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Sarkozy veut déclarer la guerre ; les Français, rassemblés, veulent dialoguer

Publie le jeudi 21 octobre 2010 par Open-Publishing
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Alors que le pays est plus que jamais rassemblé pour la poursuite du mouvement, alors que huit Français sur dix demandent l’ouverture de négociations sur le projet de loi des retraites, Nicolas Sarkozy leur adresse une fin de non-recevoir assujettie de menaces à l’encontre des salariés en lutte et de remise en cause du droit de grève.

Les agressions policières visant à débloquer les dépôts ne feront pas craquer les salariés déterminés à ne pas répondre aux provocations.

Sarkozy espère le désordre. Il choisit la tension, l’agression, la provocation. Personne ne lui donnera cette satisfaction.

Le fossé existant entre la volonté populaire et les actes du pouvoir montre à quel point le Président de la République a perdu tout contact avec la réalité. Il faut se rendre à l’évidence. Nicolas Sarkozy ne se comporte plus comme le Président de tous les Français. La droite doit avoir conscience des conséquences d’un tel divorce avec le pays. Force doit rester au dialogue. On ne gouverne pas contre la volonté populaire.

Pierre Laurent

secrétaire national du PCF

Paris, le 20 octobre 2010

Messages

  • C’est vrai que les syndicats (qui sont les seuls à diriger l’actuel conflit, et non les partis de gauche) demandent des négociations. Pierre Laurent n’a pas tort de souligner que le gouvernement et la droite refusent le dialogue. Disant cela, il dit implicitement que le gouvernement cherche la confrontation, l’affrontement et, osons le dire, un conflit fondé sur la répression.

    Il joue le pourrissement et la résignation ou le clash frontal et violent, propre à calmer les tentations insurrectionnelles.

    La dénonciation du PCF par certains camarades vient de ce que la Gauche n’envisage pas du tout autre chose que les élections de 2012.

    Relevons que le PS a autant de visions d’avenir que de candidats à la présidentielle, parmi lesquels aucun n’envisage un changement de société. Ecoutons-les : ils se et nous proposent de gérer la société conformément aux objectifs du système libéral. Le PCF, lui, propose continûment une union de la gauche, sans aucun contenu révolutionnaire ouvrant la voie au socialisme.

    On se retrouve dans cette situation qui voit une mobilisation très forte des salariés sans aucune perspective politique autre qu’un jeu sur les 60, 62, 65 ans pour le départ en retraite.

    Rien sur le chômage, la pauvreté, l’écrasement de la jeunesse, l’exploitation des travailleurs âgés. Que de la comptabilité gestionnaire conforme aux décisions de Bruxelles : le déficit, le réalisme, les économies nécessaires, l’austérité et la rigueur. Cf. Papandréou, Zapatero et la social-démocratie européenne.

    Que dit-on aux grévistes et aux manifestants de la crise, de leur présent et de leur avenir ? Quelles sont les solutions politiques ? Où est le parti d’avant-garde et de masse qui décrit et analyse l’évolution du capitalisme parvenu à un stade mondialisé ? Ici, les guerres impérialistes et racistes, pillant les ressources ; là les délocalisations jetant les salariés sur le trottoir, les condamnant durablement à un chômage de masse ? Quid des profits par milliards et des rmistes par millions ? Comment franchir les étapes pour fonder un monde plus juste et plus rationnel ?

    Voilà ce à quoi le PCF ne répond plus du tout. Il ne s’est pas remis d’un double revers : l’effondrement soviétique et l’échec de sa stratégie d’union de la gauche, marquée par les abandons théoriques qui fondaient le processus révolutionnaire : la prise insurrectionnelle du pouvoir et la dictature démocratique du prolétariat.

    C’est pourquoi la bourgeoisie au pouvoir reprend, un à un, tous les acquis sociaux obtenus au long des 19 et 20èmes siècles...

    Aujourd’hui, il n’y a pas plus de lutte de classes que d’habitude. Mais celle-ci, aujourd’hui, crée des conditions politiques pour un changement social profond. Or il n’y a personne pour éclairer la lutte et montrer le chemin.