A Gaza aussi, Israël poursuit sa campagne militaire

Trois Palestiniens, dont deux activistes du groupe islamiste Hamas, ont été tués vendredi par l’armée israélienne, au deuxième jour d’une importante incursion à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. L’aviation israélienne a détruit des bâtiments utilisés par le Hamas et le Jihad islamique. Pendant ce temps, les agences humanitaires des Nations unies lançaient un cri d’alarme face à « la tragédie » qui se poursuit à Gaza alors que l’attention de la communauté internationale se focalise sur la guerre au Liban.

L’armée israélienne mène depuis le 28 juin d’importantes opérations dans la bande de Gaza. Ses objectifs sont de retrouver un soldat israélien, enlevé le 25 juin dernier par des groupes armés palestiniens, de détruire « l’infrastructure terroriste » et de faire cesser les tirs de roquettes palestiniennes contre le territoire israélien. Cette campagne a fait, au total, plus de 160 morts côté palestinien, dont la moitié de civils, tandis qu’un militaire israélien a été tué.

Ces dernières 48 heures, c’est à Rafah, dans le sud du territoire palestinien, que les opérations israéliennes se sont concentrées. Une incursion a débuté jeudi, aux premières heures de la matinée, mobilisant plusieurs dizaines de blindés et des bulldozers appuyés par l’aviation. Selon des sources sécuritaires palestiniennes, l’armée a pénétré de trois kilomètres en territoire palestinien.

Des avions israéliens ont bombardé des maisons

Plusieurs habitations ainsi que des champs agricoles ont été détruits par les bulldozers, tandis que des militaires fermaient la route menant au terminal de Rafah, point de passage entre la bande de Gaza et l’Egypte. Des blindés ont pénétré dans la ville de Rafah pour couvrir une opération de ratissage menée par les militaires dans le secteur où le caporal Gilad Shalit a été enlevé le 25 juin. Cinq Palestiniens armés et trois civils ont été tués lors d’échanges de tirs.

Dans la soirée, un nouveau raid blessait trois Palestiniens, dont deux grièvement. Selon un porte-parole militaire israélien, les tirs de l’aviation ont été suivis d’une déflagration, signe que ces hommes transportaient des explosifs. Vendredi matin, les opérations ont repris. A l’aube, un raid de l’aviation a tué un Palestinien de 20 ans membre des Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas. Un peu plus tard, deux autres militants de ce groupe ont été tués par un obus de char.

Parallèlement, des avions israéliens ont bombardé des maisons à Gaza, l’une appartenant à un responsable du Jihad islamique, l’autre à un membre du Hamas. Un porte-parole de l’armée israélienne a affirmé que ces maisons abritaient des armes destinées aux groupes armés : « Il y a eu deux raids aériens contre des maisons à Gaza qui servaient à entreposer des armes. » Il a également indiqué qu’une roquette avait été tirée de Gaza contre le sud du territoire israélien, sans faire de victime.

Indifférence de la communauté internationale

La multiplication des opérations israéliennes a conduit les agences humanitaires des Nations unies travaillant dans la bande de Gaza à manifester leur préoccupation. Elles dénoncent l’indifférence de la communauté internationale face à la « tragédie » qui se poursuit à Gaza. « L’attention internationale se concentre sur le Liban, mais la tragédie de Gaza est oubliée. »

Les actions israéliennes sont particulièrement dénoncées : « Les bombardements de sites, qui aboutissent invariablement à la mort de civils, parmi lesquels un nombre croissant d’enfants, sont injustifiables. » Toutefois, l’Onu appelle également les militants palestiniens à reconnaître leur devoir de protéger les civils. Et donc à interrompre leurs tirs de roquettes en direction d’Israël.

par Philippe Quillerier

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