Accueil > peut-on supprimer l’argent ?
Aristote dénonçait en son temps (vers 384-322 avant J.C.) ce qu’il appelait « la chrématistique ». ce terme n’est pas très courant, et il « décrit la pratique visant à l’accumulation de moyens d’acquisition en général, plus particulièrement de celui qui accumule la monnaie pour elle-même et non en vue d’une fin autre que son plaisir personnel » (Wikipedia).
Cette notion s’oppose pour Aristote à l’économie (étymologiquement la règle qui régit la maison, la communauté), indispensable pour réaliser les échanges nécessaires à la vie en société. L’activité qui consiste à accumuler de l’argent pour lui-même est considérée comme déshumanisante, en ce sens qu’ elle nuit à la vie en communauté des animaux politiques que nous sommes.
On voit bien à quel point le problème n’est pas nouveau. Il semble bien que le capitalisme existât (sous une autre appellation) dès l’apparition de la monnaie. Ce qu’il faut également souligner, c’est le caractère nuisible de la pratique chrématistique déjà entrevu par Aristote. L’homme fait pour vivre en société ne participe pas au bien commun lorsque ses pratiques sont égoïstes.
Si cela peut sembler logique à première vue, il faut tout de même rappeler sur quel paradigme est fondée notre économie : l’intérêt de chacun profitant à tous, la « main invisible ». on serait en droit de s’interroger sur la crédibilité d’une théorie se basant sur l’invisibilité de son mécanisme, mais les subtilités de cette théorie ne s’arrêtent pas là. Le terme « économie », qui selon Aristote est l’utilisation « positive » de l’argent (puisqu’elle profite au bien-être de la communauté) devient lorsqu’on change le paradigme fondamental le contraire de « l’économie » d’Aristote (puisque ce paradigme préconise l’accumulation de richesses pour sa satisfaction personnelle). Mais si l’on considère que cette même théorie soutient que la somme des intérêts individuels concoure au bénéfice de tous, alors ce terme « économie » devient acceptable.
C’est sur ce renversement de paradigme que s’établit le capitalisme dans son acception d’aujourd’hui. par une subtile transformation des idées que représentent un mot, l’économie communautaire d’Aristote est devenue l’économie individualiste.
Faut-il donc pour se débarrasser de la chrématistique éduquer les populations au bien commun, en espérant que les dérives individualistes se résorbent, ou supprimer l’argent pour pratiquer les échanges autrement ?
je vois déjà les réponses arriver en masse, les uns arguant que le capitalisme est le moins pire des systèmes, les autres qu’on a bien vu ce que donnait le communisme. sans compter d’autres encore qui se tiennent les côtes en évoquant le troc.C’est généralement à ce niveau de pensée que s’arrête le débat sur la monnaie.
Pourtant, les solutions pour parvenir à un monde « meilleur » (c’est à dire un monde où la chrématistique n’existe pas) existent sans doute, pour peu qu’on débride son imagination et qu’on aille un peu plus loin dans la réflexion.
L’une de ces solutions consiste à établir une gouvernance internationale autoritaire qui réalise au niveau mondial un collectivisme d’Etat, avec contrôle total des agissements des populations, ce qui rendrait rapidement obsolète l’utilisation de la monnaie. Chacun pourrait, suivant sa condition sociale, accéder ou pas à certains lieux, certains produits, certains services.
Une autre possibilité serait de parvenir à un conditionnement éducatif et social si abouti que le luxe et l’excès seraient considérés comme moralement inconcevables. Cette humanité parfaite n’existe évidemment pas, mais si elle était créée il ne fait aucun doute que le capitalisme s’effondrerait de lui-même, pour laisser place à une sorte d’ « autogestion » éclairée et stagnante, comme un retour au paradis originel. Le conditionnement philosophique de ce monde idéal serait proche des sociétés primitives, où une vie dans laquelle on serait vêtu d’un pagne en cultivant une petite parcelle suffirait à chacun... on peut toujours rêver.
La dernière hypothèse serait la suppression de la monnaie au profit du « don gratuit », une pratique qui rappelle la religion mais qui n’est en réalité que l’aspiration profonde des êtres humains. Le don gratuit est un acte généreux qui se différencie de l’échange par son absence d’obligation de retour. Il implique la mise en place d’un système différent basé sur l’opulence et non plus sur la rareté. L’avantage d’un tel système est grand, car il permettrait à la fois de satisfaire aux besoins essentiels de tous, et cela sans nuire à autrui.
Les suppressions des emplois liés à l’argent pourraient libérer l’homme de la contrainte du temps de travail, en lui en accordant plus pour la recherche de nouvelles méthodes, de nouvelles techniques favorisant l’amélioration des conditions de vie. Car ce système ne remet pas en cause le progrès technique : les défis qui attendent l’humanité sont gigantesques, et l’abondance en est un qui réclame beaucoup d’intelligences et de savoirs-faire.
Seulement voilà : il semblerait bien que la première hypothèse soit celle retenue. Face à l’immensité des dégâts engendrés par des siècles d’individualisme centré sur les valeurs de concurrence et de rareté, la tâche consistant à envisager le partage et l’opulence peut paraître irréalisable. Alors, au lieu de s’acharner à comprendre pourquoi le capitalisme fabrique de la misère, l’homme fait semblant de croire que c’est le capitalisme qui la supprimera. Ainsi il peut continuer ses agissements égoïstes, sans avoir à se retourner sur ses propres erreurs. ni entrevoir les conséquences de celles-ci.
Messages
1. peut-on supprimer l’argent ?, 28 mai 2009, 08:55
Le capitalisme s’est imposé a l’humanité uniquement par la guerre,et il a reussi a le cacher la plus part du temps...
L’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN) :
La leçon irakienne : l’attaque de « Forward Base Falcon »
Mise en ligne le : 27 mai 2009
Dictature de Saddam Hussein, guerre Irak-Iran de 1980 à 1988, génocide chimique de Halabja, guerre du Golfe de 1991, contamination à l’uranium, blocus économique après 1991, attaque en 2003 par la coalition montée par George W. Bush, occupation étrangère et terrorisme : l’Irak est la terre de toute les calamités. Il en est une, pourtant, qui semble avoir échappé à l’attention générale.
Fin 2006, en effet, nous avons tenté en vain d’attirer l’attention des journalistes, de l’opinion occidentale (car les pays arabes furent mieux informés), de l’ONU et de l’A.I.E.A., sur un événement d’une exceptionnelle gravité survenu à Bagdad, événement qui aurait dû faire, logiquement, la une de l’actualité mondiale et provoquer l’émoi, au point peut-être d’abréger la guerre d’Irak qui, aujourd’hui encore, se poursuit.
Evénement « inouï » au double sens du mot : « sans exemple par son caractère extraordinaire », et « qui n’a pas été entendu - ignoré, inconnu ».
Dans la soirée du 10 octobre 2006, la plus grande base américaine d’Irak, la « Base avancée du Faucon » ("Forward Base Falcon"), située dans la banlieue sud de Bagdad, prévue pour accueillir au moins 3000 soldats et longue de 3 km, subit un tir parfaitement ciblé de la résistance irakienne. L’AFP raconte :.......
Scoop
Le désastre de la Base Avancée Falcon
Ou comment, le 10 octobre 2006, l’armée américaine a perdu sa deuxième guerre d’Irak
Mise en ligne le : 26 octobre 2006
http://acdn.france.free.fr/spip/article.php3?id_article=245&lang=fr
L’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN)
http://www.acdn.net/