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L’Utopie ou la mort...non !!! L’Eco-économie

Publie le jeudi 30 décembre 2004 par Open-Publishing
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Pour reprendre le titre d’un ouvrage de René Dumont, agronome de la faim, spécialiste du tiers monde et des problèmes de développement dans les années 1970. Lequel s’est présenté à l’élection présidentielle de 1974 pour lancer, déjà, un cri d’alarme sur l’état de la planète. Gentiment, les politiques, les économistes et toutes les personnalités de l’intelligentsia avaient souri et s’étaient empressés de reprendre leur occupation favorite, l’exploitation de la terre et de ses habitants.

Aujourd’hui 30 ans plus tard, les trente ténébreuses, nous continuons à consommer et à gaspiller un peu mieux mais pas un peu moins.
Si la Chine, devait consommer autant de papier et produire autant de véhicules que les Américains, à elle seule, elle utiliserait plus de bois et de pétrole que le monde n’est capable d’en produire.

La généralisation du modèle économique « à l’occidentale » est matériellement impossible quel que soit le pays émergent.
Tout simplement, si nous continuons sur notre lancée, nous rendrons la planète invivable.
Nous n’avons que trop entamé la part non renouvelable du patrimoine commun de l’humanité.

Radicalement, des voix s’élèvent pour demander un engagement vers la décroissance, seule issue de secours, selon une frange d’écologistes.
La question vitale de ce XXI ème siècle est en réalité de ne pas faire l’impasse sur notre mode de vie et de développement.
L’écoéconomie peut être une alternative à la décroissance si nous acceptons, conjointement, une révolution mentale qui consiste à repenser l’économie en fonction de l’environnement.

Nous disposons des moyens techniques nécessaires pour vivre bien sans concessions drastiques vis à vis des nouveaux comportements à adopter.
D’ores et déjà les nouvelles technologies, les énergies renouvelables, la reforestation...entre autres, sont autant de pistes connues et ouvre des voies vers une société écoéconomique.

Cependant, il n’existe pas de vision partagée au sein de la communauté environnementale et à fortiori dans la société en général, d’une méthodologie écoéconomique.
On commence tout juste à la décrire et à connaître ses principes de fonctionnement.

C’est autour de Lester R. Brown qu’une équipe travaille sur la question au Worldwatch institute, pour développer cette idée encore abstraite pour bon nombre de spécialistes.
Ainsi, viennent d’être lancés des bulletins « officiels » d’alerte sur l’état de la planète au même titre que les bulletins météo.
Cette diffusion est assurée par un nouvel organisme, L’Earth policy institute. Ces bulletins peuvent être reçus par Internet ou par fax dans le monde entier, sous forme d’un compte rendu de quatre pages environ.
A Noter que la fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme propose également un suivi écologique planétaire.

Le Worldwatch institute, préconise des mesures comme la restructuration de la fiscalité mondiale, réduisant l’impôt sur le revenu et augmentant les prélèvements sur les activités qui détériorent l’environnement.

Les économistes considèrent l’environnement comme un sous-ensemble de l’économie et ne veulent pas entendre parler de prix ajustés sur des valeurs écologiques.
La théorie économique et les indicateurs macro économiques n’expliquent pas comment l’économie perturbe et détruit les systèmes naturels planétaires. Elle n’explique pas pourquoi la glace de l’océan arctique fond, ni pourquoi les prairies se transforment en désert.

Ces tendances nettement visibles indiquent que le fonctionnement du « sous système économique » n’est pas compatible avec le comportement du « système supérieur » de l’écosystème.
Inévitablement les deux systèmes en pâtissent et l’un davantage que l’autre, inévitablement nous en pâtirons tous.

La révolution Copernicienne de l’économique est la reconnaissance que l’économie n’est pas le centre de l’univers autour duquel tourne l’activité humaine. Le fossé qui sépare les économistes et les écologistes ne saurait être plus grand quand, commande en sous-main la finance internationale qui préside aux destinées de notre monde.

Note : Cet article est le premier d’une série sur le thème de l’éco-économie, que je compte développer au fur et à mesure de mes lectures et des informations retenues. C’est un dossier qui deviendra un ouvrage permanent.

Messages

  • Bonjour Michel.

    Je vois que tu critique correctement la décroissance. Ca fait plaisir, de voir quelqu’un dire que nous pouvons vivre tout aussi bien sans produire plus (ni moins). Car depuis quelques temps les décroissants voyent leur théorie à la "mode". Or leur théorie ne fonctionnement, comme tu le dis, seulement si tout le modne le veut... Mais dans ce cas, pourquoi a-t’on encore du capitalisme ?

    Ce qui importe, je pense, ce n’est pas de considérer l’économie en fonction de la nature, mais on peut par exemple sse demander si c’est le systèmle occidental ou bien le système économique actuel, c’est à dire, le capitalisme qui est défaillant.

    En ce qui me concerne, produire mieux, avec un gouvernement mondial, et un contrôle de la production etc... ne sera possible que sous 2 formes : Une dictature mondiale (y’en a qui ont essayé) ou bien un socialisme international et démocratique. A partir de là, à nous de nous demander qu’elles sont les façons de mettre en place ce socialisme, sans retomber dans le stalinisme.

    Il importe donc de recentrer le débat sur la vision marxiste de l’économie. Donc Michel, si tu pouvais nous faire un petit cours sur la plus-value, ça pourrait surement commençait à recentrer le débat.

    Sinon, pour terminer, un petit lien pour la route, sur la décroissance : La Riposte

    Christophe