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Les menaces d’effondrement de la biodiversité s’accumulent

Publie le mercredi 4 avril 2007 par Open-Publishing

Deux sénateurs de bords opposés, Pierre Laffite (UMP, Alpes-Maritimes) et Claude Saunier (PS, Côtes-d’Armor), ont lancé un cri d’alarme, mercredi 28 mars, au cours d’une journée d’audition publique au Sénat. "La prise de conscience des autorités et de la société a eu lieu sur les risques liés au changement climatique, mais pas sur les conséquences de l’effondrement de la biodiversité, estime M. Saunier. Le choc à prévoir est pourtant au moins aussi important."

"La biodiversité des écosystèmes, support du développement de l’humanité, est en voie de dégradation accentuée", mettent en garde les deux élus, dans un rapport d’étape. "La vie dispose d’une extraordinaire capacité d’adaptation, pourvu qu’elle en ait le temps", a rappelé M. Saunier.

Or la disparition des espèces a aujourd’hui lieu à un rythme dix à cent fois supérieur à la normale, et, d’ici à 2050, il pourrait devenir de cent à mille fois supérieur. "Quand on évoque le sort des papillons, des oiseaux ou des microbes, les citoyens ne s’y retrouvent pas, a dit Robert Barbault, directeur du département d’écologie au Muséum national d’histoire naturelle. Mieux vaut parler de la biodiversité comme du tissu vivant de la planète. Ce sont des milliards d’espèces, dont les hommes, qui ont une multitude d’interactions entre elles. Quand une maille saute, une deuxième lâche, et une troisième, et le tissu se désorganise."

"L’espèce humaine ne vit pas hors sol, a rappelé Dominique Dron, professeur à l’école des Mines. Si les écosystèmes ne sont pas assez robustes pour encaisser le choc climatique, nous ne le serons pas non plus." Les causes de l’effondrement sont connues : surexploitation des ressources halieutiques, pollution des eaux douces, déforestation pour l’exploitation commerciale du bois ou agricole, méthodes de culture intensives, urbanisation... Sans oublier la "pollution biologique" causée par le transport d’espèces exotiques dans de nouvelles zones, et l’impact du changement climatique.

"RESPONSABILITÉ PARTICULIÈRE"

Cette situation impose des initiatives "d’une autre ampleur que celles menées actuellement", selon les élus. La France a, sur ce point, "une responsabilité particulière", du fait de sa place dans les organisations internationales et de sa présence dans les zones tropicales, très menacées.

La création de réserves naturelles, si elle est indispensable, n’est pas une réponse suffisante, selon les scientifiques : isolées, ces zones sont condamnées. Pour eux, toutes les activités humaines devraient prendre en compte la nécessité de protéger le vivant.

C’est l’esprit de la "stratégie nationale de la biodiversité", dont l’objectif est de stopper la perte de biodiversité d’ici à 2010, grâce à des plans d’action élaborés dans chaque ministère. Mais le comité français de l’Union mondiale pour la nature (UICN) a récemment déploré le manque de mesures significatives, en particulier en matière d’urbanisme, de transports ou d’agriculture.

Gaëlle Dupont

Journal Le Monde.

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Cet article comme d’autres n’annonce pas de bonnes nouvelles. C’est le moins que l’on puisse dire. Si personne ne fait rien : industriels, politiques, consommateurs, nous allons tout droit dans le mur . ça commence un peu à bouger mais est-ce que cela sera suffisant ? Rien n’est moins sûr.

Voir aussi cette excellente pièce de théâtre :

http://www.findeterre.fr/

Il nous faut sortir des mondes virtuels et nous plonger urgemment dans la réalité ou nous disparaîtrons pour de bon avec nos machines.