Accueil > Le Vatican a encore frappé - Action des Panthères roses et des Furieuses (...)

Le Vatican a encore frappé - Action des Panthères roses et des Furieuses Fallopes

Publie le lundi 28 février 2005 par Open-Publishing

Gouines, pédés et féministes s’invitent à la messe de Notre Dame de Paris

Dimanche 27 février, les Panthères roses et les Furieuses Fallopes se sont invitées à la messe de 11h30 à la cathédrale Notre-Dame de Paris, pour protester contre la sortie du dernier livre de Jean Paul II, "Mémoire et identité".

Pour dénoncer les propos du Pape, les militantEs ont interrompu la messe à trois reprises. Avant de se faire expulser violemment par des vigiles, elles ont brandit des pancartes en criant les slogans :
« En comparant la Shoah à l’IVG le Vatican minimise un crime contre l’humanité »
« L’IVG c’est un droit, le Vatican n’y touchera pas »
« Nous sommes le diable, nous en sommes fières, gouines et pédés en colère ».

En effet, dans Mémoire et identité, présenté à Rome le mardi 22 février par le cardinal Ratzinger, un parallèle plus que douteux est fait entre la Shoah et les législations autorisant l’IVG (1). Par ses propos, le Vatican minimise le génocide du peuple Juif par le régime nazi, en comparant une politique d’assassinat systématique ayant tué 6 millions de personnes, et le libre choix de disposer de son corps. Cette rhétorique n’est pas nouvelle, elle est celle des groupuscules catholiques intégristes (notamment SOS tout petit) qui font régulièrement ce rapprochement. Le 15 janvier 2005 lors de la manifestation de soutien à l’IVG, une poignée d’opposants issus d’associations catholiques intégristes a distribué des tracts présentant Hitler tendant la main à Simone Veil (Libération du 17 janvier).

En outre, ces déclarations bafouent le droit des femmes à disposer de leur corps. Il y a dans ces propos la volonté de culpabiliser toutes les femmes qui font le choix de l’IVG, et bien entendu la prétention de peser dans le débat politique sur l’IVG. C’est au nom de ces principes que plusieurs pays européens refusent aux femmes le droit à l’IVG (notamment l’Irlande, le Portugal et la Pologne)

Enfin, l’église catholique y décrit la légalisation du mariage des couples homosexuels comme un instrument du diable menaçant la société : « Il est légitime et nécessaire de se demander s’il ne s’agit peut-être pas d’une composante d’une nouvelle idéologie du mal, peut-être plus insidieuse et plus secrète, qui tente d’opposer les droits humains à la famille et à l’homme. »

Ainsi désignés comme le diable, nous sommes en droit de nous demander si l’église nous promet à nouveau les bûchers jadis réservés aux hérétiques ! Ces propos d’incitation à la haine pourraient avoir des conséquences dramatiques dans les régions du monde où l’idéologie de l’Eglise est toute puissante.

Cette diatribe sexiste, homophobe, lesbophobe et qui tend à minimiser la Shoah, s’inscrit dans une politique systématique du Vatican de peser dans la vie politique, à l’ONU, en Europe et en France :
 En avril 2004, le Vatican fait pression à l’ONU pour qu’une résolution condamnant les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre ne soit pas discutée.
 Au niveau Européen, l’idéologie réactionnaire du Vatican a des représentants hors pairs ! Anna Zaborska, présidente de la commission des droits de la femme et de l’égalité des genres est opposée à l’IVG et souhaite l’internement des homosexuelLEs. Rocco Buttiglione, prétendant au poste de commissaire européen à la justice, avait affirmé en octobre 2004 : « l’homosexualité est un péché »
 En France, le 18 novembre 2004 la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme justifiait son opposition à la loi pénalisant les propos sexistes et homophobes au nom de la liberté d’expression, et, fait exceptionnel, cet avis s’appuyait sur une lettre du Cardinal Jean-Marie Lustiger.

Les tentatives répétées d’intrusion de l’église catholique dans le débat politique constituent des menaces graves pour nos libertés, le droit de choisir et l’égalité des droits de toutEs, quels que soient le sexe, l’identité de genre, les préférences sexuelles et l’origine.

Que les catholiques se cantonnent à leurs bénitiers et ne s’occupent pas de nos vies et de nos choix. Nous ne laisserons pas l’église catholique pénétrer le politique !
(1) Article du Monde, 24 février 2005 : « Juste après avoir évoqué (...) l’extermination des juifs par les nazis le pape dénonce "l’extermination légale des êtres humains conçus et non encore nés". Il s’agit encore une fois, explique-t-il "d’une extermination décidée par des parlements élus démocratiquement". »

http://www.pantheresroses.org/artic...