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les vacances pour oublier la révolution
Publie le vendredi 4 septembre 2009 par Open-Publishing2 commentaires
Ça y est, les vacances sont finies… presque deux mois sans qu’il ne se soit rien passé d’important (ou presque). La bourse remonte, la grippe A n’est rien d’autre qu’un vilain rhume, Ségolène Royal est toujours vivante, tout va bien en somme.
Parce qu’avant les vacances, on nous annonçait quand même la révolution ! des milliers de gens mis à la porte, des lois liberticides scandalisant les bonnes gens, la pandémie qui allait tous nous tuer…et puis plus rien… ? les vacances !
Entre temps pourtant, le gouvernement n’a pas chômé, et la situation ne s’est guère améliorée ; mais il faut croire que les vacances sont encore un puissant levier politique. De la même manière que les jours fériées et les fêtes populaires ont été créées par l’église catholique pour occuper le petit peuple durant les temps de latence agricole, il semble que les vacances soient encore le meilleur moyen de faire oublier au peuple ses velléités de toute une année. Malgré internet, par dessus les portables et au delà de la télé, l’absence de volonté des populations épuisées a rendu obsolètes ses porte-voix, qui sont sans doute partis assez loin du monde réel pour « recharger les batteries ». et commencer une nouvelle année comme on reprend l’école : on efface tout et on repart avec de bonnes résolutions.
Et alors quoi, elles n’ont pas été promulguées, les lois qui faisaient bondir le peuple il y a deux mois ? le chômage a baissé peut-être ? les raisons de la colère ont donc pourries sur pied ? c’est à se demander lorsque l’on constate le spectacle lamentable que nous offre l’opposition : Besancenot disparu des écrans radars, le PS cherche des alliances au lieu de chercher un projet, les syndicats refusent l’unité… à bien y regarder, il n’y a qu’un pas entre la soumission et l’acceptation.
Les voix politiques soit-disant d’opposition n’ont rien à proposer parce qu’ils sont d’accord, et les peuples sont soumis à la règle soi-disant démocratique des élections. Derrière leur dos se fait l’Histoire, et le temps joue en faveur du gouvernement qui met en place les nouvelles règles du jeu « démocratique » : nouvelle carte électorale, échéances présidentielles, plans massifs de communication… et en face de cela la fermeture progressive de toutes les issues de secours traditionnelles ( unité syndicale, grèves et manifestations massives, journalisme d’investigation) est programmée. Quand tout ira vraiment très mal, les peuples se réveilleront enfin, et s’apercevront que durant leur sommeil (leur coma ?) ils ont perdu jusqu’à la possibilité de contester : la sécurité sociale ne protégera plus, l’école n’élèvera plus, l’aide aux plus faibles sera réduite et les droits de l’homme bafoués, le travail sera obligatoire et la retraite ne le sera plus.
Nous aurons beau crier au scandale, à l’entourloupe, au complot si l’on veut, personne ne nous entendra. Les appels à la révolution se feront dans un silence étouffé, pas par les vacances mais par la répression. Deux choses positives seront aussi rendues possibles : la fin des vacances qui ne nous laissera pas nous endormir, et le secret auquel seront confinés les peuples avides de liberté… rien de tel pour une bonne petite révolution !
Messages
1. les vacances pour oublier la révolution, 5 septembre 2009, 11:23
"MALGRE internet ...." non : A CAUSE d’internet .....il est plus facile de faire la révolution derrière son clavier que autrefois , lorsque les gens se réunissaient dans les cafés , sur les places de villages et même dans les usines ( les seules réunions dans les usines concernent celles qui vont fermer et le débat ne porte pas sur la révolution mais sur le moyen de partir avec le plus d’indemnités possibles - on ne peut pas les critiiquer sur ça)
la société aujourd’hui est devenue trés atomisée et cela s"est aggravée avec internet .....donc la révolution ....
1. les vacances pour oublier la révolution, 6 septembre 2009, 14:25
Le problème, c’est que c’est pas "à cause d’Internet" mais que c’est "à cause de ceux qui ont liquidé les autres médias populaires" en complicité avec le pouvoir que la Révolution ne se fait pas.
Parce qu’heureusement y a encore Internet pour se voir et se parler.
Si il n’y a plus de médias communistes dignes de ce nom, de leaders de gauche dotés de crédit auprès des masses, c’est pas à cause d’Internet.
Mais c’est tout simplement qu’un jour ces médias et ces leaders ont choisi entre le soutien populaire et le crédit auprès du Peuple et le soutien financier du Pouvoir et les discrédits que ça engendre auprès de ceux qui attendent une totale indépendance de position pour les défendre.
Au début ils ne l’ont peut-être pas fait exprès, mais maintenant ils sont si intégrés au système qu’ils pensent que c’est naturel.
Ceux qui ont suivi l’histoire des Conti et de Xavier Mathieux ainsi que des péripétie avec la Fête de l’Huma comprendront de quoi je parle.
Les Conti on peut pas leur reprocher de n’avoir pas été sur le terrain. D’ailleurs ils n’avaient pas le choix. Ils y étaient de toute façon. Je sais pas s’ils allaient "au bistrot", mais "à l’usine" ils y étaient et comptaient bien y rester.
Mais on peut pas dire que le soutien des orgas ou des médias traditionnels a été à la hauteur de l’enjeu. Et pas que de leur enjeu, mais à la hauteur de celui que ça représentait pour TOUS les autres travailleurs en danger.
Et si il y en a qui pensent que les autres travailleurs qui vont se trouver ou se trouvent dans le même cas ne vont pas le prendre en compte il se foutent le doigt dans l’oeuil.
Quant à l’Internet, (Tant décrié), quand des mecs comme Frédéric Mitterrand auront fini par lui tordre le cou, il sera bien temps de pleurer en cherchant à retourner au bistrot ou à l’usine pour "échanger" et se battre.
S’il y a encore un bistrot ou une usine pour pouvoir le faire...
G.L.