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Une nouvelle contribution à la bataille des mots

Publie le jeudi 28 juin 2007 par Open-Publishing
9 commentaires

de Jacques POTIER

Il y a une guerre sur les mots, leur appropriation, leur connotation et leur glissement sémantique. La plupart des médias sont maintenant totalement inféodés au capital. La puissance de traitement de l’information est totalement inédite. La guerre des mots est plus dure qu’elle ne l’a jamais été.

D’un seul coup un mot peut devenir un puits sans fond dans lequel toute idée s’engloutit dixit le mot "réforme" pour parler de lois rétrogrades dignes de celles d’avant 1929.

Les mots sont aussi blessés par une réalité que certains s’empressent de recouvrir de plusieurs couches de mauvaise foi. Stéphane COURTOIS en est l’un des instigateurs les plus illustre qui mele tranquillement avec un bon sens très peu scientifique le stalinisme et le communisme, ce qui dénature le mot "communisme".

Il aurait tout aussi bien pu mêler et avec autant de succès stalinisme et socialisme, l’URSS ne se revendiquait-elle pas son socialiste ? Par association on peut aussi associer le Nazisme au socialisme, il suffit de lui accoler "national". On voit que cela n’a absolument aucun sens.

On voit bien que dans ces entreprises de manipulation, la bourgeoisie et passée maitresse du genre. Les capitaine de la finance disposent d’énormes moyens sur les médias pour détourner ou connoter journellement et formellement le sens des mots avec des journalistes à leur solde. Il n’y a qu’à voir les tentatives sur "service public" ou également sur "sécurité sociale".

Il ne faut pas oublier que cette guerre a aussi été en faveur du peuple. ah oui "peuple" aussi, c’est un mot qui devient difficile à utiliser. Oui cette guerre a été gagnée provisoirement en 45 lorsque Ambroise Croizat mit en place la "sécurité sociale" en lieu et place des "assurances sociales". Il faut voir aujourd’hui les efforts intenses que font les groupes d’assurances pour réactiver le mot "assurances sociales".

Pour tout dire, cette bataille sémantique qui permet de s’exprimer à l’ensemble du peuple est une bataille de classe. "Classe" encore un mot difficile à utiliser, peu de gens savent ce que cela représente.

Une autre pour finir. Je discutais avec ma fille BAC+5 qui me disait que son amie était "matérialiste". Je luis faisais savoir que le matérialisme était une école de philosophie qui n’avait rien à voir avec le consumérisme mais avait à voir avec la démonstration que la matière prévalait sur l’idée et donc était une philosophie qui allait à l’encontre de la pensée idéaliste, religieuse de l’origine du monde.

Elle en fut atterrée. Mais peut-on vraiment s’étonner que le matérialisme finisse ainsi, provisoirement dans l’esprit de beaucoup, dans un remugle de vieilles lunes des temples de la consommation permettant de mettre une chape de plomb sur les idée que le matérialisme, le vrai, sou tend ?

Alors ? alors il ne faut pas céder d’un pouce sur le terrain du vocabulaire et défendre les mots qui nous servent. Car sans les mots tangibles qui décrivent la réalité (profit, capital, exploiteur, solidarité, communisme, grève, ...), nous n’aurons plus les moyens de faire saisir et de trouver ensemble des solutions à la réalité qui nous écrase.

Messages

  • Excellent Jacques si tu permest je mets ton texte sur mon blog
    http://osemy.blogspot.com

    fraternelleemnt la louve

    • quelqu’un sait il d’ou vient le ..... " OK" ?
      Il parait qu’un officier américain nordiste demandait à un autre , le bilan d’une bataille et l’autre lui aurait répondu : " 0 KILL " ( zéro mort ) d’ou " OK ".
      Enfin c’est ce qu’on m’a raconté.
      La connerie américaine gagnent encore du terrain et nous , ont les imitent. Avec du retard. C’est d’autant moins pardonnable.

      andré 18

    • C’est une des histoires qui ciculent sur "OK".
      mais certains disents aussi que c’est pour "All Korrect", avec déformation volontaire du "c" en "k" , "all" se prononçant "O" comme tous les anglais le savent.
      Cela dit, l’expression a été popularisée par nos grand parents, c’est pas trop récent.

  • Tout à fait d’accord : "Il ne faut pas céder d’un pouce sur le terrain du vocabulaire et du vrai sens des mots, en défendant ceux qui nous servent afin de trouver ensemble des solutions à la réalité qui nous écrase"....

    Cela devrait être un des points importants de discussion au prochain congrès, avec pour but, la mise au point d’une stratégie bien pensée, pour utiliser toutes les occasions possibles et imaginables de le faire :

    1)-FORMATIONS INTERNES ET CONVIVIALES DES MILITANTS, pour affiner et enrichir notre réflexion et nos connaissances sur les fondamentaux du marxisme et du communisme leur portée libératrice, créative et non figée pour l’évolution harmonieuse de la société, afin d’être à l’aise et à même de porter notre contribution à la lutte idéologique si bien menée et gagnée (pour l’instant) par la droite.

    2)-EDUCATION POPULAIRE au cours de journées conviviales.

    3)-DICTIONNAIRES et OUVRAGES divers, clarifiant le vrai sens des mots et le mécanisme des glissements sémantiques - et les leçons de l’histoire, en intégrant toutes les raisons objectives y compris la faiblesse des peuples à contrôler leur destin (comme l’a très finement démontré Copas, en réponse à la Louve hier.)

    4)-PREPARATION SOIGNEE DES RARES INTERVENTIONS DANS LES MEDIAS audio-visuels afin qu’elles marquent les esprits et qu’elles portent notre vision de la société et nos propositions concrètes, en redonnant leur vrai sens aux mots qui ont été déformés et manipulés par la droite pour mieux pousser les peuples à la résignation et à la confusion.

    5)-ORGANISATION de COLLOQUES SUR DES THEMES DIVERS et CIBLES sur les grands thèmes de notre société et du monde aujourd’hui, avec (selon les thèmes) des scientifiques, des spécialistes de l’environnement, des professionnels de la santé, des psychologues, des représentants et habitants de quartiers défavorisés et d’autres quartiers, des chômeurs, des associations d’handicapés, des syndicats, des associations de consommateurs, des collectifs populaires etc, etc.
    tout pour faire bouger et faire mentir les qualificatifs de "figé, sclérosé, dépassé, moribon parceque inutile" du PCF.

    Là au moins, l’immeuble immense du PCF prouverait son utilité comme celle du PCF et de ses militants à tous les niveaux.

    Je m’emploi déjà sur le plan individuel, à discuter très agréablement avec mon petit fils (12 ans) sur le "sens des mots" et il en est très heureux.

    Fraternellement

    Maguy

  • Stephane COURTOIS et autres fossoyeurs peuvent s’éreinter mais il y aura toujours des etres humains pour penser que nous sommes nombreux a travailler pour enrichir une poignée de feignants profiteurs et ce n’est pas juste, qu’il faut une juste répartition des richesses produite par le travail et la terre. Et ça c’est l’idée du communisme. Et a mon avis nous sommes nombreux a penser cela. Beaucoup moins pensent qu’il serait mieux de s’accrocher aux bonnes vieilles idées de l’ancien régime : " travaillez pour que je m’enrichisse et fermez la ".

    Et puis les COURTOIS qui s’échinent a faire passer les communistes pour des salops ne sont pas suivi des citoyens. Ils crient dans le desert dont les dunes renvoient un écho ...." t’agueule "

    andré 18

  • Je discutais avec ma fille (maternelle + 5) de la société de consommation.

     Papa, me dit-elle, sans vouloir dénier ta grande culture philosophique ni tes engagements politiques qui me paraissent encore sincères, je voudrais pointer une erreur de ta génération sur la question de son rapport à la marchandise.

     Oui, bien sûr, ma chérie je t’écoute, répondis-je en ramassant son "doudou" qui venait de tomber à terre.

     Voilà, toi et tes copains, vous pensez que la marchandise est aliénante parce qu’elle est massivement présente dans le monde. Certes, il y en a partout je ne le consteste pas, elle se déplace d’ailleurs plus facilement que les femmes et les hommes. Mais ce que vous oubliez c’est que chaque marchandise porte un discours que vous ne voulez pas entendre, alors que ce discours parle de vous, et de moi aussi papa rassure-toi.

      ???, fis-je.

     Panique pas, surenchérit-elle ! Ce que tu n’arrives pas à dire, les marchandises le disent à ta place :

     avec Volkswagen, plus de problèmes !

     vivez sans soucis avec Ballamur !

     cet homme de goût (toi mon papa) est aussi un sage. Il choisit Mercedes Benz !

     Tu vois bien, papa, le bonheur n’est pas un mythe, réjouis toi !

    Sale môme, elle me sortait sans vergogne des passages du "Traité de savoir vivre à l’usage des jeunes générations".

    Un comble !

     ;-))

    Michel Gros