Accueil > Xavier Darcos : incompétent comme ministre, incompétent comme maire de (…)

Xavier Darcos : incompétent comme ministre, incompétent comme maire de Périgueux.

Publie le mardi 18 novembre 2008 par Open-Publishing

Mairie de Périgueux : le lourd héritage laissé par l’équipe de Xavier Darcos.

C’était soir de grand oral, mardi 18 novembre, au Conseil municipal de Périgueux, avec la présentation de l’audit financier commandé par la nouvelle municipalité socialiste. Une séance studieuse, sans éclats, malgré la promesse de révéler, chiffres à l’appui, l’héritage de l’équipe précédente que dirigeait Xavier Darcos. L’opposition UMP avait annoncé d’entrée qu’elle ne ferait pas de commentaire, faute d’avoir eu les documents auparavant pour étudier les chiffres.

Le spécialiste du cabinet Ressources Consultants Finances (qui a une certaine légitimité dans l’analyse des collectivités locales) a ainsi déroulé un long exposé très pédagogique pour expliquer comment marchent les finances d’une Ville, parfois les comparant, pour davantage de clarté, à celles d’une famille.

L’étude portant sur les comptes administratifs de 2001 à 2007, plus des projections pour l’année 2008 ont d’abord pointé le manque d’épargne nette de la Ville (la différence entre les recettes et les dépenses de fonctionnement). Ces précieuses noisettes qui ont pu atteindre plus de 2,8 millions d’euros en 2005, sont annoncées à 500 000 euros cette année. « C’est un appauvrissement de la ville », assure le spécialiste. Recettes en baisse et dépenses en hausse (par exemple à cause de l’argent consacré au déficit de l’aéroport) plombent ces résultats.

Faute d’épargne suffisante, la Ville a financé ses nombreuses réalisations en augmentant ses dettes. Mais elles se voient dans la ville et les plus importantes sont citées dans l’étude : musée gallo-romain, moulin du Rousseau, place Francheville, crèche Magne, Filature de l’Isle, réfection de rues, cuisine centrale... Dans l’état actuel de ses moyens de remboursement, la Ville doit une annuité autour de 5 millions d’euros jusqu’en 2013. Mais l’endettement par habitant de Périgueux reste dans la moyenne des villes équivalentes (il est même plus bas que celui de Bergerac).

Le spécialiste le dit tout cru : « On se retrouve devant une incapacité à financer des projets nouveaux à un moment où les banquiers se retrouvent réticents à prêter. » D’autant que faire des économies n’est pas simple. Au niveau du personnel municipal, le plus gros budget, la pyramide des âges révèle la jeunesse des agents : d’ici à 2014, seulement 15 % de l’effectif aura pris sa retraite.

Quant au recours à la fiscalité locale, le spécialiste pointe les limites : si les recettes rapportées par la taxe d’habitation sont de 10 % inférieures aux villes équivalentes, celles du foncier bâti les dépassent de 40 % et atteignent des sommets, avec des taux parmi les plus hauts de France.

Il est ainsi difficile d’appuyer sur la « pompe à phynances » chère au père Ubu et l’optimisme n’est pas de rigueur pour les recettes. Avec, par exemple, la menace de suppression de la dotation de solidarité urbaine qui ferait perdre 900 000 euros. Les droits de mutation (payés sur les transactions immobilières) qui faisaient un temps la richesse des collectivités, sont en chute libre avec la crise du marché.

Autant d’éléments qui font dire à l’expert que Périgueux a « une situation financière fragilisée » et qui donnent une situation bloquée pour l’avenir.

Un long silence suit cet exposé. L’opposition UMP, comme annoncée, reste muette, mais semble assommée par cet enchaînement de chiffres qui montre la Ville face à un mur à cause des choix du passé.

http://www.sudouest.com/dordogne/actualite/perigueux/article/417953/mil/3635712.html