrement son idée de la lutte des consciences :
    la dialectique du maître et de l’esclave, dans la Phénoménologie de l’Esprit, a eu beaucoup d’influence sur Sartre par exemple, dans L’Être et le Néant on en a de nombreux exemples, ou même Lévinas (cf. Totalité et Infini), qui reconnaissent tous deux l’influence du regard porté par l’autre, la tentative de domination, etc...Avec pour conséquence la tentative de "réification" de l’autre

    Ce passage (dialectique du maitre et de l’esclave) a aussi inspiré Marx, car l’asservissement dans lequel bascule l’esclave lui permet en même temps de prendre conscience qu’il peut agir sur le monde par le travail, contrairement à son maître qui exploite son labeur...il a un moyen de prendre sa liberté, grâce au travail. C’est ça qui est exploité par Marx chez Hegel, comme élément révolutionnaire.

  • Althusser s’est employé à démontrer que Marx ne devait rien à Hegel. Maladroitement. Et pour cause ! Engels écrit à Marx :" Hegel, ce type génial auquel nous devons tant..." Althusser a été le maître à penser des marxistes orthodoxes de la moitié des années soixante aux années quatre-vingt, ami de Lacan et de bien d’autres "intellectuels" parisiens. Et aussi hélas le chouchou des dirigeants du PCF.
    Alors qu’un spécialiste de Hegel et de Marx comme Jacques D’Hondt - fondateur du centre d’études de l’Université de Poitiers - était ignoré par tous ceux qui font l’opinion. Mais Jacques D’Hondt, auteur de "Hegel, philosophe de l’Histoire vivante", est d’une modestie complètement dépassée. Jesse

    • D’accord avec toi !

      Mais Althusser a souligné malgré tout l’importance des rapports de production.

      Lucien sève a écrit un très bon bouquin dans sa jeunesse, montrant comment en france le pouvoir allié à l’église, avait censuré pendant presque un siècle, par toute sorte de mesure de basse police, tout enseignement de hegel à l’université .

      la lutte idéologique du coté du pouvoir quand elle peut, emploie simplement l’autodafé administratif.

      Aujourd’hui nous assistons à un autodafé silencieux des grandes œuvres par le bruit médiatique.

      Mais ça coute encore trop cher. Il sera plus rentable et plus efficace de détruire l’école et l’université .

      Le premier a avoir réintroduit l’hégélianisme à l’université par un enseignement qui a duré quatre ans, de 36 a 40, fut Kojève. Lacan le citait comme son seul maître.
      Je crois que kojève était un "étranger" venu de l’est.

      Je précise : il s’agit de l’enseignement à l’université.

    • Althusser dans ses mémoires "l’avenir dure longtemps" un titre repris à De gaulle (déja faut le faire !!) explique ,avoue qu’il a triché sur ses cours et qu’il devait enseigner sur marx alors qu’il n’avait PAS lu le sujet !
      Ce sera la cause de sa premiére grave crise de démence.
      il en fera toute sa vie,soutiendra le délire de Lacan (qui se fera virer apres la départ d’althusser de l’EN) et finira par tuer sa femme ,cause ????d’’une cure psychanalytique tres éfficace on le voit.

      Que reste il de lui....je ne vois rien...
      a part l’effet intellectuel rive gauche passé au pcf

      Damien

    • Il faut prendre toute ces histoires de délire ça avec des pincettes. Althusser disait fonctionner par oui dire.

      Un exemple , c’est Hegel.

      Souvent son discours peut paraitre délirant. Et puis tout système finit pas avoir un coté délirant. Althusser, d’ailleurs, de vouloir s’en détacher a finit par plonger.

      Et pourtant il n’y aurait pas eu Hegel, Marx (l’individu Que l’on connait) n’aurait tout simplement pas existé.

      La psychanalyse d’althusser a été conduite par un brave schnorkel orthodoxe très sérieux. Sans plus.

      Lacan qui avait senti le danger lui a proposé plusieurs fois de l’aider.

      Sur que bhl finkelkraut glukcsman and co ne délirent pas, ni bush d’ailleurs.

      Ils tiennent trop à leur image... et pourtant ?

    • Justement la droite BHLienne sera de tous les combats pour sauver la psychanalyse et défendra la censure de rapports d’évaluation ,demandés par des associations de malades.
      pas mal comme amour du sujet !

      ,l’abandon de toute rigueur de pensée introduit par la psychanalyse va influencer toute une generation de militants du pcf.

      l’abandon de cette rigueur de pensée illustrée par le délire Lacanien défendu mordicus par althusser va amener une descente aux enfers menant à l’abandon de la dictature du prolétariat (althusser ayant un eclair de lucidité va s’y opposer) le reprise de la force de frappe et la théorisation d el’union d ela gauche qui est en fait une politique de collaboration de classe .

      Les dégats sont profonds et même la ligne trotskiste en est totalement imprégnée.
      la critique du "livre noir de la psychanalyse" dans ROUGE sera une copie magnifique de l’huma des années 50 !!!

      Althusser ...une folie au langage flamboyant ,mais rien de nouveau

      un drame humain
      un exemple du pouvoir de destruction de l’apsychanalyse

      Damien

  • Kojève : "le seul capable de comprendre et d’expliquer la pensée de Hegel". Affirmation un peu rapide.
    C’est faire peu de cas de Lukacs, de Lefèvre... sans parler de Lénine dont les commentaires sur la Logique de Hegel sont d’une profondeur encore inégalée.
    Sur la traduction de Hegel par Kojève, Jacques D’Hondt est trés réservé (esclave au lieu de valet, dans l’exemple cité) et davantage encore sur son interprétation. Ni Sartre, ni Aron ont suivi les cours de Kojève. C’est Simone de Beauvoir qui fait part à Sartre de l’intérêt de Hegel pour un "philosophe", après la Libération seulement. Quant à Lacan... Un roman. Jesse