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En pleine mobilisation sur les retraites, le gouvernement viole les libertés fondamentales

Publie le mercredi 3 novembre 2010 par Open-Publishing
8 commentaires

Suite aux événements à Lyon le 21 octobre place Bellecour, de nombreuses associations et organisations se sont réunies pour examiner les réponses à donner au franchissement par le gouvernement d’une étape supplémentaire dans sa dérive sécuritaire et sa remise en cause des libertés fondamentales. Communiqué.

Le gou­ver­ne­ment a fran­chi à Lyon une étape sup­plé­men­taire dans sa dérive sécu­ri­taire et sa remise en cause des liber­tés fon­da­men­ta­les.

Pendant plu­sieurs jours, un chaos social a été orga­nisé, avec des inter­rup­tions « pré­ven­ti­ves » des trans­ports en commun et une sur- pré­sence de poli­ciers lour­de­ment armés, qui étaient là pour main­te­nir un climat d’angoisse, quand ils n’agis­saient pas en pro­pa­ga­teurs de rumeurs.

Le jeudi 21 octo­bre, entre 13h30 et 19h30, plu­sieurs cen­tai­nes de per­son­nes, majo­ri­tai­re­ment des jeunes, voire des mineurs, ont subi, sur ordre de l’auto­rité pré­fec­to­rale, une garde à vue de fait en plein air, place Bellecour, tota­le­ment illé­gale. Elles étaient venues rejoin­dre le cor­tège d’une mani­fes­ta­tion auto­ri­sée, ou pas­saient sim­ple­ment pour se rendre à leur tra­vail ou ailleurs. Elles ont été gazées, fla­sh­bal­lées, matra­quées, arro­sées pen­dant plu­sieurs heures dans la nasse fermée par un double cordon de CRS, de gen­dar­mes et de poli­ciers qu’était deve­nue la place Bellecour.

De plus, de nom­breux témoi­gna­ges nous condui­sent à nous inter­ro­ger sur les pra­ti­ques dis­cri­mi­na­toi­res des forces de l’ordre, dont cer­tains mem­bres pro­fé­raient des inju­res racis­tes ou libé­raient les jeunes selon leur faciès, et qui plus géné­ra­le­ment, ont sys­té­ma­tisé les contrô­les d’iden­tité de toutes les per­son­nes rete­nues sur la place et les pho­to­gra­phies d’iden­tité au faciès.

A ces accu­sa­tions graves, l’auto­rité pré­fec­to­rale doit appor­ter une réponse claire et per­met­tre une véri­fi­ca­tion de tous les dos­siers cons­ti­tués à cette occa­sion ; il est regret­ta­ble que l’auto­rité judi­ciaire n’ait pas été mise en situa­tion d’assu­rer immé­dia­te­ment sa mis­sion de pro­tec­tion des liber­tés indi­vi­duel­les, rela­ti­ve­ment aux mesu­res de réten­tion col­lec­tive, de contrô­les, de véri­fi­ca­tions et de rele­vés d’iden­ti­tés opé­rées en ces cir­cons­tan­ces.

Au sur­plus, la pro­cé­dure de com­pa­ru­tion immé­diate a été uti­li­sée, laquelle ne permet pas une véri­ta­ble défense indi­vi­duelle, repose rare­ment sur des éléments maté­riels de preuve et répond à un souci de média­ti­sa­tion, au risque de méconnaî­tre les prin­ci­pes du procès équitable énoncés par la Cour Européenne des Droits de l’Homme et repris par le Conseil Constitutionnel et la Cour de Cassation.

Les orga­ni­sa­tions sous­si­gnées enten­dent tout faire pour réta­blir les droits démo­cra­ti­ques et les liber­tés fon­da­men­ta­les bafouées et les faire res­pec­ter. Elles appel­lent la popu­la­tion et les orga­ni­sa­tions atta­chées aux droits démo­cra­ti­ques à faire bloc contre l’ensem­ble de ces attein­tes aux droits.

Elles déci­dent d’orga­ni­ser un mee­ting dans la semaine du 24 novem­bre avec témoi­gna­ges, paro­les de juris­tes et inter­ven­tion d’une per­son­na­lité natio­nale don­nant toute leur dimen­sion à ces pra­ti­ques.

Elles déci­dent de récol­ter des témoi­gna­ges – au sens juri­di­que du terme – pour exa­mi­ner d’une part la pos­si­bi­lité d’un dépôt de plainte, d’autre part assu­rer le sou­tien aux inculpés.

Signatures :

CGT (UD Rhône), COVRA (Collectif Villeurbannais pour un Rassemblement Anti-libé­ral), FASE (Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique), GAL (Gauche Alter Lyon), MAN (Mouvement pour une Alternative Non-vio­lente), Mouvement des Jeunes Communistes, Mouvement de la Paix Rhône, Parti Communiste Français Rhône, Parti de Gauche, PAG69 (Pour une Alternative de Gauche), RUSF (Réseau Education Sans Frontières), syn­di­cats Solidaires 69,

et les asso­cia­tions et orga­ni­sa­tions sui­van­tes, mem­bres du CIRDEL (Centre d¹Initiatives et de Réflexion pour la Défense des Libertés) : Alternatifs, attac-Rhône, CABIRIA, Europe Ecologie/Les Verts, FSU, Gauche Unitaire, LDH Rhône, MFPF 69 (Planning fami­lial), MRAP, Ras l¹front69, SAF (Syndicat des Avocats de France), SM (Syndicat de la Magistrature)

P.-S.
Note : Ce communiqué, lors de son écriture, a fait l’objet de divergences importantes de points de vue, lire : Casseurs ? Coup de gueule contre certaines organisations lyonnaises

http://rebellyon.info/En-pleine-mobilisation-sur-les.html

Messages

  • Quel consensus !! où est passée la mention "abandon des retraites " sur laquelle hormis le PS , le PC et peut être aussi la FSU tout le monde avait réussi à se mettre d’accord en remplacement de "amnistie pour tous les inculpés" qui froissait vos oreilles ??? Nous sommes plusieurs à vous avoir rappelé cette supercherie.... elle devait apparaître en fin de texte en objectif à atteindre !! c’est pas grave on fera ailleurs sans vous !! moâ

  • Europe Ecologie/Verts ose signer ce communiqué...
    Pierre Hemon, Adjoint au maire de Lyon, président du groupe Europe Ecologie/Verts, était l’élu d’astreinte durant toute cette semaine. Adjoint au maire de Lyon, président du groupe Europe Ecologie/Verts, il était tous les jours sur les lieux des manifestations, au QG de la préfecture, en lien avec les forces de police, les leaders syndicaux et le cabinet du maire.
    Pour lui, le préfet et la police ont géré intelligemment et le plus pacifiquement possible ces folles journées.
    Mais l’utilisation de la vidéo-surveillance municipale dans les procédures judiciaires lui pose problème.
    http://www.rue89.com/2010/10/25/man...

  • Article très interessant... Pourriez-vous joindre des photos ( et/ou vidéos ) concernant les évènements " Place Bellecour, Jeudi 21 Octobre 2010, entre 13H30 et 19H30 ".

  • Peut-être serait-il possible de récupérer les enregistrements des caméras de Vidéo-surveillance de la Place Bellecour, le Jeudi 21 Octobre 2010, entre 13H30 et 19H30, afin d’y voir les violences policières contre les manifestants encerclés ?

  • Le NPA ets parti prenante du CIRDEL et l’une des organisations les plus actives, pourquoi sa signature ne figure pas ?

    Libertypress

    • http://rebellyon.info/Temoignages-sur-la-prison.html

      Le but évident était d’effrayer les jeunes manifestants !

      Témoignage d’une jeune fille courageuse relevé sur le net :

      Voici ce qui s’est passé à Lyon côté manifestant le jeudi 21 octobre :

      http://www.tintamarre.info/hebdo/2010/10/26/plus-personne-n%e2%80%99a-le-droit-de-sortir-de-bellecour/#comment-61

      http://www.dailymotion.com/video/xfbqy3_bellecour-une-prison-a-ciel-ouvert_news#from=embed&start=307

      Comme quoi la vérité est plus complexe :

      “Tintamarre a reçu ce témoignage de Lou-Andréa, étudiante à l’Ecole Normale Supérieure en Master Sociologie (l’email ne venant pas directement d’elle), déjà publié auparavant dans Lyon Info. L’action se passe jeudi 21 octobre sur la Place Bellecour à Lyon et raconte comment des manifestants ont été retenus pendant plusieurs heures, sous la contrainte de la police, sur la ladite place sans pouvoir en sortir… Saisissant.
      “J’arrive un peu après 12h sur la Place Bellecour, accompagnée de plusieurs ami(e)s étudiant(e)s. Une manifestation d’étudiants et de lycéens en partenariat avec la CGT et SUD, est prévue pour 14h Place Antonin Poncet, située à l’angle de celle de Bellecour. De nombreux jeunes sont présents, en majorité des lycéens et collégiens. On franchit un cordon de policiers pour entrer sur la place. Ceux-ci sont placés par plusieurs dizaines à toutes les sorties de cette place publique, une des plus grandes de France. Ils sont équipés d’armures des pieds à la tête, casque, bouclier, matraque, pistolet… Se trouvent également un camion du GIPN (groupe d’intervention de la police nationale, qui eux ont un camion blindé et sont cagoulés) et deux camions à eau anti-émeute. Un hélicoptère survole le lieu à basse altitude
      Une demi-heure plus tard, suite à quelques pierres lancées en directions des policiers et de leurs véhicules, les flics se mettent en action et lancent les fusées lacrymogène. Dispersion de la foule.
      Vers 13h30 nous commençons à nous rapprocher de la Poste, d’où part la manifestation. Le cordon policier est toujours présent et sépare les manifestants qui sont déjà sur la place Bellecour de ceux qui sont sur la place Antonin Poncet. Ils refusent de nous laisser passer. Après une demi-heure de discussion, les syndicats aidant probablement, ils finissent par ouvrir le cordon et laissent passer une trentaine de personnes avant de le refermer brutalement, lorsque apparemment la population qui passe ne répond plus aux critères du bon manifestant (la peau claire, pas trop jeune, pas de survêtement ni capuche).
      Plus personne n’a le droit de sortir de Bellecour. La tension monte. Quelques projectiles sont jetés, auxquels les policiers répondent matraques levées par des fusées lacrymogènes. Pendant plus d’une heure nous essayons, en vain, de rejoindre l’autre partie des manifestants, qui nous attendent, de l’autre côté. Eux aussi se font gazer. La foule de Bellecour est dispersée.
      A 15h30, finalement, les manifestants libres décident de partir en cortège. Nous, on attend. On est plusieurs centaines sur la Place. Celle-ci est relativement calme. On attend, éparpillés par petits groupes sur l’ensemble de la place. Les flics disent qu’on pourra ressortir quand la manifestation sera partie. On attend. L’hélicoptère tourne au-dessus de nous dans un bruit assourdissant. Il y a quelques mouvements de foule mais la scène reste calme. A vrai dire, on se fait chier.
      Croyant seulement partir en manifestation, je n’ai rien pris avec moi, ni eau, ni nourriture, ni occupation. J’attends, comme tous les autres. Un peu plus tard nous décidons de nous en en aller avec une amie. Mais les flics refusent toujours de nous laisser passer. Il doit être aux alentours de 16h30, cela fait trois heures qu’ils nous retiennent. Je leur dit mon envie de pisser et de manger, mais pas moyen. Je commence à en avoir sérieusement marre, et prend conscience de la rétention forcée que je subie.
      Les flics nous disent que c’est un ordre du préfet, et qu’ils ne savent quand ils auront l’autorisation de nous laisser sortir. A un ami qui demande s’il serait possible d’amener un ballon de foot de l’extérieur, histoire de s’occuper, le flic répond qu’il n’a qu’à prendre la vessie bien gonflée de la jeune fille qui vient de demander à sortir pour aller aux toilette, avant de s’esclaffer avec ses collègues.
      Personne ne comprend la situation. Malgré tout la place s’est vidée un peu. Aidés par des habitants et des propriétaires de magasins, qui leur ont ouvert les portes et arrière-boutique, certaines personnes ont pu sortir. J’apprends également que les policiers ont laissé sortir certains amis étudiants, mais qu’en revanche les jeunes typés maghrébins qui étaient à côté d’eux se sont vus la sortie refusée. Le délit de faciès est systématique. Sur la place, nous ne nous organisons pas. Chacun reste dans son coin, on est abasourdis, on attend juste de pouvoir sortir. La moyenne d’âge des personnes retenues ne dépasse pas 18 ans.
      Il est environ 17h, et nous apprenons que nous ne sortirons peut-être pas avant 21h. Les esprits commencent à paniquer. J’entends des collégiens qui essayent de faire comprendre à leur parents, au téléphone, qu’ils ne peuvent pas rentrer car ils sont retenus par des policiers. Il fait de plus en plus froid. Je retourne voir les policiers pour des explications. Un d’entre eux m’explique « qu’on a de la chance d’être en France car si on était en Espagne on se serait déjà fait fracassé la tête par la garde civile », et que « lorsqu’il y a des troubles de l’ordre public, la liberté de circuler librement peut être suspendue ». La place, à ce moment et depuis plus d’une heure, est parfaitement calme.
      Lorsqu’un peu plus tard des jeunes commencent à se rassembler en protestant au centre de la place, ces policiers avec qui nous discutions pointent sur nous leurs armes (je ne sais pas si c’est des lances-fusées ou des flash-ball) et nous somment de reculer. Ce qu’on fait. Des lacrymo sont lancées sur toute la place : des fusées jetées dans le ciel et qui s’éparpillent, en retombant, sous forme incandescente. Les gens courent dans tous les sens. On essaie de rester sur le trottoir, le long des façades, pour se protéger le plus possible.
      Un jeune homme est à terre. Les autres reviennent pour le secourir, tandis que les policiers, à 10m les menacent toujours de leurs pistolets. J’entends qu’il est blessé, et des jeunes, mains en l’air, demandent aux policiers de ne pas charger. Finalement les flics font reculer tout le monde. Ils cherchent à relever ce jeune homme, qui se débat. Ils l’immobilisent à trois, au sol, puis le traînent par un bras sur 20m, jusqu’à leur camion, derrière lequel il disparaît.
      Devant moi, une jeune fille, environ 15 ans, en pleurs, dans les bras d’une amie à elle. Elles vont voir les policiers, demandent à sortir, elles pleurent, disent ne plus en pouvoir, veulent rentrer chez elles. Le flic leur dit de dégager. Des détonations continuent de retentir, la fumée recouvre la Place. Il est dur d’ouvrir les yeux et de respirer. A 30 m à ma droite une jeune fille est étendue sur le sol. Des gens se regroupent autour pour l’aider. Je ne la vois pas réagir, je ne sais pas ce qu’elle a. Peut-être une crise d’asthme, peut-être un coup de flash-ball ? (au final je crois qu’aucun tir de flash-ball n’a été fait). Les gens crient pour qu’on appelle les pompiers. Finalement, au bout de peut-être 10 minutes des policiers repoussent tout le monde et l’entraine plus loin.
      L’hélicoptère tourne, encore, au dessus de nos têtes. Face à notre incompréhension, un flic nous dit : « c’est une innovation policière ».
      Je marche. Un rassemblement commence à se faire au milieu de la place. Tout le monde en a marre. On commence à avoir peur de ne plus pouvoir sortir. Cris de protestations. Quelques pierres sont jetées. Ils répondent, encore, par de la lacrymo et des détonations extrêmement sonores.
      Finalement ils décident de sortir les camions à eau anti-émeute. Ils arrosent. Les gens sont dispersés. On attend. Ils renvoient encore une ou deux fois de l’eau. On reste dispersé. On erre. Les gens marchent. J’en ai trop marre. Je commence à craquer. Il n’y a plus de soleil sur la place. Il fait froid. Je n’ai pas mangé depuis ce matin. On commence à marcher, plus ou moins en groupe.
      Vers 18 heures, les flics nous informent qu’on peut sortir dans l’angle nord. Tout le monde s’y rend. Ils nous répondent par de la lacrymo. On y retourne. Les gens crient, mains en l’air : « on nous a dit qu’on pouvait sortir par là ! ». Rebelote. Fusée lacrymo, dispersion. A la troisième tentative, on nous laisse approcher. Effectivement, les flics nous laissent enfin sortir. Ils font sortir les gens un par un, relèvent les noms, prénom, adresses, puis font une fouille au corps (« palpation disent-ils »), et vident les sacs. Comme nous sommes plus de 200 personnes, cela prend beaucoup de temps. On se serre, docilement, pour faire la queue, tête baissée.
      Alignés, ils rabattent tous les prisonniers à l’extrémité de la place. Ils nous disent qu’on sortira tous, mais au compte-goutte. On attend. Ceux qui n’ont pas leurs papier d’identité sont mis de côté. On fini par nous laisser passer. Pendant qu’elle me « palpe » la policière me dit qu’elle va faire ça vite. Je suis écœurée. Cela fait presque 6h que les policiers ont reçu l’ordre de ne laisser sortir personne de la place Bellecour. 6 heures qu’environ 200 personnes (et je pense dire cela au bas mot) sont privées de leurs liberté essentielles : circuler, manger, boire, aller aux toilettes. 6 heures que l’on est retenu sur une place publique, sonnés, dans l’incompréhension, avec plus d’une centaine de policiers qui nous encerclent, pointent sur nous leurs armes au moindre mouvement de foule et les utilisent… et l’hélicoptère qui tourne quasiment en permanence.
      Le flic qui contrôle l’identité de mon amie lui dit « au moins, hein, vous avez plus envie de recommencer ! ». C’est dégueulasse…
      Les nerfs lâchent, un policier s’aperçoit que je suis en pleurs et se charge de nous amener rapidement derrière le dernier cordon de flics qui nous sépare de l’extérieur. Ils nous fait passer au milieu d’un groupe d’une trentaines de jeunes, tous typés maghrébins ou africains, qui sont en train de monter dans un bus. Ils n’ont pas plus de 18 ans. Je demande où ils vont : au poste, pour contrôle des identités. Il est 18h45. Les flics disent qu’ils les relâcheront dans la soirée. 2 bus vont ainsi partir en direction du commissariat.
      Une fois passé les cordons de CRS je rejoint les manifestants libres, qui après la manifestation sont venus au plus près de la place Bellecour pour nous soutenir. On nous propose à manger, nous réconforte. Les manifestants tentent d’empêcher les bus de partir. La B.A.C. intervient, les bus s’en vont.
      Très mal vécu cette situation, oui. Choquée, oui. Pour terminer je vais au premier bar que je trouve pour aller aux toilettes. Le propriétaire refuse, il me dit qu’il vient déjà de refuser à 10 personnes, et qu’il ne fera pas d’exception pour moi. Je pisse dans la rue, sous le regard des passants et des manifestants.
      Humiliée, oui.
      On m’a retiré le droit de manifester, on m’a retirer le droit de circuler librement. Nous étions parqués comme des animaux, parfois rabattus d’un côté ou l’autre de la place par des groupes armés mobiles. Je n’ai insulté personne, ni levé la main sur quiconque. 6 heures de garde à vue collective à ciel ouvert avec intimidation policière. Durant ces 6 heures, aucune vitrine de la Place n’a été brisée, aucune dégradation de biens publics. Je peux vous dire que pourtant, au bout de plusieurs heures, moi-même qui suis pacifiste, je commençais à nourrir une certaine colère. Besoin de protester. Oui.
      Car besoin de dire Non à des « innovations policières » de ce genre. Cette rétention était injustifiée, anormale. Nous étions sans cesse mis sous pression, et les armes déployées étaient démesurées face à la population retenue. Je me rendais simplement, comme beaucoup de ceux présents cet après-midi à Bellecour, à une manifestation, déclarée et autorisée par la préfecture.
      Ce soir, je n’arrive pas à dormir.”

      Lou-Andréa, étudiante à l’Ecole Normale Supérieure en Master Sociologie.

    • Elle n’apparait pas non plus (la signature du NPA) dans la version publiée par le site rezocitoyen.

  • ...petite précision, le NPA est bien signataire du communiqué de presse ci-dessus, et est également membre du CIRDEL (Centre d’Initiative et de Réflexion pour la Défense des Libertés)