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Le nucléaire, très en retrait dans la campagne électorale.

par René HAMM

Publie le vendredi 23 mars 2012 par René HAMM - Open-Publishing

Le Réseau "Sortir du nucléaire" a publié sur son site la position des dix prétendants à la magistrature suprême, en les classant en cinq catégories.

Philippe Poutou et Eva Joly apparaissent sous "Pour moi, c’est clair !". Je trouve d’autant plus regrettable que le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste se soit fourvoyé lors de ses deux "prestations" sur le plateau "d’On n’est pas couché" (France 2), les 29 octobre 2011 et 25 février 2012, qu’il prône, comme moi, un abandon en dix ans maximum de la filière ainsi qu’un désarmement unilatéral. L’ex-juge d’instruction souhaite l’arrêt du dernier réacteur en 2030, un des signes parmi d’autres de la dérive prétendument "réaliste" des écologistes encartés. Jean-Luc Mélenchon, coincé par son alliance avec le Parti communiste, préfère s’en remettre au peuple, qu’il consulterait par référendum.
Encore faudrait-il qu’en amont se déroule un débat non biaisé, permettant à nos compatriotes de trancher en connaissance de cause ! Je reviendrai prochainement sur le rôle et l’influence des médias dominants, aux mains des "nouveaux chiens de garde", femmes et hommes-liges des grands groupes monopolistiques. Le Front de gauche se réfère au scénario Négawatt qui planifie la sortie définitive pour 2033.

Pour Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), la question ne revêt pas une importance primordiale. François Bayrou ne s’intéresse pas plus à cette thématique si cruciale. Yann Wehrling, un de ses porte-parole et transfuge des Verts, n’a même pas réussi à le convaincre de débrancher les deux unités à Fessenheim (Haut-Rhin), l’unique concession octroyée, après moult tergiversations, par François Hollande à la formation d’Eva Joly et Cécile Duflot. Le candidat du Parti socialiste figure sous "Jamais de la vie !", en compagnie de Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan.
J’ai fustigé à maintes reprises, sur ce portail et ailleurs, les "atomes très crochus" qu’entretiennent les pontes du 10 rue de Solferino avec le lobby de la fission. Je ne le répéterai jamais assez : si à l’été 1981, nos gouvernants fraîchement émoulus avaient engagé, conformément à leurs promesses, l’indispensable transition énergétique, nous ne nous triturerions plus les méninges à propos des échéances quant à la fermeture définitive des complexes…

Contrairement à celles de son challenger, les options de Nicolas Sarkozy ne souffrent d’aucune ambiguïté, même si son attachement, aussi acharné qu’aveugle, à cette technologie dangereuse et ruineuse est truffée de contre-vérités flagrantes, par exemple ses affabulations sur le coût de l’électricité. Ce que les opérateurs ne facturent pas à leurs clients, ces derniers s’en acquittent par l’impôt, puisque jusqu’ici les coûts afférents à l’extraction du minerai, notamment au Niger, de l’assurance des installations et au futur démantèlement de celles-ci n’entrent pas (encore) dans le calcul des tarifs.
Jacques Cheminade, qui, à l’instar de l’occupant de l’Elysée, "en veut encore plus", apparaît comme un nucléocrate fanatique. Ardent défenseur de l’EPR, mais surtout de la "quatrième génération" (les réacteurs au plutonium), de la fusion thermonucléaire et des centrales au thorium (sur barges...), le partisan d’une "économie isotopique" (sic) couplerait bien le développement de l’industrie atomique et l’exploration spatiale. Brr !...

René HAMM
Bischoffsheim (Bas-Rhin)