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Berlusconi ironise sur les victimes de la dictature argentine (video)

par Marco Valdo via RF

Publie le dimanche 22 janvier 2012 par Marco Valdo via RF - Open-Publishing

publié le 19/02/2009

Le président du Conseil italien Silvio Berlusconi fait de nouveau parler de lui pour ses propos décalés et injurieux. Cette fois, c’est l’Argentine qu’il a offusquée, en plaisantant publiquement sur les victimes jetées vivantes depuis des avions sous la dictature argentine.

Des déclarations du chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi portant sur les "vols de la mort" pendant la dictature argentine (1976-1983) ont provoqué mercredi une mini-crise diplomatique entre Rome et Buenos Aires. L’Argentine a fait part de son "malaise" après les propos de Silvio Berlusconi et convoqué l’ambassadeur d’Italie pour lui demander des explications, une réaction qui a suscité à son tour l’"indignation" du gouvernement italien.

Le président du Conseil italien avait ironisé vendredi à Cagliari (Sardaigne) sur "ce dictateur argentin qui, pour éliminer ses opposants les mettait dans un avion avec un ballon, et ouvrait ensuite la porte en disant : ’c’est une belle journée dehors, allez jouer un peu’ ".

Il avait ajouté : "Ca fait rire, mais c’est dramatique", selon la vidéo publiée sur le site Internet YouTube. Le président du Conseil italien faisait allusion aux opposants argentins qui avaient été jetés vivants depuis des avions pendant la dictature.

Macabre Berlusconi

Le quotidien argentin Clarin a mis l’affaire en première page, en titrant : "Berlusconi, macabre avec les disparus", en citant le journal italien L’Unita, qui a publié le premier les propos de Berlusconi.

Le gouvernement argentin "a exprimé son inquiétude et son malaise après les déclarations attribuées à Berlusconi" à l’ambassadeur d’Italie, Stefano Ronca, au cours de l’entretien qui a eu mercredi lieu au ministère, a dit un diplomate argentin. "Ronca a répondu que ces déclarations étaient en train d’être vérifiées et s’est engagé à en informer le gouvernement" argentin dès qu’elles le seraient, a ajouté la même source.

Mais le gouvernement italien a dit ensuite, dans un communiqué, son "indignation" à propos de la réaction "injustifiée" de l’Argentine. La réaction suscitée par les propos du chef du gouvernement en Argentine est "une attaque calomnieuse" contre Berlusconi, "absolument injustifiée", et "provoque l’indignation" du gouvernement, écrit la présidence du Conseil. Le gouvernement italien estime que la "polémique a été gonflée" et que les paroles de Berlusconi ont été "complètement modifiées, voire retournées, alors qu’il était clair qu’il soulignait la brutalité des ’vols de la mort’ de la dictature argentine".

Auparavant, une source du gouvernement italien avait dit qu’il s’agissait d’"un malentendu". "Le chef du gouvernement a voulu souligner la cruauté des crimes commis contre les opposants et la tragédie des disparus, afin d’expliquer à quel point il se sentait lui-même offensé et insulté lorsque ses opposants le comparaient à des dictateurs comme Hitler ou Videla", a-t-elle dit.

30 000 victimes de la dictature argentine

Jorge Rafael Videla, qui fut l’instigateur du putsch du 24 mars 1976, prit les rênes du gouvernement de facto pendant les cinq premières années de la dictature. "Ce sont des déclarations horribles. C’est pitoyable ce qu’a dit ce monsieur qui insulte la mémoire de nos fils", a estimé une porte-parole des Mères de la Place de Mai, organisation des mères des disparus.

Quelque 4000 personnes détenues à l’Ecole de mécanique de la marine (ESMA) ont été torturées puis exécutées sommairement, souvent jetées vivantes depuis des avions survolant l’estuaire du Rio de la Plata. La dictature argentine a coûté la vie à 30 000 personnes, selon les organisations de défense des droits de l’homme.

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/berlusconi-ironise-sur-les-victimes-de-la-dictature-argentine_742056.html


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