Accueil > Bruno Gollnisch (FN) émet des doutes sur l’existence des chambres à gaz et (...)

Bruno Gollnisch (FN) émet des doutes sur l’existence des chambres à gaz et relativise la Shoah

Publie le mercredi 13 octobre 2004 par Open-Publishing
7 commentaires


Défendant les thèses révisionnistes soutenues à Lyon-III, le numéro 2 du parti
a estimé, lundi 11 octobre, qu’"il n’y a plus aucun historien sérieux qui adhère
aux conclusions du procès de Nuremberg".

de Sophie Landrin

Bruno Gollnisch, le délégué général du Front national, s’est livré, lundi 11
octobre à Lyon, à une nouvelle provocation. Lors d’une conférence de presse qu’il
avait organisée sur "la rentrée politique du Front national", le député européen
s’est lancé dans une véritable défense des thèses révisionnistes en commentant
la remise des travaux de la commission Rousso chargée d’enquêter sur le négationnisme
et l’antisémitisme à l’université Lyon-III (Le
Monde du 8 octobre
).

Contestant la "légitimité et la légalité" de cette commission, qualifiée de "police de la pensée", M. Gollnisch, lui-même enseignant à Lyon-III, s’en est pris à son président Henry Rousso, un "historien engagé", selon lui. "C’est une personnalité juive, une personnalité estimable mais sa neutralité n’est pas assurée", a-t-il dénoncé, avant de justifier les thèses négationnistes développées depuis plus de vingt ans à Lyon-III. "Il n’y a plus un historien sérieux qui adhère aux conclusions du procès de Nuremberg", a-t-il affirmé.

Le ministère de l’éducation nationale a jugé, mardi 12 octobre, ces propos "scandaleux" et a indiqué qu’il examinerait les suites à donner à de telles déclarations auprès du rectorat et de l’université Lyon-III. "Tout propos négationniste relève du pénal", rappelle-t-on dans l’entourage de François Fillon.

INTERVENTION PRÉPARÉE

Tout en se défendant d’être "l’apologiste de crimes indiscutables commis par le régime national-socialiste au cours de la deuxième guerre mondiale", tout en admettant "les déportations pour raisons raciales", il a revendiqué le droit de "discuter librement" du "drame concentrationnaire". "Je ne remets pas en cause l’existence des camps de concentration, mais sur le nombre effectif de morts, les historiens pourraient (...) discuter", a-t-il avancé. L’intervention était préparée avec soin. Le numéro 2 du FN, rival de Marine Le Pen, partisane d’une "dédiabolisation" du parti d’extrême droite, n’a jamais quitté ses notes des yeux.

Interrogé sur les chambres à gaz, que Jean-Marie Le Pen avait qualifiées à deux reprises, en 1987 et en 1997, de "détail", M. Gollnisch a estimé qu’"il appartient aux historiens de se déterminer". "Sans doute y a-t-il eu quelques centaines de milliers de morts", a-t-il concédé.

Le numéro deux du FN s’est ensuite plu à raconter les liens qu’il avait tissés avec Jean Plantin, auteur d’une thèse et d’un mémoire révisionniste à Lyon-III, et qui continue, malgré des condamnations judiciaires, à éditer des revues révisionnistes. "Je ne connaissais pas ce garçon lorsqu’il est entré à Lyon-III, a-t-il indiqué. Mais quand j’ai eu connaissance de ces travaux, je me suis abonné à sa revue et je l’ai invité à déjeuner au conseil régional."

Assis à ses côtés, un conseiller régional (FN) de Rhône-Alpes, Albert Rousset, est alors intervenu pour donner son "avis sur les chambres à gaz". "Il faut faire la différence entre la mémoire vécue et la mémoire rapportée. Moi, j’ai vu les chambres à gaz, je les ai même utilisées. Elles ont servi à désinfecter des milliers de prisonniers, pouilleux ou atteint du typhus", a-t-il tonné, au côté d’un Bruno Gollnisch un brin gêné.

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-382678,0.html

Messages