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puisqu’ils ne veulent pas nous écouter...

Publie le vendredi 19 février 2010 par Open-Publishing
6 commentaires

Considérant que la majorité des peuples est aujourd’hui au courant qu’on la roule dans la farine, conscients du fait que des solutions, même provisoires, sont proposées mais jamais appliquées, entendu que les gouvernements quels qu’ils soient sont sourds à tous les appels de ces peuples qui se trouvent malgré eux embarqués dans la misère et peut-être bientôt engagés dans des guerres qu’ils ne veulent pas faire, visiblement instrumentalisés par le double-langage tenu par les dirigeants de cette planète, il faudra bien qu’un jour les peuples se rendent à cette évidence : il va falloir s’organiser sans eux.

Nous disposons encore d’outils formidables tels internet et d’autres moyens de communication instantanés, et il se peut que d’ici peu ces fenêtres ouvertes sur la liberté se referment brutalement. Il ne faut pas rêver, nos gouvernements ont définitivement cessé de se préoccuper de l’intérêt collectif pour satisfaire leurs propres intérêts. Face à la crise qui s’aggrave et dont même nos enfants paieront le prix, il faut désormais se rendre à l’évidence, nous ne pouvons rien attendre de quelque parti que ce soit.

Alors, avant qu’il ne soit trop tard, il faut absolument que tous les citoyens de bonne volonté se mettent à agir eux-mêmes et pour eux-mêmes, en défaisant petit à petit les liens qui nous enserrent depuis si longtemps, et de plus en plus fort.

Regardez bien ce qui se trame, et réfléchissez bien à ce qui va arriver si nous ne faisons rien : des dettes publiques si lourdes qu’elles risquent de se faire effondrer l’économie, des impôts qui vont nécessairement augmenter, des retraites qui ne se dérouleront qu’à l’hospice, enfin des tensions sociales si fortes que la guerre et l’autoritarisme seront bientôt les seules solutions pour les évacuer. Les libertés individuelles se font chaque jour un peu plus attaquer, et même notre planète pourrait finir par nous lâcher.
Mais que voulons-nous pour l’avenir ? sommes-nous prêts à accepter la répétition de l’Histoire sans jamais la prendre en main, la modifier ? que croyons-nous ? que toutes les catastrophes qui se préparent vont se résoudre « par la grâce de Dieu » ? il faudra bien un jour que nous fassions cesser tout cela.

Même s’il paraît impossible de s’opposer au système tel qu’il fonctionne, ou d’en proposer un autre qui fonctionne mieux, nous sommes certains qu’à ne rien faire c’est le pire qui se produira.

J’ai déjà évoqué à plusieurs reprises ces difficultés, et je n’ai, comme tout le monde, pas de réponse à donner, ni de solution « clés en mains » à proposer. Mais lorsque je vois, tous les jours, sur internet et dans « le monde réel », la gigantesque masse d’êtres humains désireux de faire quelque chose, de « changer le monde », il serait temps de s’y mettre sérieusement.

Après réflexion, il semblerait que la mise en place d’Etats-Généraux soit le meilleur des départs. Comme il paraît, les Etats-Généraux ont été le prélude à la révolution française, car le peuple tout entier s’est mis ensemble autour de la table pour discuter du monde qu’ils désiraient créer. Ces Etats-Généraux étaient le fruit des consultations menées dans chaque lieu d’habitation, qui remontaient en un même lieu par l’intermédiaire de cahiers de doléances. Les citoyens y exprimaient et leurs désirs, et leurs remontrances. Il est possible aujourd’hui de mettre en place de tels cahiers, à une échelle mondiale et sans autre moyen que notre temps. Il est possible de centraliser tout cela en un même site, et de dégager les grandes orientations qui pourraient faire l’objet de discussions, de débats. Pas besoin de l’Etat, pas besoin de partis, pas besoin de subventions. Tout peut se faire sans l’aval des autorités, et sans leur contrôle.

Il faut juste relayer cet appel, le traduire, l’améliorer, et profiter de tous les réseaux humains dont nous disposons : dans chaque endroit de chaque pays peuvent s’organiser réunions et discussions, et transfert des idées vers de simples sites web repérables géographiquement. Toutes ces données peuvent ensuite être centralisées en un « méga site » répertoriant les doléances, et même calculant la répétition des doléances pour en faire ressortir les grandes lignes. après cela, une autre étape pourra démarrer.

Le seule question qu’il faut se poser maintenant est de savoir ce que nous désirons pour nos enfants. Si chacun se met à penser non plus pour lui-même mais pour l’avenir de ceux qui grandiront sur la planète telle qu’on la leur léguera, nous pouvons tous nous retrouver, sans autre religion que celle de l’amélioration du sort de l’espèce humaine. Pas besoin ni de croire au paradis, ni à l’enfer, ni même au néant, mais simplement aux générations qui nous survivront. Que voulons-nous leur léguer ?

Et si nous n’arrivons pas toujours à nous mettre d’accord sur ce que nous voulons, nous pouvons y réussir sur ce que nous ne voulons pas : qu’on nous prive de notre liberté, elle qui définit notre humanité.

Caleb Irri

http://calebirri.unblog.fr

Messages

  • les salariés de Total ont commencé à résister. Pourtant cela fait longtemps qu’ils encaissent.

    mais trop c’est trop.

    Nous sommes nombreux à être au bout du rouleau de la tolérance : c’est aujourd’hui la voie de la résistance, de la solidarité, de la vérité.
    Que chacun mette sur la table les faits de corruption passive et active, les illégalités de ces ténor du pouvoir et nous seront libérés de leurs insanités, nous retrouverons le chemin du sens, du partage, de l’intelligence et de la création collectives.
    Il suffit de sortir de la peur, de l’aveuglement, de la résignation : calmement surtout, avec force et sérénité.
    Ce sera un joli printemps

    • "Même s’il paraît impossible de s’opposer au système tel qu’il fonctionne, ou d’en proposer un autre qui fonctionne mieux"

      Désolé camarade mais nous sommes nombreux à ne pas partager ce pésimisme. Très bonne idée cette idée de site internet regrouppant les doléences de tous les peuples mondiaux et après on fait quoi ? on appel Harry Poter pour qu’il donne un coup de baguette magique afin de faire démarer la révolution mondiale que nous attendons depuis des siècles !

      Il faut être réaliste, si un tel projet est positif et sûrement très util à la réflexion, il ne sera et ne pourra jamais être une fin en soit. Il me semble que les partis politiques sincèrement à gauche, sont les plus aptes à faire changer les choses. Oui un autre systhème est possible et nous devons nous organiser en partis politique afin de le construire ensemble et d’être un jour en mesure de le bâtir.

    • Non, pas d’accord avec des États Généraux.

      Pourquoi ?

      Parce qu’il me semble inutile de passer par une telle phase pour apporter un diagnostic. Nous le faisons tous et nous en avons tous plus que marre.

      Comment faire alors ?

      Je n’ai pas non plus de remède miracle. Mais il me semble que renforcer les luttes, les faire converger serait plus productif et aurait une toute autre portée.

      Par exemple, que ce soit TOTAL, PHILIPS, ou telle entreprise, peu importe. Si la population locale fait l’effort de se mobiliser en masse pour chacune de ces entreprises, il sera d’autant plus facile de coordonner tous ces combats.

      Alors qu’actuellement, chacun reste bien chez soi, ignorant les conflits sociaux proches de son domicile ou son travail, même si on y est sensible.

      Internet, oui, pour diffuser, informer, appeler aux rassemblements et mobiliser sur des actions de plus en plus nombreuses, de plus en plus puissantes.

      Sortir de l’individualisme, développer et renforcer les solidarités, s’engager dans les mouvements sociaux issus des entreprises en lutte, même si on n’est pas directement concerné.

      Les partis politiques, syndicats ou assoc qui ne trahissent pas la classe des exploités peuvent apporter leurs pierres au mouvement de résistance et être des outils efficaces.

      Il suffirait que sur une entreprise cela fonctionne, à l’image de ce qui s’était passé pour sauvegarder l’hôpital de Carhaix en Bretagne, et la réussite aurait sans doute valeur d’exemple à suivre.

      Je n’ai pas la prétention de détenir LA solution, je fais juste une proposition qui me paraît plus efficace que celle des États Généraux.

      Et puis pour plagier G.Clemenceau, aujourd’hui, "si on veut enterrer un problème, il suffit de créer une commission" ou des États Généraux.

      Jak

    • c’est bien beau de renforcer les luttes, mais le problème est que les luttes des uns vont à l’encontre des luttes des autres : regardez une grève à la RATP, et ce sont les salariés qui se voient lésés. total qui se met en grève, qui va râler si il n’y a plus d’essence ? les citoyens lambdas qui doivent aller à leur travail...les divergences d’intérêts de chaque corps social l’un par rapport à l’autre sont telles qu’il est presque impossible de rassembler tout le monde... au moins dans le monde politique.

      et puis c’est sans compter qu’actuellement, on dirait que le gouvernement cherche à tout prix à nous diviser, et à nous mettre en colère.... pourquoi ? peut-être bien pour nous conduire à la révolte, pour ensuite mieux nous fliquer, ou nous soumettre.

      que proposez-vous concrêtement ?

      la phrase de Clemenceau ne vaut qu’en politique, et on le voit avec les "ersatz" d’Etats généraux de la sécurité ou autre... mais à partir du moment ou le peuple prend lui-même l’initiative de les mettre en place, c’est tout différent. même si en réalité la révolution française n’a été que la prise de pouvoir par les bourgeois, il ne tient qu’au peuple de ne pas se laisser abuser cette fois-ci.

    • Oui, parfois les intérêts immédiats des uns et des autres peuvent paraître contradictoires.

      La bourgeoisie a toujours essayé de diviser le mouvement ouvrier, c’est souvent sa première offensive. Tout le monde a en tête le fameux : "les usagers sont pris en otages !" que les médias diffusent à satiété à chaque mouvement social.

      Et bien sûr, les médias en question tombent toujours par pur hasard sur des prolos qui répètent ce qu’ils ont entendu à longueur d’antenne : "on ne peut pas aller bosser, nous sommes pris en otages !"

      Tout ça pour dire que la propagande de la bourgeoisie, pour déglinguer les mouvements sociaux et faire en sorte que la classe des travailleurs ne s’unisse sur ses propres intérêts, fonctionne à plein régime.

      En affirmant cela, je n’ai pas vraiment répondu à la question : "que proposez-vous concrètement" pour parvenir à inverser le rapport de forces ?

      Comme je l’avais écrit sur le post précédent, il me semble que si pour une entreprise, toute la population locale se solidarise, sans qu’il y ait trop d’intérêts immédiats apparemment divergents, la dynamique de manifs et d’actions régulières suffisamment médiatisée peut servir d’exemple si au bout le succès de la lutte est au rendez-vous.

      Je ne dis pas que c’est facile, il y a beaucoup de "si" dans ma proposition, mais ça pourrait peut-être constituer l’étincelle qui nous manque. Un peu à l’exemple du LKP.

      Par rapport aux Etats Généraux proposés, la lutte, l’action, le rapport de forces, d’autant plus s’il est gagné, tout cela crée une dynamique qui permet à beaucoup d’entrer dans la lutte et de mieux comprendre les enjeux pour aller vers un autre système politique.

      Mais, c’est vrai, il n’y a pas de solution miracle, même s’il est toujours bon se souvenir que "l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes."

      Jak