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À Limoges, le Front de Gauche élargi tient le cap

Publie le mercredi 9 juin 2010 par Open-Publishing
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Lors des dernières élections régionales, le PCF présentait ses listes sans grande cohérence nationale. Si la majorité des régions métropolitaines faisaient le choix d’un Front de Gauche en tête à tête (ou presque) avec le Parti de Gauche, six régions optaient pour une alliance avec le Parti Socialiste dès le premier tour. Enfin dans trois autres régions l’idée d’un Front élargi au NPA s’imposait parfois tant bien que mal. Parmi elles, on retrouvait la région limousine.

Dans cette région historiquement de gauche, Christian Audouin, directeur du journal communiste L’Écho du Centre, avait été choisi pour mener la liste d’union Limousin Terre de Gauche, soutenue par le PCF, le PG, le NPA, la FASE ou les Alternatifs. La liste dépassa au premier tour les 13 % ce qui lui permit de se maintenir. Mais après un entre deux tours marqué par le refus du PS d’inclure un candidat NPA sur la liste d’union, le Front de Gauche décida alors de se maintenir et obtint 19 % des suffrages. Les deux élus NPA furent les deux seuls élus du parti anticapitaliste au niveau national. La dynamique avait fonctionné, la premier tour avait crédibilisé la liste, qui put transformer l’essai au second. Pari réussi donc. Cependant pour beaucoup, cette unité locale, presque une irrégularité à gauche, ne pouvait pas tenir. Compte tenu des orientations nationales d’abord, compte tenu de ce que beaucoup jugeaient être une alliance de circonstance, trop fragile.

Mais les militants locaux ont tout de même fait le choix de reconduire leur stratégie manifestement gagnante. À l’occasion d’une élection partielle dans le canton de Limoges - Panazol, les partenaires des régionales se sont retrouvés autour d’un candidat commun, Francis Boluda (PCF). Dimanche 30 mai, le premier tour de l’élection a porté le candidat Front de Gauche à 20,25 %, dans la continuation des régionales, contre 45 % pour le candidat PS et 25,35 % pour la challenger UMP. Mais faute d’atteindre les 10 % des inscrits, le candidat Front de Gauche n’est pas parvenu à se maintenir au second tour. Car si le score obtenu par Francis Boluda marque une certaine confirmation de la dynamique unitaire enclenchée en 2010, l’élection a été marquée par la forte abstention (71,47 %) qui caractérise les élections partielles.

Pour commenter cette situation, la parole est donnée par Gauche2Gauche à Pierre Faucon secrétaire PCF de la section de Limoges, et Stéphane Lajaumont conseiller régional NPA.

G2G : Lors des dernières élections régionales, pourquoi l’unité entre vos organisations s’est elle-concrétisée en Limousin alors même qu’elle s’est avérée impossible dans la plupart des régions ?

Pierre Faucon : Lors de la conférence régionale du PCF, après un débat contradictoire entre une alliance au premier tour avec le parti socialiste ou un front de gauche élargi, les délégués ont fait le choix à bulletin secret du front de gauche élargi. Je précise qu’à ce moment le front de gauche était composé du PCF et du Parti de gauche. Ce choix a été soumis aux adhérents du PC (choix majoritaire de la conférence pour le front de gauche, où alliance avec le parti socialiste). Par vote à bulletin secret les adhérents ont choisi à 82 % l’option front de gauche élargi. Je pense que le NPA a eu la même démarche ce qui a permis de construire un projet politique sur lequel l’alliance a pu se faire car la volonté des militants était majoritaire.

Stéphane Lajaumont : Le point de départ, déclencheur de la dynamique : la volonté unitaire du NPA limousin portée dans les medias dès le début du mois d’octobre 2009, alors que les discussions nationales entre Front de Gauche et NPA traînaient en longueur. Le vote interne des militants du PCF Limousin, largement en faveur de listes autonomes du PS, a contribué grandement à cette alliance. L’Assemblée régionale du NPA Limousin le 5 décembre (majoritaire à 70% sur la position C*) a confirmé la volonté d’un accord. Dans le même temps, le parti de gauche a joué un rôle unificateur, insistant pour que le PCF accepte de rencontrer le NPA en Limousin (nous avions déjà discuté avec le PG, mais le PCF était plus réticent). Et le fait que NPA et PCF soient bien implantés en Limousin aurait rendu ridicule l’existence de deux listes concurrentes qui se seraient neutralisées dans leurs résultats électoraux et une grande partie de leur programme.
Ensuite, dans l’accord passé entre nous il était prévu que chaque élu aurait sa liberté de vote, même si on essayait systématiquement de trouver un point d’équilibre entre nous (et dans tous les cas nous formerions un groupe politique commun à la Région.
Enfin, nous avions accepté le principe d’une fusion de second tour, point important pour le PCF plus que pour nous. Mais se rassembler contre la droite cela ne signifie pas épouser l’orientation politique du parti dominant. C’est aussi porter l’idée de représenter la diversité de la gauche (d’où l’idée des “fusions démocratiques”). Et nous avions accepté que, si les conditions étaient réunies, certaines composantes pouvaient participer à l’exécutif, d’autres non. La participation aux exécutifs étant le point de clivage national des discussions entre PCF et NPA. Dans notre texte d’accord local, chacune des composantes devait examiner si les conditions étaient ou non réunies.

* La position C correspond à la motion présentée par les unitaires du NPA à l’occasion de la préparation des dernières élections régionales

G2G : Quel bilan tirez vous des régionales ? De la dernière cantonale ?

Pierre Faucon : L’alliance Limousin terre de gauche pour les régionales a provoqué un intérêt certain, elle a montré qu’une alternative était possible. Nous avons joué la carte de l’union jusqu’au bout. Le bilan est positif. Nous avons réussi à faire reculer l’abstention avec un score de 20 %. Nous sommes parvenus à faire élire six candidats, et nous avons donc continué pour les cantonales. Le candidat a réalisé un score de 20 % au lieu de 5 % [obtenus par le candidat PCF en 2007 NDLR]. Nous sommes en train de bousculer la gauche dans ce département. Nous ne sommes pas à côté de la gauche mais bien le coeur de la gauche. Je remarque il y avait une attente d’une partie de la population pour qu’une alternative crédible à gauche leur soit proposée. Le résultat des deux élections en est la preuve.

Stéphane Lajaumont : Lors des régionales, la dynamique de premier tour fut réelle, portée par une campagne de terrain (près de 80 réunions en Limousin). Cela a permis de mieux connaître nos partenaires (les points d’accord, les différences de cultures, les oppositions, …) avec un respect de chacun. Sur le second tour, une solidarité sans faille de la liste face au sectarisme du PS habitué à une hégémonie politique et ayant du mal à respecter le droit à la différence. Lors des rencontres pour discuter des conditions d’une possible fusion, le PS de Haute Vienne avait opposé en séance le refus d’une présence du NPA en Haute-Vienne. S’en suivit un résultat de second tour exceptionnel : 56.000 voix et 19,1% (soit 20.000 de plus qu’au premier tour et 6 points supplémentaires). Un résultat sanctionnant notamment le PS de Haute Vienne où le NPA a obtenu 21% des voix soit 7 à 8 points de plus à Limoges, où le maire, Alain Rodet, s’était opposé à cette présence NPA. Il sanctionna aussi Europe Ecologie qui, pour fusionner avec le PS, avait accepté que certains opposants à la ligne Grande vitesse (LGV) Limoges-Poitiers ne figurent plus sur la liste commune. Et au final, 6 élus indépendants qui cherchent à développer une politique constructive, n’hésitant ni à soutenir, ni à s’opposer. Parfois avec des nuances entre les trois composantes de la liste ayant des élus : PCF, PG et NPA.
Sur la cantonale, on est dans la même dynamique, malgré un taux d’abstention record. Limousin Terre de Gauche progresse avec quatre fois plus de voix que le PCF seul en 2004, tandis qu’Europe Ecologie recule et que le PS s’effrite légèrement. Curieusement le candidat du PS local était le premier secrétaire fédéral de Haute-Vienne, celui-là qui avait refusé la présence du NPA sur la liste des régionales lors des rencontres en vue d’une éventuelle fusion… Et il s’agissait d’un bastion PS !

G2G : Dans quelques jours le congrès communiste discutera de l’avenir du Front de Gauche. Pensez vous possible à l’échelle nationale une dynamique comparable à celle que vous soutenez localement ?

Pierre Faucon : Il appartient bien sûr aux congressistes de faire le choix politique qui les concerne mais le message de la conférence fédérale de la Haute-Vienne du PCF est le suivant : poursuivre et élargir le front de gauche, l’élargir à d’autres forces politiques mais aussi aux citoyens. Nous concevons le front de gauche comme un espace politique structuré par son projet pour que chacun puisse s’en saisir comme un outil. Majoritairement nous sommes en désaccord avec l’idée d’une adhésion au front de gauche, pour que chaque citoyen puisse rentrer ou sortir il faut que le front de gauche reste un espace politique pour respecter chacun. Nous souhaitons que le congrès du PCF confirme l’expérience du front de gauche dans l’esprit que je viens de citer. Je précise que si le front de gauche n’évolue pas nous n’aurons pas réussi à créer une dynamique suffisante pour rendre majoritaire une gauche de transformation.

Stéphane Lajaumont : On ne peut que l’espérer. Mais cela implique de ne pas jouer au chat et à la souris avec le NPA et d’entrer dans une discussion au fond des choses en acceptant la diversité politique tant qu’elle s’inscrit dans la reconstruction d’une alternative en France à la gauche libérale incarnée par le PS. En Limousin, le PCF a accepté le risque de sacrifier quelques élus (les adhérents du PC Limousin avaient d’ailleurs, par leur vote, fait ce choix) pour faire émerger une autre alternative au sein de la gauche de gauche. La question se pose au plan national : entre les intérêts de boutique et un projet politique à moyen terme, il faut parfois faire un choix. Mais s’il s’agit de reconstruire une gauche plurielle version 1997-2002, la dynamique n’existera pas…

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Messages

  • Ce qui se passe à mon avis à Limoges, ce n’est pas tant une question d’étiquettes que de ligne politique.
    Le Front de Gauche dans ce cas de figure, permet au PCF d’avoir un rôle "centriste", entre le PG et le NPA, ce qui lui permet de faire l’économie d’avoir une véritable ligne politique alternative au libéralisme et d’un véritable programme révolutionnaire. La porte reste ouverte pour une insertion avec le PS dans le jeu du bi-partisme.

  • Un PCF qui rompt avec le PS et un NPA non sectaire , c’est la formule gagnante surtout que l’électeur de base aime la clarté et l’unité dès le début . En ce temps de crise du capitalisme ou la régression sociale est de mise sur le monde du travail,les travailleurs cherchent l’efficacité et s’en foutent des querelles de clocher entre NPA et PCF.

  • 2 questions (déjà posées .. mais) :

    1) est ce vrai ou faux que le NPA local s’est engagé à taire (dans cette région) les critiques sur la gestion du dernier exécutif. Sans tricheries ni manœuvres je souhaiterai une réponse.

    2) Cette poussée électorale de cette alliance a-t-il une conséquence particulière dans la classe ouvrière et les batailles ? (hausse du nombre de grèves, luttes particulières, etc).

    Des chiffres, du détail, de l’analyse...

    • Copas, tu es bien tatillon. J’espère que tu l’es tout autant quand il s’agit de mesurer les conséquences du positionnement des gauchistes du NPA en Alsace et en Lorraine notamment qui a pour conséquence directe un effondrement encore plus important qu’ailleurs du NPA d’une part et un affaiblissement tant quantitatif que qualitatif conséquent du NPA, sans pour autant permettre évidemment de soubresaut dans la lutte de classe locale.

      On peut aussi constater que la ligne d’indépendance par rapport au PS (et donc de non participation aux exécutifs et aux majorités de gestion) a été bien plus comprise dans le Limousin par les travailleurs qu’en Alsace et en Lorraine ou la ligne d’indépendance du NPA était d’abord comprise comme une position sectaire, gauchiste et sans intérêt pour les travailleurs.

      Bref, le NPA Limousin a fait de la politique sachant faire des compromis sans compromission, sachant atténuer ses critiques à l’encontre du FdG dans le dernier exécutif pour pouvoir créer une dynamique politique tout en restant ferme sur son positionnement d’indépendance par rapport au PS. Ils ont peut-être compris ce que d’autres s’évertuent à ne pas comprendre, que la critique abstraite, même répétée jusqu’à l’écoeurement ne convaincra jamais les travailleurs et qu’elle aura pour principale conséquence au contraire de décrédibiliser l’orientation des révolutionnaires et de laisser le terrain au social-libéralisme et aux partisans à la gauche de la gauche d’un accord de gestion avec les sociaux-libéraux.

      Du coups, c’est dans le Limousin que le PS local a concentré ses critiques sur la ligne du NPA. Ailleurs, le PS n’avait même pas besoin de le faire, la ligne du NPA étant inaudible et incapable de peser réellement sur le cours des choses.

      Mais bon il y en a au NPA qui préfèrent les principes abstraits à la vie concrète.

    • Langue rouge

      J’ai posé deux questions précises.

      Tu ne tiendrais pas longtemps devant un patron toi si tu restes flou comme cela.

      Faut-il que je répète les questions ou bien es-tu comme ses hyper-sectaires que des questions outragent.

      Je vois bien que tu ne souhaites pas que ces questions soient posées et que tu préfères t’attaquer aux personnes avec des reproches imaginaires.

      Contrairement à une série d’amnésiques, je n’ai pas oublié des campagnes et euphories zunitaires qui n’ont été que des pièges à cons. Donc je pose des questions précises.

      Il y en a une pour laquelle il est aisé de répondre. Le NPA local a-t-il accepté de taire ses critiques de la politique de collaboration de classe passée de la gauche pour faire l’unité ?

      En y répondant franchement et honnêtement. Sans détour et ficelles.

      C’est un bruit qui court et il est aisé d’y répondre.

      La seconde traite du fond , cette alliance a-t-elle encouragé clairement plus que lors d’une journée de suite électorale, plus que d’habitude dans la région, l’activité de la classe populaire ?

      C’est aussi une question utile.

      Donc il y a deux questions concrets posées qui t’emmerdent.

      Si tu ne sais rien dessus, pourquoi interviens-tu ?

    • Langue rouge, abstiens-toi de parler au nom des "travailleurs". ils n’en peuvent mais face à l’avalanche des mauvais coups présents et à venir. D’autres l’ont fait avant toi quand ils "faisaient" 20 % aux élections.

      L’interview des leaders limousins du Front de gauche élargi au NPA est symptomatique.

      la démarche se situe au "cœur de la gauche" dans toutes ses composantes. Le propos demeure d’infléchir à gauche la ligne du PS.

      Le camarade du NPA est du reste bien taisant sur l’apport politique de son parti dans son alliance alors que le camarade du PCF est disert et cohérent. Bref, le NPA limousin est en délicatesse avec le programme fondateur du NPA. c’est son droit mais il faut l’assumer.

      Par ailleurs, l’impact de cette attelage à la gauche de la gauche sur les luttes et mobilisations populaires restent à déterminer…

      En revanche, les subventions au patronat et à l’enseignement privé demeurent la règle en Limousin.

      NPA et PCF votent-ils de la même façon contre cette politique de collaboration de classes régionales annonciatrices des futurs renoncements nationaux.

      Plutôt que projeter ses désirs sur la réalité, langue-Rouge devrait écouter Buffet et Mélenchon :

       "Si le PS choisit DSK, ça va compliquer les choses pour 2012."
       "Avec Jospin, nous avons crée 1 million d’emplois."

      Bref, le FdG reste dans la problématique électoraliste et social-libérale de la gauche solidaire.

      Le fil conducteur du NPA ne saurait se résumer à infléchir à gauche (à son tour) la ligne du FdG.

      C’est dès le premier trimestre 2009 qu’il ne fallait pas attendre 2012. Au moment où commencer à fédérer, mailler, unifier les combats se posait comme une étape indispensable à la construction du "Tous ensemble". tâche à laquelle les dirigeants PS et CFDT, bien sûr, mais aussi FdG et CGT ont renoncé. Avec les résultats que l’on sit en terme de défaites, de désespoir et d’apathie.

      Les élections de 2012, après une cascade de défaites sociales, c’est plus de désarroi, de renoncements, de xénophobie.

      La tâche des militants convaincus que l’affrontement avec la bourgeoisie nécessite de déployer une politique de mobilisations et de combats frontaux est d’assumer où qu’ils se trouvent cette orientation. C’est aussi de défendre en toutes circonstances un programme d’urgence sociale et démocratique pour contrer les assauts de la bourgeoisie et défendre les droits de la population laborieuse. pour ce faire, ce programme propose de s’en prendre à la propriété capitaliste et aux institutions qui la servent.

      Voilà où doit passer notre énergie.Tout le reste est littérature ou compromissions sans avenir.

    • Comme par hasard, le réformiste limousin du NPA ne répond à aucune question de Copas, et ne peut répondre à celles -ci dessus non plus.

      Mon opinion était faite à la lecture du programme de cette fausse gôche PC- PG- NPA limousin. La majorité du NPA local s’est vendue au réformisme, admettant jusqu’à la subvention des entreprises privées, et surtout, n’offrant aucune proposition pour avancer vers la révolution socialiste, la seule alternative à la barbarie, y compris le fascisme.
      Ce NPA en rupture totale avec les décisions de son Congrès de Fondation ( Principes Fondateurs), est la suite de Picquet vendant ses services à la nomenclature PC, pilier de l’ordre bourgeois.

    • A propos t’es reconnu, qui ploie mais ne rompt pas (?), oui non ?

      Langue Rouge n’est pas au NPA. ça me parait improbable.

      Et mes questions étaient sincères .

  • La droite du NPA a quelques excuses. Elle s’est engouffrée dans la brèche ouverte par la direction sans expérience du NPA. Celle-ci a proposé dès le départ un programme pour les régionales qui abandonnait l’essentiel de son programme d’urgence, pour favoriser l’unité. Non pas comme le rappelle si justement l’unité de la classe, objectif essentiel, mais l’unité des appareils déclinants !

    Erreur énorme qui a fait sérieusement entaché l’image et l’adhésion au NPA. C’est tout simplement une ignorance de la tactique de Front Unique, notamment résumée par le « Frapper ensemble, Marcher séparément ».

     « Frapper ensemble », c’est frapper, c’est la lutte sur un ou des objectifs précis, clairs (CPE ou retraites par exemple). Ce n’est pas une liste de revendications sur une profession de foi dans le Limousin. Pour les révolutionnaires, c’est faire reculer la bourgeoisie, augmentant ainsi ses difficultés. Et c’est rassembler sur un objectif qui rassemble massivement, donc élève la confiance des travailleurs en leur propre force.

     « Marcher séparément » : c’est reconnaitre que, même si certaines organisations réformistes défendent la même revendication que les révolutionnaires, ce n’est qu’avec l’objectif de sauver le système et les prébendes qu’il leur offre à travers notamment les fonctions élues, mais pas seulement, la corruption devenant grandissante avec la crise. Il ne peut être question, comme dans le Limousin, d’enterrer le programme du NPA, notamment l’objectif de la révolution socialiste, à moins de se rallier à LEURS OBJECTIFS. Dans le Limousin, en adoptant un programme parfaitement réformiste, le NPA ne s’est pas contenté de compromis tactique, de « plier », il a « rompu » (clin d’œil à Copas).

    Conclusion : les militants de la droite du NPA ignorent les leçons du mouvement ouvrier. Il apprendront sur le tas . Je ne parle pas de quelques dirigeants comme Picquet qui a les a devancé en mettant sa science au service de projets personnels bureaucratiques. C’est inévitable.