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"Laïcité Inch Allah" : un document utile à la compréhension du printemps arabe (video)

par Paris

Publie le vendredi 7 octobre 2011 par Paris - Open-Publishing
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Projections-débats, autour du film Laïcité, Inch’ Allah, réalisé par Nadia El Fani.

AU REFLET-MEDICIS (20h30)
3 rue Champollion – 75005 Paris

 VENDREDI 7 OCTOBRE, en présence de Valentine Zuber, historienne et sociologue spécialiste de l’histoire de la tolérance religieuse en Europe occidentale et de la laïcité.

 MARDI 11 octobre : en présence de Michel Tubiana,
président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme.

Avec le soutien de : FIDH / LDH / NPNS / Rue 89 /
Comité Laïcité République / Radio Nova / Coup de Soleil

A l’été 2010, alors que le portrait du président Ben Ali restait omniprésent sur les murs de Tunis (après tout il lui restait encore un triomphe électoral à venir), Nadia El Fani est venue filmer sa ville et son pays pendant le mois de ramadan. Six mois plus tard, la Tunisie étonnait le monde et le film de Nadia El Fani s’en trouvait bouleversé.

Ce qui aurait sans doute été une déploration de l’emprise de l’islam sur la société, poussée par une intellectuelle qui revendique son athéisme, est devenu un argument - voire une arme - dans le débat qui traverse la société tunisienne.

Aux plans volés dans les cafés aux vitrines aveugles où les hommes (les hommes seulement) se réfugient pendant les journées de canicule pour rompre le jeûne avant l’heure se sont ajoutés des débats passionnés autour de la notion de laïcité, des plans saisis dans les manifestations où féministes et islamistes s’affrontent.

Le matériau est passionnant et par la vertu de l’histoire, Laïcité Inch Allah est un document utile à la compréhension du printemps arabe.

Quant aux défauts du film, ce sont sans doute ceux de la réalisatrice. Sûre de la justesse de sa cause, elle en fait essentiellement intervenir les partisans. On se rend compte que les laïcs tunisiens ne sont pas issus du petit peuple et que leur moyenne d’âge est plutôt élevée.

Nadia El Fani a l’honnêteté de ne pas cacher cet état de fait, elle n’en expose pas non plus la genèse. Au détour d’une séquence de manifestation, une jeune journaliste explique comment elle a pris conscience, à l’occasion d’un reportage dans un quartier populaire, de l’influence prédominante de la religion sur la vie quotidienne des délaissés de la croissance tunisienne.

On voit aussi la patronne d’un atelier de confection répondre à la réalisatrice qui lui rappelle que Bourguiba conseillait de choisir le développement plutôt que le ramadan : "Mais ce n’est pas Bourguiba qui nous fera entrer au paradis". Ces fenêtres qui s’ouvrent sur d’autres façons de penser se referment bien vite pour laisser la place au discours passionné de la réalisatrice.

http://www.lemonde.fr/cinema/article/2011/09/20/laicite-inch-allah-un-document-utile-a-la-comprehension-du-printemps-arabe_1574515_3476.html


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