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Pour le prochain mouvement, sur quelles bases faire l’unité ?

par Frank

Publie le samedi 28 janvier 2012 par Frank - Open-Publishing
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Les élections présidentielles n’apporteront aucune amélioration ou dynamique chez les travailleurs. Le PS s’il est élu mènera la même politique que l’UMP pour tenter de résoudre la crise économique : faire payer la crise aux travailleurs. Reste la seule alternative possible, gagner le prochain mouvement en imposant les revendications des travailleurs, en combattant les effets de la crise sur les travailleurs.
La stratégie des bureaucraties syndicales dans les mouvements de 2003 à 2010 (au moins) a été d’organiser un « débat » et des journées d’action impuissants. Cette ligne conciliatrice -dans tous ses aspects- sans soutien aux secteurs qui osaient se mettre en grève reconductible a permis à Sarkozy de faire voter sa loi contre les retraites.
Des initiatives ont pourtant vu le jour pendant le mouvement de 2010 qui étaient des tentatives de s’organiser parallèlement aux directions syndicales conciliatrices, et par nature unitaire donc rassemblant plusieurs courants politiques et syndicaux.

Sur quelle base faire l’unité ?

La plus classique des formes d’unité est, en dehors de l’intersyndicale elle-même, les collectifs unitaires, rassemblant NPA, FdG, PCF, POI et autres aboutissant à soutenir, en dernière analyse, les dirigeants syndicaux par une critique plus que molle de la stratégie.
La forme nouvelle d’organisation, ou tentative d’organisation, est l’Assemblée Générale Interpro qui procède comme une structure informelle, type mouvement des Indignés. Sans prendre en compte les acquis du mouvement ouvrier, cette structure est impuissante et n’est en rien une perspective réaliste pour le mouvement en entier.
D’autres initiatives sont parties de petits groupes vers la classe ouvrière. Cependant il n’était pas question de faire l’unité avec d’autres courants.

Faire l’unité à tout prix ou pas d’unité du tout ?
Dans un mouvement « l’unité fait la force » mais conserver l’unité avec des éléments réactionnaires est une traîtrise.
L’analyse objective de la stratégie à mener dans le mouvement doit servir de base à l’unité. Par exemple en 2010 avec 2.5 millions de manifestants à chaque fois, la grève générale était un mot d’ordre indispensable avec le retour aux 37.5 annuités et le départ à 60 ans.
L’unité sur une base moins offensive revient à accompagner la défaite du mouvement.
Mais l’unité n’est pas indispensable pour quelques courants qui pensent pouvoir organiser dans leur propre structure une partie du mouvement et sans réussir à toucher une partie significative de la classe ouvrière.

L’unité sur une base correcte et visible dans les mouvements, me parait indispensable. D’autre part, la structure du mouvement en comités de grève impulsés par les partisans de la grève générale est une condition de la victoire du mouvement.
http://la-feuille-militante.e-monsite.com/

Messages

  • Ce que l’on sait c’est que des cartels par en haut entre partis et organisations ayant à leur tête des petites couches sociales nomenclaturistes ça ne marche pas, c’est comme l’unité avec pieds, langues et bras liés.

    De plus, l’unité que nous avions vu entre centrales syndicales si elle poussait d’une certaine façon à rallier du monde très largement était étroitement auto-limitée avec impossibilité de passer à une étape supérieure, elle permettait également de laisser chaque bureaucratie de contrôler ses ouailles, se retirer quand elle voulait sans en payer le prix.

    Une unité bureaucratique, si elle permet une mobilisation de masse, un certain progrès élargissant de la mobilisation, porte des gènes de défaite par le caractère peureux des bureaucraties et la crainte d’une bataille qui détruise la place de ces dernières, intermédiaire entre patronat et travailleurs.

    Si on n’est pas convaincu avec le caractère pro fondement conservateur des bureaucraties qui préféreront quelque part la défaite plut^tot qu’une victoire qui passe par une épreuve de force sans limitation avec la bourgeoisie, il est essentiel de constater que l’unité par en haut, ou la division par en haut, n’a jamais marché, bondissant de défaite en défaite.

    On parle là d’unité (ou division) bureaucratique, principe qui ne permet pas une progression des idées et pratiques dans le cours de la lutte pour les travailleurs et jeunes mobilisés.

    Bref les unités en cartels permettent justement à chacun de diviser tranquille, de ne pas mélanger ses efforts aux autres, de ne pas mener les débats dans le cadre de la démocratie .

    Les cartels de base, c’est déjà un peu mieux (CGT, NPA, PC, PG, SUD, etc) dans le sens où c’est très rarement des bureaucraties qui se confrontent, ce sont dans la quasi-totalité des militants de base pour qui la division à la base est un crève coeur.

    Il existe également les AG, les comités de grève élus et révocables, les coordinations, etc.

    Nous sommes là sur le terrain de l’auto-organisation seule forme très favorable à l’unité, aux victoires et réellement sans à priori d’auto-limitations qui ne puissent se démonter par nouveaux votes et décisions de travailleurs qui estiment qu’ils convient de passer à autre chose.

    Toutefois, passer du présent où les formes d’auto-organisation sont rares (mais existantes) à une auto-organisation qui se généralise et centralise sa volonté est autrement plus complexe et aléatoire.

    Ca nécessite également un effort important, une volonté politique, l’apparition d’une force politique pour l’auto-organisation et les coordinations qui mène toutes les discussions et alliances possibles pour développer cette démocratie dans le cours tumultueux des batailles.

    Un événement aussi flou et plein d’ambiguïtés que le mouvement des indignés, ou occupy ailleurs, etc, a repris des principes d’auto-organisation dont on pense ce qu’on veut mais montre que le principe de la démocratie auto-organisationelle est une forme ancrée plus que ce qu’on en pense.

    Sur la question de la coordination et la centralisation des volontés, il y a un point à établir dés le départ dans les formes d’AG inter-pro, de comités de lutte ou de grève, d’AG d’entreprises, etc, c’est bien d’introduire dés le départ la notion de coordination tant on a vu que lors du grand mouvement sur les retraites l’info ne circulait pas, la démocratie ne reliait pas, restait locale au maximum, les seules centralisations étaient celles du pouvoir, sa police et des directions syndicales qui n’ont surtout pas partagé avec les travailleurs leurs informations sur la situation concrète et globale du mouvement.

    L’introduction de la notion de coordination dans les gènes de l’auto-organisation des travailleurs est vitale pour les victoires, elle remplit aussi une faille dans la taille des entreprises ou leurs structures (la poste par exemple a de petits bureaux souvent, la notion de coordination y est précieuse), la notion de coordination de l’auto-organisation est également un puissant moteur de mobilisation comme nous l’avions vu dans la dernière victoire sans bavure de travailleurs en France, ce que furent les coordinations infirmières il y a fort longtemps (et non ce qui suivit qui porta le nom mais pas la masse).

    Il existe d’ailleurs une petite tradition à la Française de l’auto-organisation qui porte nom de coordinations qui furent des formes efficaces d’organisations dans la jeunesse (on leur doit également les dernières victoires sans bavure de la jeunesse) depuis 68, dans la santé et pendant une très brève période chez les conducteurs SNCF à une époque.

    Les mouvements de la jeunesse réunirent des masses considérables de jeunes, les coordinations d’infirmières de la fin des années 80 rallièrent jusqu’à 100 000 manifestants, avec une organisation complexe et démocratique partant de la base, brisant la résistance du gouvernement et obtenant de grosses augmentations de salaire.
    Les reliquats qui suivirent ne furent pas exemplaires dans le sens où l’auto-organisation ne prends son sens que si une grosse proportions de travailleurs ou de jeunes sont dans ces structures, sinon on retrouve diverses dérives auto-procalmées de petits groupes.

    http://www.dailymotion.com/video/xcac61_la-coordination-infirmiere-fete-ses_news#from=embed

    C’est une forme de dépassement de la division syndicale et de l’unité par en haut fragiles de directions.

    Sur le dernier mouvement d’il y a un an, nous avions vu que les potentiels existaient et que le mouvement fut défait même en en ayant encore sous la pédale d’accélérateur car il y eut d’abord et avant tout absence de développement suffisant d’outils organisationnels généralisés et coordonnés capables de lancer un appel à la grève générale et l’occupation partout.

    Il s’agit de préparer cela.