anniversaire du genocide Rroms ! sarko leur fait leur fête !

des faits qui s’entre-choquent !
le 2 aout : 6Oème anniversaire génocide des Rroms !

Cérémonie en mémoire du génocide à l’encontre des Roms – Samudaripen/Pharrajimos1

Strasbourg, 2 août 2010

60 ans se sont écoulés depuis la fin de la deuxième guerre mondiale et les crimes commis par les nazis au cours de l’une des pages les plus noires de l’histoire de l’Europe – marquée en particulier par la tentative d’extermination des Juifs et des Roms en Europe et le massacre systématique d’autres groupes de populations. Le temps a passé, certes, mais pour autant gardons-nous d’oublier les souvenirs de sinistre mémoire.

Dans la nuit du 2 au 3 août 1944, plusieurs milliers de Roms et de Sintis furent massacrés dans les baraquements tziganes du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau. Le 2 août a donc été choisi comme jour de commémoration de cette partie de l’Holocauste qui demeure encore trop souvent ignorée. La communauté internationale est résolue à prendre les mesures qui s’imposent pour que les générations futures n’oublient pas ces plusieurs centaines de milliers de victimes roms et sintis.

La première difficulté qui se pose est de veiller à ce que la mémoire des victimes soit commémorée comme il se doit. Et c’est pourquoi le Conseil de l’Europe promeut plusieurs activités, au nombre desquelles « la Journée de la mémoire de l’Holocauste et pour la prévention des crimes contre l’humanité » en souvenir de toutes les victimes du régime nazi, ainsi que la « Journée du souvenir des victimes roms » le 2 août sur le parvis du Conseil de l’Europe, à l’initiative du Forum européen des Roms et des gens du voyage.

Le deuxième défi est tout aussi important : il nous faut tirer les enseignements du passé. Une Journée du souvenir est l’occasion de réfléchir régulièrement à la manière dont la communauté internationale, qui a pris l’engagement de « ne plus jamais vivre ça », respecte sa promesse. Le Conseil de l’Europe soutient donc la promotion de l’enseignement du Samudaripen. Alors que celui-ci n’est évoqué nulle part dans les manuels d’enseignement européens, il devrait, en réalité, faire partie intégrante des programmes scolaires nationaux. La société civile et les ONG doivent aussi jouer leur rôle. L’enseignement du Samudaripen apporte une contribution essentielle à la tolérance. En coopération avec l’OSCE/BIDDH, le Conseil de l’Europe a produit une base de données unique en son genre sur le génocide des Roms dans laquelle on peut trouver des informations, ainsi que des éléments pédagogiques concernant le Samudaripen pour l’enseignement et la formation. Cette base de données peut être consultée sur le site www.romagenocide.org.

Les États membres du Conseil de l’Europe œuvrent ensemble à la promotion de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme sur leur propre territoire et au-delà. Malgré cela, les membres roms de nos sociétés sont encore confrontés à l’intolérance, à la stigmatisation et à différentes formes de discrimination. Les 10 à 12 millions de Roms en Europe restent l’un des groupes les plus vulnérables de notre continent. Le meilleur hommage que nous puissions rendre aux victimes et aux survivants du Samudaripen est d’éviter d’oublier le passé, mais aussi de lutter contre toute forme d’antitziganisme dans les sociétés d’aujourd’hui. Les représentants des communautés roms ont un rôle clé à jouer dans cette mission.

« Souvenez-vous seulement que j’étais innocent
et que, tout comme vous, mortels de ce jour-là,
j’avais eu, moi aussi, un visage marqué
par la colère, par la pitié́ et la joie,
un visage d’homme, tout simplement »
in Préface en prose (1942)

Benjamin Fondane, poète français d’origine roumaine, assassiné à Auschwitz en octobre 1944

1 Il s’agit là de deux variantes du mot utilisé en langue romani pour décrire l’Holocauste dont furent victimes les Roms et les Sintis.

http://www.coe.int/t/dc/press/news/20100802_commemoration_roms_fr.asp