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Retraites. Le ferme rappel à l’ordre de Nicolas Sarkozy

Publie le jeudi 21 octobre 2010 par Open-Publishing

de Michel URVOY

Alors que les syndicats prévoient de nouvelles démonstrations de force avant le vote final de la réforme des retraites, le Président parie, non sans risque, sur l’effritement du mouvement.

Sur le fond. « Je mènerai à terme la réforme car mon devoir [...] est de garantir aux Français qu’eux-mêmes et leurs enfants pourront compter sur leur retraite et que le niveau des pensions sera maintenu, a déclaré Nicolas Sarkozy, hier matin, en conseil des ministres. Cette réforme, j’ai voulu qu’elle soit la plus juste possible. Avec le gouvernement, j’ai donc été attentif à toutes les propositions, notamment celles des partenaires sociaux, qui permettaient de progresser dans cette voie sans mettre en péril l’équilibre de nos retraites. » Suit le rappel des améliorations apportées (pénibilité, mères de famille...).

Sur les grèves. « Certaines limites ne doivent pas être franchies et mon devoir est de garantir [...] l’ordre républicain, poursuit-il. Pour des millions de nos concitoyens, les transports constituent une question vitale. [...] J’ai donné, hier, des instructions pour débloquer la totalité des dépôts de carburants, afin de rétablir au plus tôt une situation normale. » Dès l’aube, Brice Hortefeux avait ordonné des évacuations. « Ces désordres pénalisent à la fois les plus vulnérables des Français et ceux dont la responsabilité est d’assurer les missions de sécurité et de santé [...]. J’en appelle à la responsabilité de chacun. »

Le scénario du pourrissement. Il est rarissime qu’un conflit, surtout lorsque la contestation se maintient à un niveau aussi élevé, ne se termine pas autour d’une table. Nicolas Sarkozy reste très ferme, espérant que le vote du Sénat, les vacances, la lassitude des grévistes, la fissuration du front syndical et le déblocage des pompes inciteront à replier les banderoles. Pour faire oublier cet épisode, il pourrait, comme il l’a fait en prenant prétexte du bouclier fiscal pour promettre une refonte fiscale, relancer l’initiative en ouvrant un vaste chantier sur l’industrie, les délocalisations et l’emploi des jeunes.

L’arbitrage des urnes. Cette posture - circulez, y’a rien à négocier - présente le risque immédiat d’encourager les mouvements politiques et syndicaux les plus radicaux et d’entretenir un climat malsain fait de blocages intempestifs des trains ou des raffineries, ou d’actions de casseurs. À plus long terme, surtout si les syndicats et l’opposition continuent à porter le rejet massif du projet sans avoir obtenu la moindre concession nouvelle, la vraie évaluation de la réforme sera électorale.

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