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blanc-seing implicite accordé par M. Sarkozy à M. Blair

Publie le vendredi 18 janvier 2008 par Open-Publishing
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Union européenne libre belgique

Qui veut de Tony Blair comme président de l’Union européenne ?
Olivier le Bussy

Mis en ligne le 18/01/2008

D’aucuns jugent "impensable" sa désignation. Pas Nicolas Sarkozy.
Aucune des personnalités pressenties pour embrasser la fonction de président permanent du Conseil de l’Union européenne n’est encore sortie du bois. Du moins officiellement. Car s’il n’a pas encore fait acte formel de candidature, Tony Blair avance ses pions et tente de rallier les suffrages des dirigeants européens.

L’ancien Premier ministre britannique semble pouvoir tabler sur un soutien de poids. Le président français Nicolas Sarkozy, dont le pays présidera l’UE au deuxième semestre 2008, quand se décantera le dossier, avait déjà laissé entendre que Tony Blair étant "le plus européen des Anglais", il lui paraissait "assez intelligent" de penser à lui. Pratiquant également l’ouverture à l’échelle européenne, le président (de droite) a invité le travailliste à assister en guest star au congrès de son parti, l’UMP, samedi dernier. Et d’indiquer ainsi que M. Blair était le candidat favori de Paris.

Trop aligné sur Washington

Le charisme et la stature internationale du Britannique plaident, certes, en sa faveur. Mais sa nationalité et son bilan européen - moins reluisant que ce que son europhilie affichée avait laissé espérer lors de son accession au 10 Downing street - constituent aux yeux de beaucoup des arguments rédhibitoires. Au sein de la droite française, des voix se sont élevées pour critiquer le blanc-seing implicite accordé par M. Sarkozy à M. Blair.

"Le futur président doit appartenir à un pays qui respecte" toutes les règles européennes, a exigé Valéry Giscard d’Estaing, ancien président de la Convention chargée de rédiger la Constitution européenne. On en est loin : le Royaume-Uni ne fait pas partie de la zone euro, ni de l’espace Schengen. Et lors de la rédaction du traité de Lisbonne, Londres a bataillé pour obtenir des dérogations en matière de coopération judiciaire et policière.

Le titulaire du poste devra garantir l’indépendance diplomatique et militaire de l’UE, exige pour sa part Edouard Balladur, dans une tribune publiée dans "Le Monde". "Comment M. Blair serait-il crédible pour incarner cette ambition, alors que, dans la désastreuse affaire irakienne, il s’est avec zèle toujours tenu aux côtés des Etats-Unis, quand il ne les a pas inspirés ?" , fustige l’ancien Premier ministre. Son alignement sur la politique américaine a de surcroît coupé Tony Blair des socialistes européens, sa famille politique.

Bref, la candidature de Tony Blair a du plomb dans l’aile avant même d’avoir décollé. Si ce n’est lui, qui aura alors l’honneur de devenir le premier président permanent de l’UE ? Les noms du Luxembourgeois Jean-Claude Juncker et du Danois Anders Fogh Rasmussen reviennent fréquemment dans les conversations. Le Belge Guy Verhofstadt aurait lui aussi le profil requis. Mais son credo fédéraliste lui a déjà coûté la présidence de la Commission.

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