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Professeur : la profession la plus exposée au suicide...

Publie le vendredi 17 juin 2011 par Open-Publishing
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Face au malaise grandissant chez les enseignants, le syndicat Sud-Education 29 va mener une enquête en partenariat avec l’UBO pour « ouvrir la parole » dans l’Éducation nationale.

Les profs sont les plus exposés au suicide, 39 pour 100.000 », assure OlivierCuzon, de Sud-Education 29, qui se base sur une étude de l’Inserm. Des suicides qui font moins de bruit qu’à France Télécom, d’autant que perdure le cliché du prof heureux, toujours en vacances. « En l’absence de lieu de parole dans l’Éducation nationale, nous avons organisé des rencontres tout au long de l’année avec Cyril Labous, psychologue au CHU de Brest. Le compte rendu est édifiant », s’inquiète Sébastien Menes. Et le syndicaliste de poursuivre en dénonçant « l’accroissement du surmenage, de la charge de travail, de la paperasserie, des successions de réformes, des classes surchargées ». Bref, une accumulation de contraintes, « sans compter les suppressions de postes », qui fragilise les enseignants. « Ce ne sont pas les enseignants qui sont fragiles mais l’organisation, de plus en plus calquée sur celle des entreprises, qui les rend malades », rectifie Géraldine Lebagousse. « Quand les profs osent enfin exposer leurs problèmes, la hiérarchie leur reproche de manquer d’autorité. Et, de plus en plus, les licencie pour "insuffisance professionnelle". Ils ont le sentiment qu’on leur fait porter la responsabilité de l’échec scolaire », déplore Michel Boury.

Enquête d’envergure

Le travail mené par Sud-Education va se poursuivre à la rentrée par une enquête auprès de tous les enseignants. Ce questionnaire sera décortiqué par les chercheurs du département de sociologie de l’UBO, qui a elle-même vécu un suicide retentissant. « Nous nous appuierons sur cette enquête afin que le rectorat reconnaisse enfin la souffrance au travail ». En attendant, le syndicat organise simultanément, mardi à 20h30, dans ses locaux de Brest, de Quimper, et dans l’ancien lycée de Kernéguès, à Morlaix, une projection débat autour du documentaire « Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés ».

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