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Faute inexcusable POUR Renault

Publie le jeudi 19 mai 2011 par Open-Publishing
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Faute inexcusable POUR Renault

Renault vient d’être condamné pour « faute inexcusable » par la cour d’appel de Versailles pour le suicide en 2006 d’un ingénieur du Technocentre de Guyancourt.

Selon le journal le Le Parisien : « Le 20 octobre 2006, un ingénieur de 39 ans, Antonio B., s’était jeté du cinquième étage du bâtiment principal du Techno centre. Il s’agissait du premier des trois suicides en quatre mois de salariés du Technocentre, dont deux sur leur lieu de travail. »
Selon l’avocate de la famille « Renault avait nécessairement conscience des dangers encourus par Antonio B. au regard de la charge de travail qui lui était imposée

Ces suicides ainsi que chez PSA Peugeot-Citroën en 2007 devaient amener la direction à prendre des mesures pour améliorer les conditions de travail.

Déjà Le tribunal des affaires de Sécurité sociale (TASS) de Versailles avait reconnu le 10 mars 2011 accident du travail le suicide d’un ingénieur de Renault, Raymond D., en février 2007.

Le tribunal a estimé que « la hiérarchie a confié à Raymond D. un objectif à atteindre sans s’interroger sur la capacité psychique et physique de son salarié à supporter cette charge accrue de travail ».

Précédents :

On se souvient du salarié de France Telecom qui s’est suicidé le 26 mars 2011, dans un centre du groupe à Mérignac, près de Bordeaux renvoyant ainsi à la liste des suicides survenus sur le lieu de travail et qui avait permis de mettre en place un Observatoire du stress et des mobilités forcées.

Les syndicats en effet dénonçaient les mobilités forcées génératrices de drames humains avec des suicides directement liés aux conditions de travail.

Des syndicats qui ont porté plainte conte l’entreprise ont amené l’inspection du travail à déclarer « que France Télécom-Orange assume en conséquence la responsabilité des risques psychosociaux engendrés par l’entassement des télés conseillers et la dégradation de leurs conditions de travail ».

La revue « santé et travail » du mois d’avril, revue éditée par des mutualistes s’intéressait à la prévention des risques psychosociaux au travail, (RPS) en matière de prévention au travail.

On y apprenait que les accords signés dans un tiers des entreprises de plus de 1000 salariés laissaient à désirer.

On y apprenait également que le ministre du Travail, Xavier Bertrand se doit d’effectuer un bilan de ces accords, dont la négociation est obligatoire dans les grandes entreprises depuis 2009.

Cependant malgré cette obligation seulement 230 entreprises ont rédigé ce rapport sur les 1300 sociétés concernées, selon la revue.
De plus ces accords occultent l’articulation entre le stress et le travail. En effet « Au lieu de mettre en avant le fait que l’organisation du travail ne donne plus aux salariés les moyens dont ils ont besoin pour faire un travail de qualité, elle fait reposer sur les personnes la responsabilité de leur stress. » le stress pour les salariés serait la conséquence « d’un déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face »

En d’autres termes ON FAIT REPOSER SUR LE salarié
LA RESPONSABILITÉ DE son STRESS.

Le salarié stressé ne peut s’en prendre qu’à lui-même.

En conclusion, « la personne doit se soigner alors qu’elle fait justement une maladie de ne pas pouvoir soigner son travail, de réaliser un travail bien fait un travail de qualité.

Les actions mises en œuvre sont dans cette logique ’un soutien individuel avec un numéro vert » Renault « a été une des premières entreprises à installer en son sein, dès les années 1990, un observatoire du stress ». Cependant on note des suicides en 2006 et 2007 au Technocentrede Guyancourt (Yvelines).

Pour réaliser un travail bien fait et de qualité il faut une organisation de proximité tout en évitant le taylorisme.

Or de nos jours c’est l’inverse qui se passe et dans de nombreux secteurs.

On savait aussi que des INSPECTEURS du travail réagissaient en dénonçant une « mise en danger d’autrui et le harcèlement moral »

d’ailleurs Luc Beal Rainaldy, 52 ans, Inspecteur du Travail, secrétaire national du SNUTEFE FSU se donnait la mort le 4 mai dernier dans des locaux du Ministère

Pour la fondation Copernic :

« Ainsi les risques psycho-sociaux (intensification du travail, individualisation, harcèlements…), apparus au grand jour à travers les cas de France-Télécom ou Renault et contre lesquels les services du Ministère du travail ont été sommés de se mobiliser, émergent ils en son cœur. Le phénomène des suicides professionnels progresse dans plusieurs administrations et sort enfin de l’ombre » « 

« Il va falloir faire reculer et battre cette transformation en profondeur du service public qui le dénature, au prix de la souffrance des agents, et conduit à des drames.

Les combats sans concession et si généreux de Luc sont un exemple pour toutes celles et ceux qui l’ont côtoyé. « 

Aux côtés de beaucoup d’autres, nous allons les continuer. »

Alors contre cette souffrance au travail mobilisons nous

Martine Lozano militante associative