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lyon les transports publics complice de l’exclusion

Publie le mardi 2 novembre 2004 par Open-Publishing

Exclusion au quotidien quand une société de transports dits public contribue a ghettoiser un quartier et a exclure sans autres formes de procès ceux qui y vivent

Une fois de plus les " contrôleurs " et autres milices privatisées se font les bras armés de l’exclusion sociale , de la haine de l’autre , et de la guerre anti pauvres

La ligne 26 détournée

« En raison de problèmes d’hygiène récurrents sur la ligne, cet arrêt
n’est plus desservi et ce jusqu’à nouvel ordre ». Telle est la note que
l’on peut lire, depuis ce week-end, sur l’arrêt Mi-plaine/Pélossier de
la ligne de bus 26, route de Grenoble à Saint-Priest.

La Société des transports en commun lyonnais (SLTC) [qui gère les TCL]
a décidé de détourner sa ligne pour éviter d’avoir à transporter les
demandeurs d’asile de la rue Rieupeyroux qui, chaque matin, étaient
nombreux à l’emprunter munis d’un titre de transport. Une mesure qui fait
suite à des plaintes de clients, comme de conducteurs, qui se disaient
incommodés par le manque d’hygiène de ces voyageurs. Des agents de la
SLTC s’étaient déjà, à plusieurs reprises, rendus sur place pour empêcher
les réfugiés de grimper dans le bus. Une situation donnant lieu a des
face-à-face très tendus sous le regard des forces de l’ordre.

Chassieu : un bidonville à la porte de Lyon

Des familles roms et moldaves vivent dans des conditions
misérables dans l’attente d’une réponse à leur demande d’asile.
Après Surville à Gerland, l’avenue de Bohlen à Vaulx-en-Velin, c’est
aujourd’hui sur la commune de Chassieu, que des demandeurs d’asile ont
installé leur campement.

Rue Rieupeyroux, si ce n’est les sacs poubelle qui commencent à s’agglutiner
en bordure de route, la petite artère au milieu des arbres et des
taillis, au coeur de la zone industrielle, pourrait donner une impression
champêtre. Seul indice d’une présence humaine dans ce secteur : des traces
de roues qui se perdent derrière les bosquets, le long d’un chemin boueux.
Derrière les monticules de terre bordant la route, la vision n’est plus aussi
bucolique.

Sur un terrain vague se dressent des caravanes branlantes, adossées à des
abris de tôle et de cartons. Hommes, femmes, enfants de tous âges vivent
ici, pour certains depuis cet été. Selon les forces de l’ordre, ils étaient,
au départ, une quarantaine de Roms, déjà installés au mois de juin sur la
commune de Saint-Priest, de l’autre côté de la route. Cet été, le camp s’est
déplacé sur Chassieu et, depuis une dizaine de jours, avec l’arrivée de
Moldaves, ils seraient environ une centaine vivant dans des conditions
extrêmes.

La villa du paradis André Gachet, président de l’Association lyonnaise pour l’insertion par le logement (Alpil), reconnaît quelques familles parties du bidonville de
Gerland au printemps dernier. Tout comme Médecins du Monde, qui assure une
veille sanitaire auprès des habitants du camp, il accompagne ses demandeurs
d’asile qui espèrent obtenir un statut de réfugiés.

« Ici, les conditions d’hygiène sont bien pires qu’à Gerland »
souligne-t-il. Pas de point d’eau dans le camp et la majorité des
baraquements en tôle et carton sont ouverts aux quatre vents.
Une femme se lave rapidement les mains dans une flaque d’eau. La semaine,
certaines se déplacent jusqu’à la première borne incendie pour laver
linge, tapis et couvertures. Mais ces derniers jours, la préoccupation des
habitants du camp est plutôt à la protection de leur misérable abri contre
la pluie qui s’infiltre au travers des tôles.

Au printemps dernier, les associations humanitaires présentes sur le camp de
Surville à Gerland - où ont été dénombrés jusqu’à huit cents demandeurs
d’asiles - avertissaient déjà les autorités : si une solution adaptée
n’était pas trouvée pour ces demandeurs d’asile, on se condamnait à voir
ressurgir un bidonville demain ailleurs.

Derrière les bosquets de la rue Rieupeyroux, inscrit en grosses lettres
sur une des bâches recouvrant un abri, on peut lire « Villa du paradis ».
Le paradis, c’est ce que ces réfugiés comptaient sans doute trouver en
arrivant en France.

Sources réseau résistons ensemble

http://resistons.lautre.net