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le racket téléphonique du pôle emploi

Publie le dimanche 15 février 2009 par Open-Publishing
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Un « racket »

L’estimation est tombée hier soir, sèche et violente comme une gifle assénée en pleine face. 282.000. 282.000, c’est le nombre de chômeurs supplémentaires que devrait compter la France à la fin 2009.

Le chômage, tiens, c’est le sujet qui, cette semaine, a donné lieu à un coup de sang mémorable de la part d’un membre du gouvernement, à une « saine colère », comme dirait Ségolène Royal. Saine parce que cet accès de fureur tranchait assez agréablement avec la langue de bois habituelle et parce que, sur le fond, il se justifiait pleinement.

C’est le jeune secrétaire d’Etat à l’Emploi Laurent Wauquiez qui a causé cet esclandre. En cause ? « Pôle Emploi », la nouvelle structure publique issue de la restructuration des administrations s’occupant des chômeurs en France. Elle comprend notamment une plateforme téléphonique (au numéro 3949) qui répond à toutes les questions des demandeurs d’emploi. Le problème ? Le coût de l’appel à ce numéro depuis un téléphone mobile est exorbitant. Les trois opérateurs, en effet, surtaxent cet appel, le tarif pouvant aller jusqu’à 1€ la minute. Laurent Wauquiez, du coup, ne décolère pas contre la rapacité de SFR, Bouygues ou Orange. Cette semaine, ils les a sommés de revoir à la baisse « ces tarifs prohibitifs », qui selon lui « s’apparentent à du racket ». Et a menacé les opérateurs qui n’auraient pas obtempéré d’ici à la fin du mois de dénoncer publiquement leur cupidité à l’opinion publique. Cupidité, pour le coup, est vraiment le terme ad hoc. Pour mémoire, et pour ne prendre que cet opérateur, une société comme SFR, qui grappille donc les centimes y compris auprès des chômeurs qui n’en peuvent plus, affiche un chiffre d’affaires annuel de … 12 milliards d’euros.

Cela dit, en entendant l’autre jour ce coup de sang ministériel en direct à la radio, on s’est dit que l’incident aurait pu être évité si, tout simplement, le ministère de l’Emploi avait doté la plateforme téléphonique de ce « Pôle Emploi » d’un numéro vert, type 0800 etc. Là, le problème était réglé : c’était gratuit pour tout le monde. Pourquoi donc le gouvernement n’y a-t-il pas pensé ? On a téléphoné au service de com’ dudit ministre pour poser la question. Elle devait vraiment être trop tartouille : on n’a eu droit qu’à un bâillement ennuyé et à l’habituelle promesse qu’on nous rappellerait – on attend toujours.

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