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Quelques nouvelles de la mobilisation lycéenne

Publie le vendredi 1er octobre 2010 par Open-Publishing
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Afin d’éviter de multiplier les articles sur la mobilisation lycéenne naissante contre la réforme des retraites, je regroupe ici quelques informations. Notez bien qu’il s’agit la plupart du temps d’articles de presse locale, souvent assez complaisant envers les autorités officielles.

Réforme des retraites / La manif’ surprise rassemble 500 lycéens

Publié le vendredi 01 octobre 2010 à 09H15
Ils étaient près de 500 lycéens, au plus fort du mouvement, à protester contre la réforme des retraites.

Ils étaient près de 500 lycéens, au plus fort du mouvement, à protester contre la réforme des retraites.

CHAUNY (Aisne). Répondant à un appel local lancé sur Facebook, près de 500 lycéens de Chauny ont défilé hier pour protester contre la réforme des retraites.

C’EST nouveau, ça vient de sortir. Au diable les jolies déclarations de manifestation en bonne et due forme à la Préfecture. Le préavis de grève des lycéens de Chauny a été déposé sur… Facebook ! Sauf que voilà. Le réseau social en vogue chez les « d’jeuns » n’est pas reconnu par les autorités qui se sont réveillées, hier matin, avec une belle gueule de bois.
Dans la plus grande surprise, sur les coups de 7 h 45, près de 500 élèves (300 selon les forces de l’ordre) squattaient devant les grilles du lycée Gay-Lussac, refusant d’aller en cours pour protester contre le projet de réforme des retraites (ou pour certains, sécher une journée de cours). Agrémentée de quelques SMS et du bouche-à-oreille, la mayonnaise avait pris. Et comme il faut.
Quelque peu dépassés par l’ampleur du mouvement, les lycéens autoproclamés meneurs se devaient de prendre les choses en main. « On va défiler en ville », crie l’un d’eux. Voilà que le cortège se met donc à sillonner les rues de la ville (et sous la pluie !) dans une certaine confusion.

Seul Gay-Lu…

Comme aucun itinéraire n’avait véritablement été planifié, c’était au petit bonheur la chance… pour le plus grand malheur des gendarmes et de la police municipale, obligés à faire un footing matinal pour encadrer le défilé et assurer la protection des lycéens. Devant l’importance du défilé et les perturbations du trafic routier, le dispositif gendarmesque prenait vite de l’ampleur. En milieu de matinée, ce sont donc une trentaine de gendarmes qui étaient mobilisés (brigades de Chauny, Château-Thierry, Vervins, PSIG et BMO Laon), placés sous les ordres du capitaine Masson, commandant la compagnie de Laon.

Arrêt chez Nexans

Si aucune pancarte ou banderole n’avait été préparée, quelques slogans ont néanmoins retenti. Comme par exemple celui invitant Sarko à se mettre sa réforme où vous pensez. Pour faire gonfler le défilé, les « Gay-Lu » sont bien entendu allés faire de la retape sous les fenêtres des lycéens voisins. Mauvaise pioche. A Jean-Macé, ils n’étaient qu’une poignée à s’incruster à la manif’. Quant à Saint-Charles, leurs collègues boudaient carrément le mouvement. Bref, seul Gay-Lu était véritablement en lutte !
Après la pause-déjeuner, quelques dizaines de lycéens désertaient le mouvement. Le gros de la troupe tentait à nouveau de débaucher leurs collègues des établissements chaunois. En vain. Après un sit-in au rond-point de Notre-Dame et devant la gare, le cortège prenait la direction du site Nexans… où une minute de silence a été respectée comme pour rendre hommage aux 220 salariés licenciés en décembre dernier.
Malgré la mise en garde d’un parent d’élèves sur l’illégalité de leur action et des possibles sanctions pouvant être prises à leurs égards, les lycéens en avaient cure et poursuivaient leur mouvement. Une manifestation qui se disloquait finalement sans souci aux environs de 16 heures. La grande question est désormais de savoir si le mouvement se poursuivra aujourd’hui et surtout si les lycéens viendront grossir les rangs de la manifestation « officielle », prévue samedi à 10 heures à Chauny…

Ludovic BARBAROSSA

Source : L’Union

Les lycéens jouent à cache-cache avec la police

vendredi 01 octobre 2010

Un noyau d’une trentaine de lycéens est parvenu à rassembler près de 300 manifestants, hier après-midi dans les rues de Lorient. La police s’est efforcée de contenir un cortège dissipé et volatile.

Alarmes déclenchées, scooters vrombissant dans les lycées, voitures rouées de coups... Remontés contre la réforme des retraites, près de 300 lycéens agités sont descendus dans la rue hier après-midi.
« Ojourd’huit blocus ! On pass dan tou les lycée. Envoi le messg à tou tes contacts », dit le texto. Consciencieuse, l’élève de seconde au lycée Dupuy-de-Lôme a passé le mot autour d’elle. Et s’est engouffrée dans la masse au passage du cortège. Comme 250 autres lycéens. Cette manif’« contre la réforme des retraites », personne ne l’a vue venir. Ni les enseignants, ni la police. Exit la mode du réseau Facebook désormais trop visible pour transmettre les informations, les lycéens ont préféré le texto du portable pour organiser la mobilisation.

13 h 20, hier. Sans crier gare, une trentaine de lycéens (certains Hennebontais) s’introduit dans les bâtiments de Dupuy-de-Lôme, déclenche les alarmes et fait vrombir les moteurs et klaxons des scooters. Le résultat est imparable : des dizaines de lycéens les rejoignent à la hâte. Le petit cortège, aussi agité que désordonné, file vers Colbert, boulevard Léon-Blum. La tournée des popotes commence alors. La police se démène pour escorter ce flot grandissant et turbulent. Pas de banderole, pas de pancarte. Juste quelques slogans anti-gouvernement, les mêmes que les grands.

Menottes et matraques

15 h 20. Attroupement devant Colbert et Marie-Le Franc, pour un deuxième passage. Détendus, un rien amusés, les deux proviseurs observent le blocus improvisé. « Ça n’a pas l’air très clair leurs revendications, indique Jacques Leroy, du lycée Colbert. Durant les manifs CPE, c’était plus structuré. » La halte ne dure que quelques minutes. Reprise du trafic vers le lycée Saint-Louis. Les grilles d’entrée sont bouclées. Quelques échauffourées se déclarent entre policiers en sueur et lycéens arrogants. Les matraques sortent, les menottes avec. Quatre jeunes frondeurs se voient finalement contrôlés. Pour port de cagoule, notamment.

16 h 15. Une averse s’abat devant le tribunal. C’est elle qui a le dernier mot. La petite foule se disperse. Les policiers eux, rentrent se sécher.

Benoît TRÉHOREL

Source : Ouest France

Ales. Près de 150 containers retirés pour l’hygiène et la sécurité

Près de 150 conteneurs ont été stockés hier dans des locaux techniques en attendant que le calme revienne dans les lycées du bassin alésien. En effet, dans la matinée, une quinzaine de conteneurs ont été enlevés à l’intérieur du lycée Prévert à Saint-Christol-lez-Alès, à la demande du proviseur et avec l’accord de la municipalité. Pour des raisons d’hygiène, ces poubelles ont été évacuées par les services techniques. L’opération s’est renouvelée devant le lycée Jean-Baptiste-Dumas à Alès et le collège Daudet. Dans ces deux derniers cas, il s’agissait de conteneurs qui avaient été utilisés pour établir des barricades devant l’établissement. Que ce soit les modèles collectifs ou les conteneurs individuels. Ces poubelles ne seront restituées que plus tard, afin d’éviter qu’elles
ne soient à nouveau utilisées par les lycéens.

Source : Midi Libre

Et une manif de plus pour les lycéens de JBD !

Programme chargé hier pour les lycéens grévistes de Jean-Baptiste-Dumas et pour quelques-uns du lycée Prévert (Saint-Christol). Dans la matinée, ils ont organisé une « opération commando pour reformer la barricade ». Opération réussie. Pour la deuxième fois, conteneurs, palettes et autres encombrants bloquent l’entrée principale. Sur ce point, Philippe Portal, le sous-préfet d’Alès a réaffirmé sa volonté « que l’établissement reste accessible. Le blocus est un aveu d’échec, c’est une preuve de faiblesse de la motivation ».
Vers 11 heures, une délégation a été reçue en sous-préfecture, en présence de l’inspecteur d’académie, de représentants de syndicats enseignants et de parents d’élèves. À la sortie, les lycéens se sont dits « insatisfaits ». « On attendait du
concret et ce n’est pas le cas », regrette Mailys, membre de la délégation reçue. « Sur le plan local, ils proposent de remplacer les postes d’enseignants vacants par des contractuels. Ce n’est pas ce que nous voulons.Et pour la demande de gymnase à Prévert, le budget ne le permet pas . Pour le reste, ils nous ont dit que nos requêtes se déc idaient au plan national. » Du côté de la sous-préfecture, on se veut plus optimiste. « L’ambiance de cette réunion était constructive. Tous les postes de professeurs vacants sont désormais occupés mais il est vrai que les doléances d’ordre national ne peuvent être décidées locale ment. » Des réponses qui n’ont pas convaincu les élèves qui vers 15 heures sont une nouvelle fois descendus dans les rues de la ville pour faire entendre leurs revendications. Près de 200 lycéens ont ainsi manifesté alors qu’un groupe d’une quarantaine de jeunes est resté devant le lycée pour « garder le blocus ».
Des dissensions commencent à se faire sentir sur l’impact des formes d’action. « Ce genre de manifestation c’est un pansement sur une jambe de bois. On ne gêne personne. Ce qu’il faut c’est bloquer la gare routière voire les trains. Il faut déranger ! », lance Pliskin.
En attendant, certains sont bien décidés à participer demain, à la manifestation contre la réforme des retraites.

Source : Midi Libre

Gourdon / Les jeunes ont manifesté contre la réforme des retraites

Une soixantaine de jeunes issus de la cité scolaire Léo Ferré a défilé hier après - midi dans les rues de la ville.

Les collègiens et lycéens ont bloqué le rond-point de la place de la Libération pendant une dizaine de minutes.

« Nous avons arrêté les cours à partir de 10 heures ce matin. La proviseur a été prévenue. Nous avons ensuite décidé de manifester contre la réforme de Nicolas Sarkozy sur les retraites. Nous serons samedi dans les manifestations », explique une collégienne.

Le cortège s’est ensuite dispersé dans les rues de la ville.

Ils l’ont dit avec leurs mots mais les jeunes sont inquiets pour leur avenir.

Source : La Dépêche

Tout ce qui terrifie Sarkozy est déjà présent dans ces premiers défilés, dans ces premières actions de blocage : cortèges sauvages, spontanéité, radicalité, capacité à étendre un mouvement (autour de Lorient, de plus en plus de lycées se mettent en grève...). Reste à voir comment la situation évoluera, et si les travailleurs sauront saisir la main tendue, et rejoindre la jeunesse.