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Incendie à Pantin : le MRAP fait part de son indignation et de sa grande tristesse

par Le Mrap

Publie le vendredi 30 septembre 2011 par Le Mrap - Open-Publishing

Le Mouvement contre le Racisme et pour l’ Amitié entre les Peuples
tient à faire part de son indignation et de sa grande tristesse suite à
l’incendie survenu mercredi 28 septembre 2011 à Pantin (Seine
Saint-Denis), où six jeunes hommes ont trouvé la mort, et d’autres ont
été blessés.

Le sinistre est survenu vers 6 heures du matin dans un immeuble muré où
s’étaient abrités des migrants tunisiens et égyptiens, arrivés
récemment en France suite aux révoltes des peuples de la rive Sud de la
Méditerranée qui se sont battus pour plus de démocratie. Comme les
révolutions ne se font pas en quelques jours, et parce que les
conditions économiques étaient aggravées par la situation à la frontière
libyenne, de nombreux jeunes ont traversé la mer au risque de leur vie,
espérant trouver en France un travail qui leur permettrait tout
simplement de survivre et tenter d’échapper plus vite à la misère.

Face à ce drame humain notre pays porte une grande responsabilité.
Nicolas Sarkozy déclarait dans une allocution télévisée le 27 février
dernier, prendre acte de l’immense espoir de ces révoltes citoyennes,
allant jusqu’à dire que « nous ne devons avoir qu’un seul but :
accompagner, soutenir, aider les peuples qui ont choisi d’êtres
libres.... Si toutes les bonnes volontés ne s’unissent pas, ils peuvent
tout aussi bien sombrer dans la violence et déboucher sur des dictatures
pires encore que les précédentes. ».

Mais en réalité, si quelques citoyens, et certaines municipalités, ont
manifesté leur solidarité, l’Etat n’a fait preuve d’aucune “bonne
volonté” pour résoudre le problème, bien au contraire. Le montant de
l’aide au retour prévu par les accords franco-tunisiens a été réduit au
taux minimum. Les jeunes tunisiens, égyptiens, libyens sont, depuis des
mois, pourchassés par la police, dorment dans des squares, n’ont que
rarement accès à l’hébergement d’urgence, en grave crise actuellement.
C’est tout cela qui a conduit certains d’entre eux à décider de
s’installer dans un immeuble muré où ils ont été prisonniers des flammes.

Ce n’est pas l’immigration irrégulière, comme le dit Claude Géuant, qui
a provoqué ce drame : c’est le manque de solidarité. Il est urgent pour
la France et l’ensemble des pays membres de l’ Union Européenne d’unir
leurs forces et d’accomplir leur devoir fondamental d’ouverture et
d’accueil, et non pas de susciter, parmi les citoyens français et
Européens, la peur d’une invasion de réfugiés du Sud Méditerranéen sur
les rivages du Nord.