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La filière de recyclage des déchets nucléaires alimentaires au Japon

par fernanda

Publie le jeudi 21 juillet 2011 par fernanda - Open-Publishing
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Traduction d’un article d’un blogueur japonais qui fait un extraordinaire travail quotidien de critique sur l’info diffusée par les médias japonais et met en ligne une traduction en anglais. Cela permet de suivre , en direct, ce qui nous arrivera, lorsqu’une une centrale explosera en France, sauf que nous aurons droit à la version française de la désinformation, manipulation et sacrifice de la population.

http://ex-skf.blogspot.com/2011/07/japanese-national-government-fukushima.html

Mercredi 20 Juillet 2011
Le gouvernement national japonais, la préfecture de Fukushima et les groupes industriels ont l’intention de lever l’interdiction d’expédition sur le boeuf de Fukushima

L’interdiction de l’expédition de la viande des vaches de Fukushima a finalement été mise en place le 19 juillet, mais le 20 juillet, ils ont déjà évoqué les conditions de la levée de l’interdiction.

La Préfecture de Fukushima espère lever l’interdiction d’expédition placée sur les vaches du département d’ici la fin juillet, selon le Fukushima Minyu Shinbun (21/07/2011), un journal local de la préfecture de Fukushima.

D’après lui, les conditions de levée de l’interdiction ont déjà été convenues entre les parties concernées ( le gouvernement national, le gouvernement préfectoral de Fukushima, et les groupes de l’industrie bovine ).

Alors, quel est le plan ? Fukushima Minyu est plutôt vague à ce sujet, alors nous allons passer à Asahi Shinbun qui a un peu plus de détails. Le plan, tel qu’il est maintenant, servira à détourner l’attention, à donner un sentiment de « sécurité » là où il n’y en a guère, et surtout, ne coûtera pas cher, car ils ne feront pas les choses bien différemment de ce qu’ils font en ce moment. Toutes les parties impliquées - le gouvernement national, le gouvernement préfectoral de Fukushima, les groupes de l’industrie - sont impatients de reprendre l’expédition, dès que les gens auront oublié ce sujet. (Et tout ce fatras de blogs et leurs messages sur la sécurité au sujet du césium !)

Asahi Shinbun (00:33 JST 21/07/2011) :
[...]
 
La cellule de crise contre la catastrophe nucléaire (dirigée par le Premier ministre Naoto Kan) a ordonné au gouverneur de la préfecture de Fukushima de stopper l’expédition de vaches à viande sur tout le département. Dans le même temps, la procédure par laquelle l’interdiction d’expédition serait levée a également été annoncée. Tout d’abord, la préfecture de Fukushima soumettrait le plan de gestion de la viande bovine à la cellule, qui approuverait le plan soumis. Puis chaque élevage bovin subirait les essais comme spécifié dans le plan, et les vaches seraient expédiées.
[...]
 
Le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales a dévoilé les grandes lignes du plan de gestion tel que prévu par la cellule gouvernementale et la Préfecture de Fukushima. Dans la zone d’évacuation prévue et la zone prête à l’évacuation d’urgence, où des niveaux élevés de matières radioactives ont été détectés, le gouvernement préfectoral effectuera des essais sur toutes les vaches après leur transformation en viande.
[...] 

Ailleurs, tous les éleveurs de bétail seront sondés pour s’assurer qu’ils n’utilisent pas de la paille de riz contaminée, entre autres choses. L’enquête sera répétée tous les 2 mois. Après levée de l’interdiction d’expédition, au moins une vache sera sélectionnée dans chaque ferme de bovins, et le gouvernement préfectoral va mesurer les matières radioactives [cesium]. Si la quantité de matières radioactives est inférieure à la limite de sécurité provisoire, toutes les vaches à viande de cette ferme-là seront autorisées à être expédiées pour un temps. La ferme sera autorisée à expédier hors préfecture de Fukushima. Après une certaine période de temps, au moins une vache de la ferme sera testée à nouveau.
[...]
 
La Préfecture de Fukushima a une seule usine de transformation de viande à Koriyama City. Toutefois, le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales pense qu’il est possible pour cette installation de transformer et de tester la viande, car elle a une capacité de traiter un maximum de 9000 vaches par an.

[...] 

On a trouvé , en dehors du département de Fukushima, des vaches nourries avec de la paille de riz contaminée. Toutefois, le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales n’envisagerait l’interdiction d’expédition que si le foin de riz dans la région où les vaches sont élevées est contaminé. Même si les fermes de bovins dans une région particulière utilisent la paille de riz contaminée achetée à partir d’endroits éloignés [comme la préfecture de Miyagi], aussi longtemps que la paille de riz dans cette région n’est pas contaminée, l’expédition des vaches ne sera pas interdite.

Eh bien, inutile de préciser que la « santé, travail , bien-être" dont le ministère se préoccupe ne sont pas ceux de la population japonaise qui n’appartient pas à l’industrie bovine.

Koriyama City, où la paille de riz contient 500 000* becquerels / kg de césium radioactif, ou Motomiya ville, où la paille de riz contient 690 000* becquerels / kg de césium radioactif, sont à l’extérieur de toute zone d’évacuation.

En lisant cet article, je n’ai guère de doute que le boeuf radioactif sera vendu tout comme avant , sans beaucoup de contrôles supplémentaires. Il y aura moins de recours pour les consommateurs, parce que la viande sera considérée comme « sûre » car elle sera vendue sur le marché après « tests rigoureux » approuvés par le gouvernement national et menés par le gouvernement de Fukushima.

L’étape suivante ? Peut-être bien des consommateurs refusant de manger les produits de Fukushima, que ce soit le bœuf ou les légumes.

* : L’ASN, Agence de Sûreté Nucléaire française classe dans la catégorie de déchets nucléaires de faible activité les substances titrant moins de 100 000 Becquerels/kg [ NdlT]