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Interview Besancenot L’Humanité 08/10
Publie le dimanche 10 octobre 2010 par Open-Publishing13 commentaires
Olivier Besancenot « La réforme des retraites doit être enterrée »
Le porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) estime que la population commence à prendre confiance en sa capacité à faire reculer le gouvernement sur son projet. « On se bat dorénavant pour gagner », affirme-t-il.
La gauche en débats : L’Humanité a entamé la publication d’une série d’entretiens avec les leaders de gauche. Aujourd’hui, Olivier Besancenot, porte-parole du NPA.
En dépit de la forte mobilisation, pourquoi le gouvernement s’acharne-t-il à promouvoir son projet de réforme des retraites ?
Olivier Besancenot. Du côté de l’oligarchie financière, on commence sans doute à croire que Nicolas Sarkozy n’est peut-être pas la bonne réponse à droite pour sortir de la crise. D’où les dissensions que l’on connaît actuellement au sein de l’UMP. Nicolas Sarkozy a donc besoin de réunifier son camp pour préparer 2012. Mais, plus profondément, la retraite est un sujet qui touche au rapport entre le capital et le travail. Du point de vue des capitalistes, il est plus important encore que le CPE. Avec la retraite, on est au cœur du conflit de classes. Le chef de l’État est donc déterminé à jouer quitte ou double justement pour réunifier son camp.
Le mouvement de contestation s’élargit, certes, mais ne pensez-vous pas que les citoyens estiment malgré tout nécessaire une réforme des retraites ?
Olivier Besancenot. Proposer une loi qui casse la retraite à 60 ans n’est pas populaire. Le problème n’est donc pas de convaincre que cette réforme n’est pas bonne, il est dans notre capacité à restaurer une confiance collective sur le fait que l’on peut gagner son retrait. Nous avons fait un pas supplémentaire dans ce sens samedi dernier. Dans la population, on commence à y croire. Quand, au début mai, nous avions entamé la campagne unitaire, initiée par la Fondation Copernic et Attac, nous pensions que la pire des défaites aurait été une défaite morale, menée sans bagarre. Après ce mois de septembre de lutte, on se bat dorénavant pour gagner.
Mais ne pensez- vous pas qu’il subsiste un doute sur un contre-projet crédible à gauche ?
Olivier Besancenot. Les hésitations sont moins liées, me semble-t-il, au manque de crédibilité d’un projet alternatif qu’au doute sur la possibilité de bloquer ou non le gouvernement. C’est pour cette raison que la gauche ne doit pas s’inscrire dans une logique d’amendements ou de réécriture mais de retrait. Cette réforme doit être enterrée ! Cependant, il existe des interrogations sur la possibilité de trouver les moyens pour financer la retraite à 60 ans à taux plein. Pour cela, il faut partager le temps de travail et les richesses. En six mois, les profits du CAC 40 ont augmenté de 85%. Pour financer les retraites, il faudrait y consacrer, selon le Conseil d’orientation des retraites (COR), 3 % du PIB alors que les profits accaparent 17 % de ces richesses produites par les salariés.
Cette explication est-elle difficile parce que la gauche, qui affiche son unité dans les luttes, n’a pas un contre-projet commun ?
Olivier Besancenot. Il ne peut y avoir de projet alternatif commun entre le NPA et le PS sur la question des retraites, ne serait-ce que parce que nous, contrairement au PS qui veut augmenter les annuités, nous proposons la retraite à 60 ans à taux plein. Maintenant, nous sommes pragmatiques : si toute la gauche est d’accord pour défendre l’héritage du mouvement ouvrier que représente la retraite à 60 ans, il faut le dire ensemble, gauche sociale et gauche politique.
Vous pensez plus que jamais que seule la grève générale peut contraindre le gouvernement à renoncer à sa réforme ?
Olivier Besancenot. Face à la radicalisation du pouvoir, une grève générale reconductible est en effet le moyen pour y arriver. Cela ne se décrète pas. Des signaux peuvent être envoyés dans ce sens par les organisations du mouvement social. Elles peuvent aider à la convergence, faire en sorte que les échéances des manifestations soient le plus rapprochées possible et se dire solidaires de ceux qui tentent la reconduction de la grève dans leur secteur. Personne à gauche de la gauche ne peut se soustraire à la réalité du rapport de forces et aux moyens qu’il convient d’employer pour gagner cette bataille centrale. À ce moment précis du conflit, l’heure n’est pas à l’organisation d’un référendum qui se substituerait aux mobilisations sociales.
Ne craignez-vous pas que le mot d’ordre de grève générale fasse capoter l’unité syndicale ?
Olivier Besancenot. L’unité et la radicalité ne sont pas contradictoires. Comme pour les partis de gauche, les dissensions sur le programme et sur les modalités d’action existent au sein des organisations syndicales, sans pour autant ébranler l’unité. Si l’intersyndicale appelait à une grève générale reconductible le 12 octobre au soir, le gouvernement ne nous parlerait plus avec la même arrogance.
Le NPA se sent très à l’aise sur le terrain des luttes, mais est-ce suffisant pour transformer la politique actuelle ?
Olivier Besancenot. Quand on se réclame du marxisme, on peut avoir une approche dialectique de l’histoire de la lutte des classes dans ce pays qui combine social et politique. La séquence que nous vivons actuellement est bourrée de politique, davantage même que lors de certaines séquences électorales. Le changement se construit maintenant et non en 2012. Quand on fait le bilan de nos victoires sociales, on pense spontanément aux manifestations de 1995 contre la réforme Juppé, à celles contre le CPE et, bien sûr, au référendum sur le TCE, en 2005.
Quelles leçons tirez-vous de l’échec du NPA aux élections régionales, en mars 2010 ?
Olivier Besancenot. On assume ce revers. Objectivement, le reflux des luttes sociales ne nous a pas aidés, car le NPA est indexé sur la cote de popularité des mobilisations sociales. Au-delà, notre stratégie d’alliance à géométrie variable nous a rendus illisibles. Nous faisions jusqu’alors la synthèse d’une orientation unitaire et radicale. Là, nous avons perdu sur les deux tableaux. Le NPA se cherche encore.
Vous serez candidat à l’élection présidentielle de 2012 ?
Olivier Besancenot. Je suis candidat à la résistance sociale sur les retraites…
Le NPA présentera forcément un candidat ?
Olivier Besancenot. Nous en parlerons au congrès de décembre mais comme une incidence de l’orientation générale. Ce n’est qu’en juin 2011 que nous choisirons une candidature.
Entretien réalisé par Mina Kaci
Messages
1. Intervier Besancenot L’Humanité 08/10, 10 octobre 2010, 16:31
OLIVIER vas y tu vas cartonner en 2012
1. Intervier Besancenot L’Humanité 08/10, 10 octobre 2010, 18:26
et un 2nd tour Olivier vs Marine
quel message au monde entier...
2. Intervier Besancenot L’Humanité 08/10, 10 octobre 2010, 16:53, par GGrun
2012 ????
la soumission au Kapital est aussi la soumission aux échéances de l’appareil d’état bourgeois.
COMME SI L’URGENCE N’ETAIT PAS
ICI ET MAINTENANT
A LA CONVERGENGE DES LUTTES
Et des projets de gauche ANTIKAPITALIST
DONC PAS SOUMIS AU CALENDRIER ELECTORAL.
ON VA LES VIRER (DS KK avec)
3. Intervier Besancenot L’Humanité 08/10, 10 octobre 2010, 17:07
un PC indépendant du PS avec un NPA unitaire c’est un score a deux chiffre et l’angoisse pour les socialos !!
1. Intervier Besancenot L’Humanité 08/10, 10 octobre 2010, 17:36
on peut rever
2. Intervier Besancenot L’Humanité 08/10, 10 octobre 2010, 18:23
Faut le dire au PC ! Autant le NPA a toujours été disponible pour l’unité que le PCF est dans les exécutifs avec le PS depuis 30 ans...
4. Intervier Besancenot L’Humanité 08/10, 10 octobre 2010, 18:32, par gonzague de Boisseson
Cette fois, il me semble qu’Olivier pourra faire un score à deux chiffres.
Dommage que le PC et le Front de Gauche n’aient pas encore lâché la main d’un PS aux ordres de la bourgeoisie.
On peut rêver et se dire que le succès de Besancenot les fera réfléchir, et qu’ils permettront enfin de réaliser l’unité de la vraie gauche.
Le NPA plus un Front de Gauche affranchi de la tutelle sociale libérale, ça aurait de la gueule, ne croyez vous pas ?
1. Intervier Besancenot L’Humanité 08/10, 10 octobre 2010, 18:46
A tous ceux qui s’inquiètent
En 1936, malgré ses profondes divisions idéologiques et politiques la "gauche" (sfio et radicaux) et l’extrême-gauche (à l’époque le PC) remporte les élections sur la droite, sans participation au gouvernement de la seconde : toutes les conquêtes sociales, qui n’ont duré que 2 ans dans leur application furent obtenues par la grève. Le PCF n’a peut-être pas lâché la main du PS, le NPA souffre visiblement de la fermeture des robinets médiatiques : occupons-nous d’abord de nos luttes communes.
2. Intervier Besancenot L’Humanité 08/10, 10 octobre 2010, 18:56, par méchant AC
C’est un recul !
IL a fait un score à TROIS chiffres : 4,08
Bové aussi, TROIS CHIFFRES !
Buffet aussi..Même Schivardi..
:)))))))
AC
3. Intervier Besancenot L’Humanité 08/10, 10 octobre 2010, 19:06, par Molinier
D’accord sur la centralité de la grève générale mais une rectification s’impose.
Le Parti Radical n’était pas de gauche mais un parti de la bourgeoisie républicaine du centre. Il n’existe plus vraiment d’équivalent aujourd’hui même si le PS y tend à une différence majeure c’est qu’il historiquement issue du mouvement ouvrier et qu’une partie de son aile gauche possède un réseau syndical.
Quant au PC de l’époque qui avait fait allégeance à la bureaucratie de Staline qui dans la même année a fait échec à la révolution espagnole en pourchassant les militants du POUM et de la CNT, il me semble abusif de le qualifier "d’extrême-gauche".
4. Intervier Besancenot L’Humanité 08/10, 10 octobre 2010, 20:26, par Didier Rousseau Solidaires LYON
Merde , prenez de la hauteur , soyez sur le fond et non la forme , ce genre de commentaires n’apporte rien .
Faites comme moi allez aux portes des boites, dans les gares, expliquez les raisons de se battre tous ensemble, mouillez la chemise, au lieu parfois de dire des tas de conneries sur ce site
Merci
Didier militant Solidaires Lyon
5. Intervier Besancenot L’Humanité 08/10, 10 octobre 2010, 20:41
je fais comme toi, je mouille la chemise, mais rever n’a jamais fait de mal a personne ! Et discuter, meme dire des conneries fait parfois du bien !
6. Intervier Besancenot L’Humanité 08/10, 10 octobre 2010, 21:27, par Didier Rousseau Solidaires LYON
lol bien sûr ,je ne parlais pas forcément pour toi man,
bien à toi et bon courage pour la lutte qui s’annonce la semaine prochaine
Didier