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LES PAYSANS ONT-ILS ENCORE LEUR PLACE A LA CAMPAGNE ?

par P.M

Publie le lundi 21 mai 2012 par P.M - Open-Publishing
8 commentaires

C’est une histoire de village, de voisinage. C’est un petit village apparemment sans histoire, loin des circuits touristiques et des grands mouvements de notre société. Pourtant ces lieux de vie, qui « ne font jamais parler d’eux », connaissent aussi des drames, des situations conflictuelles, des moments d’intolérance et d’absurdité.

C’est à un de ces moments dramatiques, qui sans être fatal – mais sait-on ou peut conduire le désespoir - que ce texte invite à réfléchir… Un de ces moments qui pourrit la vie. Un de ces moments qui nous interroge sur le devenir de notre société dans ce qu’elle a de plus profond… le travail de la terre.

Le village concerné est Plagne,… au milieu des collines, pas loin de Cazères et du Plan, à 60 km de Toulouse, en Haute Garonne.

Depuis des générations vivent là Josette et Aimé BOUE, agriculteurs et depuis 1966 sont éleveurs de canards gras… une spécialité de la région o combien appréciée.

Aimé, victime d’un accident de tracteur est invalide à 80 %.

Ils sont par ailleurs membres de la CUMA (Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole) des producteurs de foie gras du Volvestre située à Montesquieu Volvestre.

Leur maison est à l’entrée du village, mais l’élevage des canards est dans le village, et cela depuis plus de vingt ans !

La vie s’écoulait paisiblement jusqu’à fin 2010, date à laquelle, la grange qui jouxte la salle de l’élevage des canards, est achetée par un nouveau voisin qui souhaite l’aménager en habitation. Il a d’ailleurs obtenu un permis de construire, malgré les avis défavorables de la Direction Départementale des Territoires et de la Chambre d’Agriculture de la Haute-Garonne. Mais le Maire de la commune a le droit d’en faire fi et donner tout de même son accord, ce qu’il a fait.

Dés lors la vie de Josette et Aimé va basculer dans le cauchemar.

Le nouvel arrivant, cordialement accueilli par ses nouveaux voisins a très vite imposé sa manière de concevoir la vie dans une collectivité villageoise.

Après avoir installé – sans les prévenir et en contradiction avec la législation en vigueur - son circuit d’évacuation des eaux usées sans aucun traitement au préalable, s’écoule directement chez ses voisins, il s’en est pris directement à ces mêmes voisins dans leur propre activité. Séparé par un mur de la salle d’élevage des canards, il n’a de cesse de dénoncer cette activité pour « le bruit et l’odeur ». Insulte, agression physique et même menaces de mort (plainte a été déposée à la gendarmerie) sont devenues le lot quasi quotidien de Mr et Mme BOUE.

L’Agence Régionale de Santé (ARS) a la demande du Maire a contrôlé les installations et n’a rien trouvé à redire pour cet élevage, tout comme les services vétérinaires. Elle a même donné un avis favorable en mars 2012 ; reconnaissant au passage le harcèlement dont sont victimes Mr et Mme BOUE de la part de leur voisin.

Le maire du village qui, dans de telles circonstances, devrait jouer les médiateurs et apaiser les conflits, a pris fait et cause, pour des raisons inconnues ( ?), pour l’agresseur et ne fait rien pour régler le contentieux.

Les gendarmes qui se sont déplacés cinq fois chez Mr et Mme BOUE n’ont, non seulement pas trouvé une solution à cette situation, mais rajoutent de l’angoisse et de l’absurdité à cette situation.

Mr et Mme BOUE disposent de nombreux témoignages de voisins du village les soutenant dans cette situation qui tourne à l’absurde.

Cette situation n’a que trop duré. Les travailleurs des campagnes ont autre chose à faire que de répondre à des fantasmes urbains de personnes qui se croient tout permis dés qu’elles sont à la campagne.

Après le chant du coq, les passages de vaches dans d’autres affaires et autres régions,… voici chez nous la présence de canards qui indispose des narines trop sensibles qui y préfèrent l’odeur des moteurs d’automobiles.

Faut-il que les travailleurs des campagnes cessent leurs activités pour plaire à des « touristes » qui viennent s’implanter dans leurs villages ? Est-ce ainsi que l’on va maintenir et revaloriser l’activité dans nos campagnes ?

Jusqu’où faudra-t-il que cette situation dégénère pour que les autorités compétentes, dont certaines font complètement défaut, interviennent ?

Les paysans ont-ils encore leur place à la campagne ?

PLAGNE 24 avril 2012

LES PAYSANS ONT-ILS ENCORE LEUR PLACE A LA CAMPAGNE ?
ACTE 2

Le scandale de l’atteinte au travail de Madame BOUE, productrice de canards gras à PLAGNE, prend une nouvelle dimension.

La publication dans la presse locale de cette affaire a fait réagir le maire de ce village : loin de lui d’apaiser la situation, il a tout simplement mis en demeure Mme BOUE de cesser sous quinzaine toute activité,… autrement dit exige d’elle l’abandon de ce qui est son gagne pain.

L’affaire est certes dans une phase judiciaire mais, dès à présent la mobilisation s’organise.

Il est bien entendu qu’il est hors de question que Mme BOUE se retrouve seule et démunie. La solidarité s’organise et nous sommes de plus en plus nombreux à la soutenir et l’accompagner dans sa résistance à l’arbitraire, l’abus de pouvoir et la bêtise.

L’ASSOCIATION POUR LA DEFENSE DE L’ACTIVITE PAYSANNE appelle toutes celles et tous ceux qui n’acceptent plus de voir les campagnes se déserter, sous des prétextes fallacieux, de soutenir l’action engagée.

ASSOCIATION POUR LA DEFENSE DE L’ACTIVITE PAYSANNE

PLAGNE 17 mai 2012

Exprimez votre indignation en renvoyant ce texte ou en écrivant à la Mairie de PLAGNE

Email : Mairie.plagne ypL wanadoo.fr

Messages

  • D’accord avec vous, cette situation est indigne : mais avant de s’attaquer à des "étrangers" au village, coupables de ne regarder que leur propre intérêt, il faudrait aussi se demander qui a vendu ce bâtiment et dans quelles conditions. L’opposition entre gens des villes et gens des campagnes est facilitée par une certaine duplicité du vendeur souvent agriculteur natif du lieu, d’ailleurs ,qui dissimule pas mal de défauts pour faire monter le prix de vente.
    Les autorités : préfecture, mairie, chambre d’agriculture, et autres institutions agricoles ont de graves responsabilités dans des cas de ce genre et de complaisances en favoritisme, de tolérances en dérogations, on débouche sur des conflits déplorables.
    Ce malheureux résultat ne peut se résumer en une quelconque lutte du pot de terre contre le pot de fer." C’est un conflit résultant d’une même logique d’affrontements d’ordre privé.
    Je ne vois pas pourquoi et comment des citadins ordinaires pourraient expulser de leur propre chef des paysans de leur campagne.
    Quant à l’odeur des canards, j’aime en manger, mais je n’aimerais pas habiter près d’un élevage. Il y a des normes à respecter que tous les éleveurs connaissent.

  • Dans cette affaire, il y a trois responsables, pour ne pas dire coupables !
    En premier, le maire, en abusant de son pouvoir, au lieu de se placer en conciliateur, favorise des interêts particuliers. Pour agir de la sorte, ça ne peut être qu’un petit gros plein de soupe, prêt à en pêter, par sa méchanceté.
    Le deuxième, le nouveau propriétaire : il arrive de je ne sais où, en pays conquis, pour imposer sa loi dans ce village. Ce doit être un pas clair, un déphasé, pour en arriver à des agréssions physiques.
    Le troisième, l’ancien propriétaire, il a dû raconter n’importe quoi pour vendre sa grange, au détriment des liens qui lient les agriculteurs entre eux. là aussi, ça ne peut être qu’un traitre, un lâche.

  • Suite à l’article paru dans le journal "La Dépêche" je suis allé visiter le village de Plagne, situé à une trentaine de kilomètres de mon domicile. La première chose qui saute aux yeux, c’est le chantier de l’énorme batiment, au stade de la finition !
    Il est d’une dimension impressionnante, et l’église, bien restaurée à l’extérieur, semble bien petite à coté.
    A quoi pourra bien servir un tel édifice, jamais vu dans la région ?
    Encore une affaire à paraître dans l’émission de Jean-Pierre Pernaud sur TF1 "Où va votre argent"
    Par contre, de l’autre coté de la route, le cimetière est grand ouvert et les chiens peuvent y vagabonder à leur aise, les deux portails jonchent à terre depuis pas mal de temps semble-t-il !
    Encore l’exemple d’un maire qui a la folie des grandeurs, mais avec quelles complicités ?

  • Aux dernières nouvelles, le Maire planque les mails. La secrétaire de Mairie n’y a plus accès. C’est donc que la mobilisation marche, il faut continuer à envoyer et amplifier.

    En plus ce n’est pas la seule affaire de ce genre dans le village... on monte un dossier que l’on va rendre public.

    Mobilisation en préparation. Information suivra.

    • Je suis née dans ce petit village de Plagne, au centre aujourd’hui d’une polémique qui défraie la chronique et embrase la population du canton.
      S’il y a des personnes que je connais bien, ce sont Aimé et Josette BOUE.
      Outre, des qualités de cœur, ils ont au fil des ans développé l’exploitation agricole familiale à la sueur de leur front.
      Le travail est leur carburant.
      C’est toujours avec plaisir qu’au delà de travailler pour faire bouillir la marmite, ils se lèvent malgré l’âge pour encore et encore travailler, transmettre leur savoir faire sans jamais défaillir, sans compter leurs heures et leurs efforts.
      Même si le poids des ans, l’invalidité font courber l’échine, le moral était au beau fixe, le plaisir de travailler intégral avec comme tous les entreprenants de ce secteur des hauts et des bas.
      J’écris « était » car depuis quelques semaines, quelques mois, on veut leur supprimer ce carburant, en quelque sorte les empêcher de fonctionner, de vivre.
      On les humilie en remettant en cause une vie de labeur (tout à déjà était évoqué dans les diverses chroniques, mails...)
      Je veux aujourd’hui verser ces quelques lignes au dossier comme je verse quelques larmes discrètes mais sincères en voyant ces personnes déstabilisées, atteintes moralement et financièrement.
      Je veux aussi au travers de ces quelques lignes leur apporter mon soutien, celui de leur fille Marie-Line, les inviter à poursuivre la bataille du bon sens paysan qui est le leur et dont ils peuvent être fiers.
      Je veux aussi remercier toutes les personnes qui les soutiennent et qui comprennent leur désarroi.