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Arrêt sur images sur France 5, cette fois, c’est bien fini (pétition)
Publie le mardi 19 juin 2007 par Open-Publishing11 commentaires
Et si je demandais l’asile médiatique en Suisse ?
Signez la pétition :
– http://arret-sur-images.heraut.eu/
Donc, ça se finit ainsi. Par cette phrase, en début d’après midi, sur le site du Point : "Après douze saisons, l’émission « Arrêt sur Images » de Daniel Schneidermann ne sera pas reconduite la saison prochaine, apprend-on de source officieuse."
Et cette autre phrase merveilleuse : "la direction de France 5 n’était pas joignable ce matin".
Apparemment, le service des audiences, lui, l’était, qui a fourni au Point toutes les décimales du crime. Providentiel art de la statistique ! Merveilleux mélange bricolé à la hâte, entre les 4 ans et plus, les 15 ans et plus, et les 25-59 ans.
Cette fois, les infos du Point étaient bonnes. La chaine a confirmé l’arrêt de l’émission en fin d’après-midi.
Au passage, je suis sincèrement heureux pour les équipes de Moati, et pour les télespectateurs de Ripostes, que notre soeur en infortune, elle, ait sauvé sa tête.
Il faut que vous sachiez que c’est ainsi que les courageux dirigeants de France 5 en ont fini avec la plus ancienne émission de la chaine : sans un mot face à face, sans une convocation, sans l’ombre d’une raison donnée.
Quelques minutes après la mise en ligne de l’urgent du Point, le directeur de l’antenne Vilamitjama a appelé notre producteur Alain Taïeb. Il a parlé de "refonte générale de la grille". Il a dit "c’est ferme et irrévocable". Alain a dit qu’on ne se débarassait pas comme ça, au téléphone, des anciens serviteurs. Du coup, Vilamitjana, dans sa mansuétude, a consenti à le voir (moi, je suis aujourd’hui sur les bords de Loire). Il lui a dit : "c’est une formidable émission, mais elle est usée." C’est tout. Pas un reproche explicite. Auprès de certains des journalistes qui, en ce moment même, m’appellent en rafales, il a été plus loquace. Il parait qu’il nous aurait demandé de modifier la formule, de parler plus de ceci, moins de cela. Sachez que c’est faux. L’homme qui tient le stylo pour signer notre arrêt de mort, et porte le titre de directeur d’antenne, ne nous a jamais fait aucune suggestion que ce soit.
Mais l’important n’est pas dans cette grossièreté. L’important n’est pas que Carolis et ses hommes décident, sans l’ombre d’une explication, de tuer Arrêt sur images. L’argument de l’ancienneté n’est pas un argument, ni dans un sens ni dans l’autre.
L’important, c’est qu’ils ne sont pas effleurés par l’idée que cette émission remplissait une mission indispensable de service public.
L’important, c’est qu’ils renoncent impunément, sans un soupir, à cette mission : critiquer à la télévision, avec les armes de la télévision, le pouvoir des images.
Cette mission était, en 1995, au coeur du projet de chaine de la connaissance. C’était après la première guerre du Golfe, et ses dérapages en direct. C’était après la fausse image du faux charnier de Timisoara. Ceux qui avaient imaginé cette chaine, et s’appelaient Georges Duby ou Jean-Noël Jeanneney, avaient voulu voir si on pouvait retourner le monstrueux outil contre lui-même. Ils ne savaient pas très bien comment faire. Cavada, premier président, m’appela. "Ca vous tente ?" Je n’en avais pas la moindre idée, mais oui, ça me tentait. J’avais tout de même une intuition. Pour dépouiller les images de leur pouvoir, il fallait les arrêter.
Mais je ne vais pas tout vous raconter.
Vous.
D’abord je pense à vous. A tous vos messages, sur ce blog, depuis quelques jours que les nuages s’amoncelaient, et que la manigance devenait de plus en plus visible. A tous ces mots surgis du fond du coeur, à votre attachement à cet improbable rendez-vous du dimanche, à votre désarroi devant l’idée que ça s’arrête. A vous tous, si nombreux, si sincères, mais si dispersés aussi. Je partage votre désarroi, à tous. Mais les graines que nous avons semées sont en vous, maintenant. En vous et en d’autres. Le monstre médiatique est vulnérable. Sa lâcheté d’aujourd’hui en est encore une preuve. Ce travail continuera. Pas nous ou par d’autres, ici ou ailleurs.
Ensuite, je pense à l’équipe, la jeune et enthousiaste équipe de l’émission. Je ne me fais pas de souci pour eux. Honnêtement, à l’heure où j’écris, je ne sais pas ce que nous allons tous devenir. Quand j’ai conclu la dernière, dimanche, par un "ici ou ailleurs", j’improvisais. Je n’avais rien préparé. Ca m’est venu comme ça. Je ne peux pas croire que cette mission, qu’exerçait Arrêt sur images, cette mission d’être la petite voix du doute, ne trouvera ni feu ni lieu. Je sais que l’équipe se recasera. Vous reverrez leurs visages, vous ré-entendrez leurs voix, vous n’en avez pas fini avec eux.
Je fanfaronne, mais au fond je n’en sais rien. Peut-être, après tout, sommes-nous entrés dans cette ère où tout doute est désormais inutile. Peut-être sommes-nous entrés dans l’éternité décomplexée de la Star Ac, des rires et des applaudissements. Peut-être sommes-nous entrés dans le triomphe décomplexé des tambours. On verra bien.
Enfin, je pense à eux, évidemment, au quatuor des assassins tremblants. Tous ces mois à ronger leur frein, à attendre l’heure, avant de porter enfin le coup de poignard. Tous ces mois, ou toutes ces années. Ah, Carolis, depuis quand rêviez-vous secrètement de prononcer les mots que vous venez de prononcer ? Depuis que nous avions mis en lumière votre petit bidonnage sur France 3, quand vous aviez vendu des images de reconstitution d’un sauvetage en montagne, comme celles d’un sauvetage réel ? Depuis qu’il vous a fallu piteusement venir vous expliquer devant les télespectateurs de la médiatrice de France 3 ? Quel effet ça fait, Carolis, de porter si longtemps votre vengeance ?
Il parait que Vilamitjana avait déjà demandé l’arrêt de l’émission à Carolis l’an dernier (l’an dernier, c’est à dire après que nous ayions traité dans l’émission du problème de Mme Borloo, présentatrice de journal, et que Arlette Chabot s’en soit fort énervée). Je n’en sais rien. A vrai dire, ça m’est égal. Claude-Yves Robin (directeur général de France 5), Philippe Vilamitjama (directeur de l’antenne), Patrice Duhamel (directeur général de France Télévisions), Patrick de Carolis (PDG) : je ne sais pas, dans le quatuor, qui a tenu le poignard, qui a tenté de retenir la main de qui, qui s’est caché derrière qui. A vrai dire, ça m’est égal. Tous quatre sont à mes yeux responsables.
Au fond, la question n’est pas : pourquoi s’arrête Arrêt sur images ? La question est : pourquoi ne s’arrête-t-elle que maintenant ? Comment avons-nous fait, pour tenir douze ans ? "Si je touchais à l’émission, j’aurais l’impression d’être liberticide", nous disait, souriant et un peu étonné lui-même de cette drôle d’impression, Jean Mino, qui fut le premier directeur des programmes de la chaine, à sa création. Puis, vinrent d’autres hommes, qu’effleura sans doute la même impression.
Jusqu’au quatuor actuel. A-t-il décidé seul ? A-t-il entendu des suggestions ? Je n’en sais rien. Peut-être, seulement, aura-t-il été enhardi par la tendance de la saison, à la décomplexion.
Les hasards de la vie font que je dois me rendre, lundi prochain, à Genève. J’y suis invité par le comité des télespectateurs de la télévision publique. C’est un comité qui a une existence officielle. Parce que là-bas, figurez-vous, ils ont apparemment inventé un système pour que les télespectateurs puissent donner leur avis à propos des programmes de la télévision qu’ils paient. Un avis argumenté, se traduisant en mots et en phrases, et pas seulement en courbes d’audience. Je ne sais pas exactement comment ça marche. Je vous dirai à mon retour. Mais s’ils m’offrent l’asile médiatique, il n’est pas impossible que j’accepte.
Messages
1. Arrêt sur images sur France 5, cette fois, c’est bien fini, 19 juin 2007, 10:24
Tiens, que fait l’ump et les médias à sa botte, dans ce cas précis, lui qui est si prompt à dénoncer l’attitude de Chavez par rapport à une chaîne de TV ?
2. Arrêt sur images sur France 5, cette fois, c’est bien fini (pétition), 19 juin 2007, 11:03
LA TELEVISON PUBLIQUE EST NOTRE BIEN COMMUN
C EST A NOUS DE CHOISIR CE QUE NOUS VOULONS
NOUS DEVONS NOUS BATTRE POUR LA SORTIR DES PSEUDO CONTRAINTES MERCANTILES QUI NE CACHENT EN REALITE QUE DES VOLONTES POLITIQUES ELLES MEMES AU SERVICE DU CAPITALISME
ASSEZ DE MENSONGES DE MANIPULATIONS DE DESINFORMATION
ASSEZ DE LAVAGE DE CERVEAU
ASSEZ DE COMPORTEMENTS ARBITRAIRES ET AUTORITAIRES
SIGNONS LA PETITION POUR LE MAINTIEN DE L EMISSION
LA LOUVE
1. Arrêt sur images sur France 5, cette fois, c’est bien fini (pétition), 19 juin 2007, 13:53
Pour ma part, c’est fait. j’ai signé des deux mains.
Symba
3. Arrêt sur images sur France 5, cette fois, c’est bien fini (pétition), 20 juin 2007, 07:21
Les journalistes sont définitivement des gens curieux.
On peut tout a la fois participer à la curée contre Chavez, suivre Sarko dans tous ses déplacements et surtout pendant sa campagne "extreme" sans sourciller, on peut se mettre objectivement au service de Sarko comme la majorité de la presse française, et ensuite demander la liberté d’expression ???
Messieurs Mesdames les journalistes respectez vous et respectez votre métier de l’information, et les lecteurs-auditeurs-telespectateurs, pourront aussi respecter vos prises de parole.
Pendant la derniere campagne, la presse, dans sa majorité a bel et bien emboité le pas de Sarko.
Alors maintenant, hein ???
Marc
4. Arrêt sur images sur France 5, cette fois, c’est bien fini (pétition), 20 juin 2007, 07:37
Et "arrêt sur image" n’a pas participé à un coup d’état...
Camarades de reporter sans frontière....à vos fusils,
Bon, d’accord, ça ne se passe pas au Vénézuela et puis le petit vilain n’a surement rien à voir la dedans ! !
5. Arrêt sur images sur France 5, cette fois, c’est bien fini (pétition), 20 juin 2007, 09:27
Il faut se rendre à l’évidence :
L’expression d’opinions, même d’informations sans complaisance, voir simplement de l’information ou d’opinions sans contrôle des magnas anti-démocratiques, est attaquée de toutes parts.
On ne peut se battre pour défendre "Là bas si j’y suis",
sans protester contre l’arrêt de mort de "Arrêt sur Image"
sans défendre Roberto et Bellaciao dans l’histoire du semi-esclavage de ces chantiers navals,
sans essayer de défendre Indymédia attaqué à de multiples reprises,
sans rappeler les spamages massifs des idolâtres de Sarko, spams théoriquement illégaux,
sans voir qu’une simple info comme comme l’ivresse publique du touriste maltais tétanise de trouille des médias aux ordres, qu’ils la glissent sous le sarkophage (bravo 10 millions de visionages, ils ont gagné et je me demande si cela n’a pas eu un effet induit sur le 2e tour des législatives)
sans rappeler les lois votées de flicage généralisé du net
sans rappeler les lois qui interdiront maintenant de passer des images de violence policière
sans défendre les blogs contre les multiples attaques qu’elles subissent
sans rappeler les lois liberticides du sinistre de la culture précedent contre le piratage, et contre le démocratique logiciel libre ,
il s’est passé un phénomène révélateur avant le 2eme tour quand Royal a protesté à la télé sur le traitement inéquitable du compte-rendu de la campagne à Bordeaux : Trouver moyen de citer 6 fois le nom de Juppé sans citer une seule fois le nom de qui allait être finalement la future députée. Même si accessoirement les "grands" de la gauche ne sont pas très vigilants habituellement sur ces questions essentielles, c’est la réponse du journaliste anti-démocrate de A2
qui pose problème : "je ne vous permet pas de dire celà..." ou "je vous interdit de dire celà", je ne me souviens pas de la phrase mais c’était une injonction à se taire faite à Royal, magnifique non ?
Elle aurait dû faire un scandale et partir en criant à l’énorme atteinte faite à la démocratrie en visant à lui interdire de parler, à l’impressionner pour qu’elle se taise.
sans rappeler que les batailles autour du droit d’auteur peuvent très bien aboutir à empêcher d’utiliser des déclarations publiques dans des débats... Une mauvaise tournure des choses peut aboutir par exemple à interdire de visionage la vidéo de Sarko saoul au G8 à une conférence devant les médias du monde entier
J’en oublie et de de très nombreux....
Il nous reste à agir en défense mais également à réfléchir pour rétablir les libertés d’expression et leur donner un nouvel essor.
Ce sont des batailles politiques à mener
Ces batailles ne concernent pas seulement les courants politiques de gauche mais concernent également les courants politiques qui passent à la trappe quand ils ont commencé à déplaire (MODEM, PS, etc), et tous ceux qui préfèrent être dans des espaces de liberté d’expression même si ceux-ci impliquent forcement des excès .
Ce sont des batailles pour la liberté à mener, et ça agglomère une part immense du net, pas forcement politisée, du moins à la façon habituelle, mais
Les courants politiques lésés, doivent, au concret, se poser ces questions, et de l’adéquation des moyens de propagande qu’ils utilisent par rapport aux moyens des liberticides.
Le net semble le seul outil de riposte à disposition, par les sites, par des télés et radios sur le net, par les grandes batailles pour la liberté à mener en faveur de ce média, ...
Pour cela il faudra d’abord assurer et prendre les devants par une infrastructure ne dépendant pas du seul territoire français, tout comme pour la Chine.
Aider aux moyens anti-espionnage des internautes, mener des batailles contre la censure et l’espionnage ; Proposer des lois avec des lourdes condamnations contre ceux qui espionnent sur le net, la confiscation des avoirs des entreprises et associations qui organisent à grande échelle l’espionnage des internautes.
De remettre comme espace inviolable, légalement, ce qui concerne la vie privée des citoyens : courriers électroniques, leur ordinateur....Des lois, sans ambigüités sur ces principes, doivent être proposées.
De même des lis doivent être proposées garantissant la liberté d’expression la plus entière sur le net.
Pour les gens d’ASI, ne rêvez pas, votre seule porte de sortie est le net, refaire la même chose sur le net. Vous aurez moins de moyens, finacierement cela sera plus compliqué peut-être, je ne sais.
Copas
1. Arrêt sur images sur France 5, cette fois, c’est bien fini (pétition), 20 juin 2007, 11:26
en tout état de cause cette emision etait (....) plus interessante que la quotidienne de CALVI !
par ailleurs depuis 2 semaines, les emissions A VOUS DE VOIR et L’OEIL ET LA MAIN ont dejà disparues.
diogéna ar breiz
6. Arrêt sur images sur France 5, cette fois, c’est bien fini (pétition), 20 juin 2007, 12:53
Une fois qu’on a déclaré que c’est un scandale d’arrêter votre émission, on n’a rien dit
La société et surtout le monde politique deviennent du show-bizz
Tant que vous vous êtes attaqué à la transcription par la télévision sur la réalité et ses biais, vous auriez pu couler encore des jours tranquilles
Mais quand vous montrez les ficelles utilisées par les hommes poiltiques (gauche et droite) pour faire dans les pantins d’électeurs ... alors ç’est insupportable ... et comme cela promet d’être le moteur de gouvernance pour un bon moment, autant ne mettre en évidence les moyens utilisés pour maintenir le temps de cerveau disponible pour les apparences et faux semblants
7. Arrêt sur images sur France 5, cette fois, c’est bien fini (pétition), 20 juin 2007, 15:30
et vous mr schnederman,rappelez vous vos manques de courage envers pierre carles pour l’aider et pierre bourdieu pour le laisser s’exprimer et soutenir la vérité face a la propagande de cavada et consort
1. Arrêt sur images sur France 5, cette fois, c’est bien fini (pétition), 20 juin 2007, 21:14
Tu me coupes l’herbe sous les pieds camarade. Ils ont la mémoire courte nos amis signataires de pétitions en tous genres. Personne ne s’est souvenu du fameux plateau avec Guillaume Durand, Cavada, et Schneidermann et surtout Pierre Bourdieu qui n’arrivait pas à étayerun instant un raisonnement sur le fonctionnement de la télévision et pourquoi on ne pouvait pas s’y exprimer. D’ailleurs, les actes exprimaient très bien les concepts qu’il avait développé dans son petit livre Sur la Télévision.
Aujoud’hui tous s’indignent de l’arrêt d’ASI, mais ils devraient se réjouir. Ca permettra à des médias alternatifs de creuser l’écart et aux citoyens télévisuels à aller voir ailleurs pour trouver des infos - cette fois vraiment - intéressantes plutôt qu’une simple analyse du nombre de mots utilisés dans un discours ou bien d’images pas diffusées.
Hamilcar Barca