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Un enterrement un peu trop rapide
Publie le mardi 9 novembre 2010 par Open-Publishing4 commentaires
"Mobilisation en baisse", titre à l’envi l’ensemble des médias. Mais ça fait tout de même un peu trop longtemps que certains l’annoncent à répétition.
Certes, le 6 novembre, il y avait moins de monde dans les rues que lors des précédentes manifestations. Mais pour défiler sous une pluie battante, il fallait avoir la révolte et le refus chevillés au corps. Si le temps avait été plus clément, nombre de familles avec enfants auraient rejoint les cortèges ce samedi.
Dans ces conditions, le fait d’avoir fait descendre dans la rue un million et demi de personnes dans la rue témoigne de la profondeur du rejet du projet de loi sur les retraites, et au-delà, le refus de subir jusqu’à la lie l’exploitation et le déni de justice.
Mais la météo n’explique peut-être pas tout. Depuis juin, la population est descendue massivement dans la rue et rien n’a changé. La généralisation des grèves n’a pas eu lieu. Les citoyens sont encore prêts à faire des efforts, mais ils veulent que cela serve à quelque chose.
Actuellement, le mouvement paraît en panne de stratégie et se cherche. Il s’est bien produit quelque chose ces derniers mois en France : une prise de conscience profonde du corps social.
Et cette prise de conscience a généré de l’inédit et de l’unité. Une unité qui n’est pas seulement celle des Etats-majors syndicaux, mais une unité vécue, éprouvée dans le coude à coude des actions militantes, s’est constituée. Cette unité s’exprime particulièrement lors des assemblées générales qui se sont mises en place un peu partout dans le pays. Elles ont décidé des actions, collecté des fonds pour les grévistes, interpellé les confédérations syndicales et édité des journaux de lutte. Elles permettent l’expression de tous les participants et aide à l’élaboration d’une parole collective.
Le 6 novembre, une réunion de délégués de ces assemblées générale s’est tenue à Tours ; vingt-cinq villes étaient représentées et six autres ont manifesté leur intérêt. Des idées y ont été proposées, comme d’organiser le 11 novembre un hommage aux morts au travail avant l’âge de la retraite.
Quel est l’avenir de cette coordination, qui appelle à une nouvelle rencontre nationale à Nantes le 27 novembre ? (lire l’appel) Si le mouvement a besoin de manifestations symboliques, celles-ci ne suffisent pas. C’est d’une véritable stratégie dont nous avons besoin, pour aller vers une autre société.
http://blog-citoyen.over-blog.fr/article-un-enterrement-un-peu-trop-rapide-60642780.html
Messages
1. Un enterrement un peu trop rapide , 9 novembre 2010, 23:56
Les larbins de ce gouvernement de gangsters au service des mafias financières prennent leurs désirs pour des réalités. Ne lâchons rien.
2. Un enterrement un peu trop rapide , 10 novembre 2010, 00:49
Tout à fait raison, il faut persévérer pour les manifestations !
1. Un enterrement un peu trop rapide , 10 novembre 2010, 08:53, par pilhaouer
Cet article pose des questions : Quelle stratégie ? Et, avec quels moyens ?
Répondre par "méthode Coué", ce n’est pas très utile ! Sur le "Ne lâchons rien !", tout le monde est d’accord !
2. Un enterrement un peu trop rapide , 10 novembre 2010, 13:09, par bill d’herreberg
Bonne initiative que de mettre en évidence la ’’methode Coué ’’ .
Admettons la composante psychologique du slogan comme effet galvanisant .
’’ Ne lâchons rien ’’ m’apparaît d’un juste effet .
Mais je redoute le pré-triomphalisme excessif de certains qui confondent prémisses et conclusion .
L’action suppose de la mobilisation et son discour mais aussi de la réflexion , de la discrétion , du secret parfois .
Ceci pour dire la présence un peu invasive de la methode coué . Relever cette présence c’est aussi reconnaitre l’action de ceux qui n’en font pas usage .
En tout cas ne lâchons rien