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Extradition confirmée pour Cesare Battisti, qui clame son innocence

Publie le mercredi 13 octobre 2004 par Open-Publishing

La Cour de cassation a validé définitivement mercredi l’avis favorable à l’extradition vers l’Italie de l’ex-militant d’extrême gauche Cesare Battisti, actuellement en fuite et condamné à perpétuité dans son pays pour son implication dans quatre assassinats.

Dans un communiqué remis à la presse par ses conseils, Cesare Battisti a annoncé pour sa part qu’il changeait d’avocats et a de nouveau clamé son innocence.

"Cesare Battisti affirme avec force qu’il est innocent des crimes dont il est injustement accusé", dit le texte remis aux journalistes par l’avocat Eric Turcon.

"Il a donc décidé de changer radicalement de défense. il m’a contacté afin de constituer une nouvelle équipe d’avocats (...) Mes Elisabeth Maisondieu-Camus et Pierre Haïk assureront donc à mes côtés la poursuite de ce combat", ajoute-t-il. Le texte ne donne aucune information sur le lieu où se trouve l’Italien, en fuite depuis deux mois.

Les trois nouveaux avocats de Cesare Battisti, qui succèdent à Mes Irène Terrel et Jean-Jacques de Felice, ont notamment défendu dans le passé Alfred Sirven, ex-directeur des affaires générales d’Elf.

Comme l’avait soutenu le parquet général, la Cour de cassation a confirmé l’arrêt rendu le 30 juin par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris.

Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin est maintenant habilité à prendre un décret formalisant l’extradition.

RECOURS AU CONSEIL D’ETAT ?

Les avocats de Cesare Battisti pourront encore saisir le Conseil d’Etat d’un ultime recours, avant que ce décret ne devienne exécutoire.

La Cour de cassation a déclaré irrecevable l’argument du "droit au respect de la vie privée et familiale", invoqué par les avocats de Cesare Battisti.

Elle a aussi rejeté l’argument selon lequel une première décision refusant l’extradition de Battisti, rendue en 1991, aurait l’autorité de la chose jugée.

Cesare Battisti, 49 ans, ancien membre des "Prolétaires armés pour le communisme", s’était réfugié en 1990 en France, où il était gardien d’immeubles et auteur de romans policiers.

Remis en liberté le 3 mars dernier après trois semaines sous écrou extraditionnel, il avait été placé sous contrôle judiciaire.

Il a disparu en août de son domicile et la cour d’appel a délivré un mandat d’arrêt contre lui.

Cesare Battisti, qui a une compagne française et deux enfants français, a promis dans une lettre à ses avocats de ne pas quitter la France. Selon la presse italienne, il se trouverait en Corse ou au Pays basque français.

Le cas de Cesare Battisti a suscité la mobilisation d’une partie de la gauche française, de plusieurs associations et des milieux parisiens de l’édition qui s’indignent de son éventuelle extradition.

L’ancien militant d’extrême gauche a été condamné à perpétuité pour avoir commis deux homicides et pour sa complicité dans deux autres en 1978 et 1979 dans son pays. Dans une interview avant sa fuite, il a assuré n’avoir "jamais tué". (Reuters)

http://www.liberation.fr/page.php?Article=245844