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quelque chose dans le ventre

Publie le mercredi 26 mai 2010 par Open-Publishing
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CE MERCREDI 26 MAI 2010

A 18H30

C’EST « L’HEURE DE L’METTRE »

Sur RADIO CAMPUS Lille 106,6

En direct et en archives sur www.campuslille.com

« Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde ». Ce propos célèbre de Brecht est inscrit dans les mémoires. Mais mal. En effet, toute la puissance néfaste du fascisme, sa monstruosité, caractérisées par les traits de la bête immonde, donnent à penser qu’il ne s’agit que d’un cauchemar passé, qui jadis a surgi. Le monstre parvient souvent, par l’effroi qu’il produit, à banaliser le ventre et sa fécondité. Or, nous sommes là au présent, il est encore fécond. Mais de quoi ce ventre est-il le nom ?

Ce serait faire insulte à Brecht, marxiste, que d’omettre son avertissement, et de n’en pas connaître le fond. Quel est ce ventre ? Qu’est-ce qui a permis au fascisme de naître puis gagner ?

Pour beaucoup, hélas, notre Histoire est un conte à dormir debout, dans lequel à la page des cauchemars, les méchants tombent quasiment du ciel, accueillis par des foules inconscientes et fanatisées. Mais si on sait que le fascisme est un accouchement, on sait aussi qu’il y a gestation.

Alors ce ventre, nous y sommes, cette panse bonhomme du bourgeois, pleine du travail des autres, si gros et gras qu’il prétend à l’intérêt général, se dit comptable de nos existences, professe en passant la République, et s’impose à nous comme quotidien. Oui, ce ventre de pantouflard frémit peut-être déjà du bruit des bottes.

Donc, le danger est déjà là.

Il se précise d’ailleurs : telle une mécanique, le capitalisme en crise, écrasant les peuples, féconde dans le même temps les poisons de la division et du racisme, les luttes fratricides et stériles entre les exploités. Telle une mécanique, car l’exigence du Capital est d’abord comptable, ce qui au passage, suggère que les sursauts de vertu et de morale « républicaine » demeurent et resteront absolument inoffensifs. D’autant que le fascisme qui viendra peut-être a déjà gagné idéologiquement quelques batailles, quelques ministères, et quelques beaux esprits.

Et puis, quelque part sur ce territoire, entre petite-bourgeoisie périurbaine et prolétariat en chômage, une mode gagne des pans entiers de la jeunesse : celle d’un néo-nazisme dit identitaire, avec ses codes et sa culture, ses réseaux et ses finances, son organisation. Pour Ricardo Montserrat, écrivain et homme de théâtre prolifique, qui a enquêté sur ces milieux, les petits soldats disciplinés de la mouvance identitaire attendent patiemment leur heure. Et ils y croient.

De cette enquête est née une pièce de théâtre, « Naz », et de tout cela Montserrat, qui voit autant le ventre que la bête et sait à quoi s’en tenir, s’entretient avec nos camarades de l’émission Voilà l’travail de vendredi dernier. Et cela mérite bien une rediffusion.

Dans notre « ¼ d’heure en Palestine », nous entendrons une autre voix qui porte, celle de Stéphane Hessel ; résistant, déporté à Buchenwald, il s’évade ; il deviendra l’un des rédacteurs de la Déclaration des Droits de l’Homme et Ambassadeur ; malgré quelques nominations prestigieuses, il maintient, à 93 ans, un esprit de résistance exemplaire ; de retour de Gaza, il qualifie ce qu’il a vu de « crime de guerre » et « crime contre l’humanité » ; présidant le comité de parrainage du Tribunal Russel pour la Palestine, il évoque avec nous cet engagement pour la Palestine, qui, vous l’aurez compris, est bien plus que cela.

Nous serons également, pour ce « ¼ d’heure en Palestine », en direct de Naplouse, avec une jeune écolière ingénieuse et pleine de vie.

Enfin, nous retrouverons La Semaine à Cuba.

Il ne tient qu’à nous d’avoir quelque chose dans le ventre.

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