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négociation Assurance chômage : tous concernés !

Publie le lundi 27 octobre 2008 par Open-Publishing

c’est peu dire que l’indemnisation des chômeurs ne fait pas la "une" des journaux à la botte du patronat, sauf quand il s’agit de les stigmatiser

Et pourtant, les chiffres "officiels" sont plus qu’alarmants : + de 40.000 chômeurs de plus en août, ce n’est que le début d’une déferlante

Rappelons que moins de 50% des chômeurs "officiels" sont indemnisés

Le gouvernement à la solde du patronat veut pourtant réduire la cotisation assurance chômage, pour la transférer pour partie vers l’assurance vieillesse

La "négociation" sur l’assurance chômage a débuté le 15 octobre 2008, dans la plus grande indifférence

Pendant ce temps, ce gouvernement détruit un à un, avec méthode les rares droits des salariés, en commençant par les plus précaires : les privés d’emploi

La politique menée est des plus insidieuses, culpabilisatrice. Pour autant, les chômeurs sont aussi un "marché", que l’on concède au privé

Lire l’article de La Brique, journal militant Lillois

chronique de guerre, ingeus : quand les médias rassurent

introduction

A Lille, Ingeus teste ses techniques de management sur les sans-boulots depuis 2005. Elle déroule le tapis rouge, vous offre le café et vous refile un contrat de quelques heures dans le nettoyage... Et se fait payer entre 3000 et 6000 euros la « prestation » par l’UNEDIC.

Sans expérience en France, Ingeus s’installe à Lille et Rouen après avoir été choisie par l’UNEDIC pour suivre 6000 chômeurs en 2005. La filiale « Ingeus France » se crée donc au moment de la signature du contrat. La société doit avoir quelques connaissances à l’UNEDIC puisqu’aucun appel d’offre n’a eu lieu. Même la cour des comptes le dit : « Elle (l’UNEDIC) n’a procédé à aucune forme de publicité, même restreinte, et elle n’a pas engagé une étude des offres disponibles » [1]. Mais tout s’explique : le tout nouveau directeur d’Ingeus France n’est autre que l’ex-directeur de l’Assedic de Haute-Normandie : Jean-Louis Tauzin. Celui-ci a un parcours très social : Grande distribution (Auchan), direction du marketing au Crédit agricole, direction commerciale d’une société marketing, consultant en management, etc. Le groupe a aussi ses entrées chez les sarkozistes : le conseil général des Hauts-de-Seine lui a « confié » 14 000 Rmistes en 2006...

« Votre avenir nous profite »

Le slogan d’Ingeus : « Votre avenir nous mobilise   ». Décryptage : « Au travail, tas de feignants ». La firme est si grassement payée par l’UNEDIC que les moyens sont là : une salle de ressource (ou « open space », version novlangue d’Ingeus) avec une quinzaine d’ordinateurs connectés à internet, des téléphones, une photocopieuse, les journaux, le café gratuit et même un bel agenda gratos siglé Ingeus pour chacun-e.

IL serait bon de prendre connaissance des exigences de la CGT, et pour le moins, se battre ensemble !

Il y a le feu !

Patrice Bardet


très brièvement résumées, les revendications de la CGT

 1) Revenu de remplacement pour les demandeurs d’emploi proche de leur revenu antérieur pour les Smicards et au moins 80% de leur salaire antérieur pour les autres et cela pendant 5 ans. Au-delà, la solidarité nationale prend le relais.
 2) Pour les salariés à temps partiel : élever le calcul des cotisations employeurs sur la base d’un temps plein pour permettre aux personnes concernées de percevoir une allocation de chômage
majorée avec un plancher, dont le niveau reste à négocier.
 3) Suppression du coefficient réducteur appliqué sur le salaire pour les saisonniers.
 4) Prise en charge par le service public de l’emploi des frais de recherche d’emploi évalué à plus de 400 euros par mois. Un service dédié à cet effet assurerait la prise en charge ou le remboursement sur justificatifs des dépenses engagées pour retrouver un emploi.
 5) Améliorer la protection sociale des demandeurs d’emploi en créant d’une part un régime complémentaire frais de santé pour tous ceux qui ne sont pas couvert par un régime collectif et ne bénéficient pas de la CMUC, avec un financement assuré par un système de cotisation sociales payées à hauteur de 60% par le régime assurantiel solidaire (UNEDIC) et de 40% par le demandeur d’emploi sur la base d’une adhésion volontaire. D’autre part, en actant le principe
d’une acquisition de droits à retraite complémentaire pendant toute la durée de la période de chômage, les trimestres devant être non seulement validés mais également cotisés.
 6) Proposition de réduire le seuil d’affiliation ouvrant droit à l’indemnisation pour permettre aux salariés précaires de bénéficier d’un revenu de remplacement. Les salariés revendiquant une durée d’activité inférieure à 12 mois au cours des 60 derniers mois doivent ouvrir des droits dès le
premier jour de leur affiliation au régime pour une durée proportionnelle à celle du versement des cotisations, suivant la formule : 1 jour de cotisation = 1 jour d’indemnisation. Lorsque le cumul des périodes d’emploi enregistrées sur un compteur au cours des 60 derniers mois dépasse 12 mois, le demandeur d’emploi dispose des mêmes droits que celui qui à cotisé pendant 12 mois d’affilé et bénéficie d’une indemnisation pendant 5 ans.

introduction aux revendications développées de la CGT

La négociation sur le renouvellement de la convention d’assurance-chômage démarre le 14 octobre. Le gouvernement a déjà donné le ton en faisant voter cet été une très mauvaise loi sur l’offre dite raisonnable d’emploi (ORE), contre l’avis des organisations syndicales et même du Conseil économique et social qui s’est penché sur le sujet l’an passé.

Dans cette négociation, le gouvernement attend des partenaires sociaux qu’ils réduisent de 1 % en trois ans le niveau des cotisations chômage, soit une ponction de 4 milliards d’euros sur le dos des chômeurs, alors même que plus de la moitié d’entre eux sont déjà exclus du système.

Pendant ce temps-là, les entreprises mettent leurs intérimaires à la porte et l’Insee prévoit plus de 100 000 suppressions de postes dans le secteur marchand au second semestre. Le Medef, qui s’était d’abord offusqué de la proposition gouvernementale, a changé d’avis sans sourciller et déclaré à son tour faire de la réduction des cotisations l’une de ses priorités. Enfin, dernier évènement en date, le projet de loi de Finances 2009 supprime la prise en charge par l’Etat de l’allocation de fin de formation (169 millions d’euros), l’AFF créée en 2001 pour les chômeurs en formation qui ont épuisé leur droit à indemnisation.

La négociation ne s’engage donc pas sous les meilleurs auspices. Encore une fois, ce sont les catégories les plus modestes, les plus fragiles de notre société, qui risquent de trinquer. Pour notre part, nous pensons au contraire qu’il est nécessaire et possible de renforcer les droits des chômeurs.

C’est bien dans un esprit de conquête que la CGT aborde cette négociation. Au fil du temps, les chômeurs sont de moins en moins nombreux à être indemnisés et de moins en moins bien de surcroît : nous voulons remettre le régime à plat et inverser radicalement cette tendance ! C’est donc à partir de ces deux paramètres que la CGT a donc construit ses propositions

le texte complet de la CGT