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Vottem belgique action blocage du Thalys

Publie le lundi 13 octobre 2008 par Open-Publishing

En belgique aussi c’est la même politique raciste que celle de hortefeux en france

Vottem : un demandeur d’asile se suicide le dimanche 12.10.2008, 20:49

Un demandeur d’asile de nationalité serbe, dont la demande de séjour en Belgique a fait l’objet d’une réponse négative, s’est suicidé ce dimanche au centre fermé pour étrangers de Vottem.

Le jeune homme, qui avait également demandé au début du week-end à pouvoir changer de section au sein du centre, avait été interpellé le 26 septembre dernier à la suite d’un contrôle dans le Thalys reliant Paris à Bruxelles, indique le Collectif de résistance aux centres pour étrangers (CRACPE) dans un communiqué. L’association, qui précise en outre ne pas connaître la situation personnelle de ce jeune homme, dénonce l’existence des centres fermés pour étrangers et appelle à leur fermeture.

Nous avons bloqué le Thalys et nous avions bien raison ...

Comme mercredi dernier le Comité d’Actions et de Soutien (CAS) a envahi les rues de Bruxelles.

Une septantaine de personnes est actuellement dans la rue malgré une forte présence policière. Par là, nous entendons montrer que l’espace public est avant tout un lieu de contrôle, de fichage, d’arrestations, de rafles pour les sans-papiers et plus largement pour tous ceux qui ne rentrent pas dans le rang.

Aujourd’hui, nous nous réapproprions cet espace afin de faire exister, un court instant, un autre type de communauté dans laquelle tous seraient égaux et où tous pourraient vivre dignement. Nous refusons cette citoyenneté qui met aux bans tous les indésirables, tous ceux que l’économie ne peut rendre utile à son progrès infernal et meurtrier où qui s’y soustraient.

Tous les jours nos camarades sans-papiers se font arrêter, voir rafler dans les transports parce qu’ils n’ont pas droit à la citoyenneté, parce qu’ils sont maintenus dans une situation de non-droit. C’est pour ne plus rester impuissant à l’égard de ces injustices quotidiennes que nous avons collectivement décidé de bloquer le Thalys, aujourd’hui à 15h30, afin de montrer notre volonté de faire changer cette politique xénophobe.

De plus le Thalys est le symbole de cette société libérale dans laquelle les plus riches,les plus employables, les plus performant peuvent circuler « librement » pour vendre leur force de travail, pendant que d’autres sont arrêtés aux frontières, dans les transports ou dans la rue parce qu’ils viennent d’ailleurs ou parce qu’ils n’ont pas les bons papiers.

Depuis six mois des personnes sans-papiers occupent un bâtiment de l’ULB. Sans avoir demandé d’autorisation, ceux-ci se sont donnés les moyens de leur lutte en provoquant une rencontre au cœur de l’université. Nous nous sommes constitué en Comité d’Actions et de Soutien (CAS) autour de cette occupation afin de produire des actes à la hauteur de cet événement. En effet, la prise de parole par des personnes à qui tous les droits ont été déniés, au cœur d’un campus universitaire, permet une rencontre entre ceux qui d’habitude ne se rencontrent pas.

La violence faite quotidiennement aux personnes sans-papiers nous rappelle ce qui nous est le plus insupportable dans ce monde de contrôle, d’exclusion et de répression. Nous considérons que la rencontre avec les sans-papiers depuis leur lutte nous oblige à prendre parti et qu’une telle prise de parti se traduit dans des actes.

Nous sommes entrés en résistance dans ce monde où une guerre ne cesse de s’étendre, particulièrement contre les plus faibles, les plus pauvres et les plus marginalisés.

La fin des rafles et des expulsions, la fermeture des camps de rétention pour illégaux (centres fermés) et la régularisation de toutes les personnes sans-papiers constituent les idées dont la réalisation nous semble essentielle, dans la mesure où cette réalisation permet l’émergence d’une politique qui rompt avec l’ordre normal des choses. Si nous pensons que la « question des sans-papiers » ne cessera, inépuisablement, de se poser sur le plan politique, nous n’attendons rien, ou si peu, d’une solution gouvernementale.

Aucun gouvernement ne peut régulariser toutes les personnes sans-papiers, arrêter les rafles ou supprimer des centres fermés. Ce n’est pas Turtelboom qui produirait une politique « inhumaine » ou « injuste », c’est que la fonction première de l’Etat et de ses institutions est de prévenir et de neutraliser toute conflictualité pour imposer la paix sociale sur son territoire.

Combien de fois n’avons-nous pas assisté impuissants à un contrôle de billet qui se finit par un contrôle de police ?

Combien de fois nos camarades sans-papiers n’ont-ils pas été raflés dans les gares, les trains, les trams, les bus ou les stations de métro ? Aujourd’hui, nous ne sommes plus dupes de cette mobilité économique qui ne laisse circuler que ceux qui se rendent utiles, qui n’arrête que les « indésirables ».

Nous entendons répondre à cette violence qui est produite chaque jour dans l’indifférence la plus grande. Le XXX est le symbole de cette vie en métropole qui nous oblige à circuler toujours de plus en plus vite, en détruisant sur son passage des quartiers entiers pour y construire de grande tour que personne jamais n’habitera.

On nous accusera de « prendre en otage » les consommateurs. A cela nous répondons que vous, nous, usagers des transports publics, pouvons être solidaires du sort réservé aux personnes sans-papiers. Que penser « être pris en otage » n’est que le résultat d’une disposition à se poser comme victime. Que nous ne sommes consommateurs que si nous l’acceptons. Nous ne bloquons pas des usagers, nous essayons d’affaiblir le réseau de pouvoir, de poser questions, partout où nous le pouvons.

Nous pensons que cette gestion raciste et ségrégative, dont les sans-papiers constituent la population la plus ciblée, se maintient au travers de tout un réseau complexe d’institutions et de dispositifs sécuritaires. Il ne s’agit donc pas de changer de gouvernement pour changer ce monde, mais il s’agit d’identifier et de perturber l’ensemble des mécanismes par où un tel pouvoir circule et s’étend sur nos vies. Si nous avons décidé collectivement XXX, c’est que les gares, les transports, les aéroports, etc. sont des lieux de contrôle particulièrement efficace où les sans-papiers mais aussi ceux qui ne peuvent pas se payer le train sont fichés, contrôlés, arrêtés ou enfermés.

Comité d’Actions et de Soutien

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